Cotidienne du 16 avril 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 15 avril 2020

Retrait en céréales à paille dans un contexte d'alourdissement des stocks

Les prix des céréales à paille ont affiché un retrait, mercredi 15 avril, sur les marchés physiques français, dans le sillage du contrat Blé sur Euronext. Une baisse qui s'inscrit dans un contexte de retrait de la demande en blé et en orge, liée au confinement engendré par la pandémie de Covid-19 qui plombe une partie de l'activité industrielle de l'Hexagone. En revanche, les exportations de blé tendre sont au beau fixe par rapport à l'an passé mais cette augmentation ne suffit pas à compenser la baisse des besoins globaux.

FranceAgriMer a confirmé ces éléments lors de son Conseil spécialisé du 15 avril. L'organisme a ainsi corrigé à la hausse son estimation d'exportation de blé 2019/2020 vers les pays tiers à 13,2 Mt contre 12,7 Mt le mois dernier, mais a revu à la baisse celles vers l'UE à 7,74 Mt contre 8,07 Mt en mars. Les usages intérieurs sont rabaissés à 8,5 Mt contre 8,9Mt le mois dernier, actant la baisse de consommation de la meunerie. Le stock final de blé au 30 juin est ainsi évalué à 2,61 Mt contre 2,45 Mt le mois dernier. En orge, les exportations sont prévues en hausse à 7,34 Mt mais les stocks sont attendus en baisse à 1,86 Mt contre 1,94 Mt le mois dernier. La consommation d’orge de brasserie par la malterie française est abaissée par FranceAgriMer de 7 %, passant de 300 000 t sur 2019/2020 en mars à 255 000 t ce mois-ci. Enfin, en maïs, le stock de fin de campagne est corrigé à la hausse à 2,40 Mt contre 2,27 Mt t le mois dernier.

Côté conditions de culture, le manque de pluie, observé à l'est du pays notamment, commence à inquiéter les opérateurs.

A Chicago, les contrat Blé et Maïs ont clôturé en recul, pénalisé par le contexte de recul de l'économie mondiale. La chute du pétrole, entraînant celle de l'éthanol, pèse très lourdement sur les cours du maïs états-unien en ce moment.

Sur le marché mondial, on notera l'appel d'offres de l'Egypte pour la fourniture d'un volume non spécifié de blé d'origine optionnelle, à charger entre le 21 mai et le 5 juin. 

Stabilisation des cours du colza

Les prix du colza n'ont pas connu de grandes évolutions entre les séances du 14 et du 15 avril sur Euronext et le marché physique français. D'un côté, les cours du pétrole sur New York et Londres ont cédé du terrain, tout comme ceux du soja sur Chicago, alors que ceux du canola sur Winnipeg et de l'huile de palme sur Kuala Lumpur ont progressé.

Concernant le pétrole, les réserves de brut ont fortement grimpé aux Etats-Unis (+19,2 millions de barils d'une semaine sur l'autre, selon les autorités locales), constituant le principal élément baissier sur les places à terme anglo-saxonnes. Ajoutons à cela la publication du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), estimant que le rééquilibrage du marché de l'énergie fossile ne sera pas possible à court terme.

En soja, le recul des prix sur le marché à terme états-unien est encore attribué aux craintes d'une baisse de la consommation de protéines au niveau national par la filière Elevage. Notons toutefois que le rapport mensuel de la Nopa (Association nationale des triturateurs états-uniens) a estimé la quantité de graines de soja broyées à 181 millions de boisseaux en mars, constituant un nouveau record mensuel ! Toutefois, la concurrence avec le Brésil reste féroce. L'Anec (Association brésilienne des exportateurs de grains) table sur des exportations brésiliennes à 14,5 Mt en avril, contre 12,6 Mt en mars. Quelque 72% des volumes expédiés en mars ont eu pour destination la Chine, et l'association parie sur des proportions similaires pour le mois d'avril.

Du côté de l'huile de palme, la petite hausse des prix sur Kuala Lumpur est notamment liée à la baisse moins forte des exportations malaisiennes entre les quinze premiers jours de mars et d'avril, comparé aux dix premiers jours de ces mêmes mois. Conformément aux attentes du marché, les analystes privés rapportent une baisse des expéditions malaisiennes de seulement 3,6 % à 6 % entre les quinze premiers jours de mars et d'avril. La demande mondiale en huile est faible, mais est tout de même soutenue par les achats de certains pays avant le Ramadan.

En canola, la hausse des prix sur Winnipeg est attribuée à la baisse de la monnaie canadienne par rapport à son homologue états-unienne.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

Marchés physiques français du 15 avril 2020 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 15 avril 2020

Cotations des issues de meunerie du 14 avril 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 9 avril 2020

Evolution dollar / euro du 15 avril 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 15 avril 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 15 avril 2020

Cotations des marchés internationaux du 15 avril 2020