Cotidienne du 2 avril 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 1er avril 2020

Recul général des prix sur les marchés céréaliers

La séance de mercredi 1^er avril n’a pas été favorable aux cours des grains à travers le monde. A Chicago comme sur Euronext et les marchés physiques, l’heure était à la baisse pour le blé, le maïs et l’orge.

Les annonces du président des États-Unis (deux semaines à venir très difficiles pour le pays et nombre de personnes contaminées et décédées pour cause de coronavirus exponentiel) ont fait vivement reculer la bourse new-yorkaise. Les marchés de matières premières agricoles lui ont emboité le pas. A cela s’est ajouté le renforcement du dollar états-unien, une devise toujours particulièrement recherchée en temps de crise, qui entraîne une moindre attractivité pour les produits agricoles états-uniens. La demande mondiale en blé et en orge reste forte cependant et les consommateurs états-uniens continuent de renforcer leurs achats de produits alimentaires à base de blé. Mercredi, les fonds sur le CBOT étaient vendeurs en blé alors qu’ils étaient acheteurs la veille.

La situation du maïs est un peu différente outre-Atlantique. Les cours ont aussi reculé mais l’abondance de l’offre explique aussi en partie ce mouvement, en plus du marché de l’éthanol qui se calque sur celui du pétrole. Non seulement les prévisions de récolte sont bonnes mais les intentions de semis paraissent supérieures à ce qui était attendu. A suivre… Quant au bioéthanol (notamment fabriqué à base de maïs), sa consommation continue de baisser semaine après semaine en raison de la pandémie mondiale. La production hebdomadaire d’éthanol aux Etats-Unis a reculé de 165 000 barils par jour la semaine passée, à 840 000 barils par jour et les stocks cumulés ont encore progressé, atteignant un niveau record. Ces « mauvaises » nouvelles pour le marché ont entraîné un nouveau repli des cours, entraînant le cours à un plus bas historique. Mercredi, les fonds sur le CBOT étaient vendeurs en maïs dans la continuité de la veille.

Sur les marchés internationaux, la situation est difficile pour les origines mer Noire en raison de la dévaluation des monnaies locales. La Tunisie a acheté, mercredi, environ 75 000 t de blé dur d’origine optionnelle à un prix moyen de 341,26 $/t Caf, pour chargement entre le 15 avril et le 10 mai.  De son côté, le Japon recherche 80 000 t de blé meunier et 100 000 t d’orge fourragère. Le Gasc en Egypte a annulé son appel d’offres.

Repli des cotations du colza

Les cours du colza sur Euronext et le marché physique français ont cédé du terrain entre les séances du 31 mars et du 1er avril, suivant le recul de ceux du pétrole sur New York et Londres, du soja sur Chicago, du canola sur Winnipeg et de l'huile de palme sur Kuala Lumpur.

La baisse des prix de l'or noir intervient dans un contexte d'offre débordante sur le marché mondial et d'une demande en berne, comme c'est le cas depuis plusieurs semaines. L'agence états-unienne de l'énergie (EIA) a relevé une forte hausse des réserves hebdomadaires de brut états-unien, constituant le principal élément baissier de la journée du 1er avril. De son côté, le pétrolier saoudien Saudi Aramco a augmenté, le 1er avril, son approvisionnement en brut à un niveau record de 18,8 millions de barils sur une seule journée. La déclaration du président Donald Trump, indiquant que le peuple états-unien allait vivre deux semaines très difficiles, ne rend guère optimiste le marché quant à un rebond de la consommation d'énergie fossile.

Du côté de l'huile de palme, l'effritement des prix sur Kuala Lumpur est lié à un marché qui s'attend toujours à une baisse de la demande mondiale.

En canola, la baisse des cours sur Winnipeg est justifiée par le retrait des huiles végétales et du pétrole. Des analystes rapportent, à Reuters, que les traders vendent de l'huile et achète du canola canadien, limitant le repli des prix canadiens.

Les prix du soja sur Chicago ont suivi la même tendance baissière pour les mêmes raisons. La concurrence de l'Amérique latine reste un facteur de dépréciation.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

Marchés physiques français du 1 avril 2020 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 1 avril 2020

Cotations des issues de meunerie du 31 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 26 mars 2020

Evolution dollar / euro du 1 avril 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 1 avril 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 1 avril 2020

Cotations des marchés internationaux du 1 avril 2020