Cotidienne du 29 octobre 2020

Tendance Céréales/Oléagineux du 28 octobre : baisse généralisée des cours céréaliers et du colza en lien avec l’explosion des cas de Covid-19

Les prix du blé tendre, de l’orge fourragère et du maïs sur le marché physique français ont perdu du terrain, mercredi 28 octobre, dans le sillage des marchés à terme européen et états-unien. Les prix céréaliers en zone mer Noire ont suivi ce mouvement baissier. Le renforcement de la pandémie de Covid-19 qui entraîne le reconfinement des populations à travers le monde fait craindre un repli de la demande, avec une baisse de l’activité économique mondiale et de la consommation de matières premières, agricoles notamment, à la clef. Les marchés financiers attendent également avec appréhension l'élection présidentielle du 3 novembre aux Etats-Unis dont les résultats pourraient être contestés en cas de faible écart entre Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden, selon l’AFP.

Les pluies qui ont arrosé la Russie et les Etats-Unis sont bénéfiques aux semis de blé d’automne, sans perturber la récolte du maïs, ce qui a accentué la tendance au repli des cours.

Concernant l’éthanol, la production brésilienne à partir de maïs s’élèverait à 2,5 Mdl en 2020/2021 (+1,17 Mdl versus 2019/2020), en raison de matières premières plus abondantes et d’une capacité de production qui avoisinerait les 5,5 Mdl d’ici deux ans, selon l’USDA. Aux Etats-Unis, la production d’éthanol au 23 octobre a augmenté de 28 000 baril/jour d’une semaine sur l’autre, à 941 000 baril/jour ; les stocks ont par contre reculé de 120 000 barils, à 19,601 millions de barils.

Sur la scène internationale, on notera l’achat jordanien de 120 000 (t de blé meunier (origine optionnelle), à 279,45 $/t CAF, pour livraison sur le 15-28 février 2021. La Corée du Sud, de son côté, a fait l’acquisition de 207 000 t de maïs états-unien, pour livraison en 2020/2021, selon l’USDA. Par ailleurs, la baisse de l’euro face au dollar rend la marchandise européenne, et française en l’occurrence, plus compétitive sur la scène internationale.

Les prix du colza ont nettement reculé sur Euronext et, par ricochet, le marché physique français entre les séances du 27 et du 28 octobre, compte tenu de la dégringolade de ceux du pétrole à New York et Londres, et de la seconde vague de Covid-19 dans le monde qui pénalise l’économie mondiale, obligeant des pays à restreindre de nouveau leurs activités et les mouvements de population.

Les autorités états-uniennes relèvent une hausse des stocks de brut hebdomadaire dans le pays, de 4,3 millions de barils, alors que le marché tablait sur une hausse de seulement 1,5 millions de barils. La consommation est attendue en baisse dans le monde, du fait de la pandémie de Covid-19.

Au niveau macroéconomique, plusieurs places financières chutent en Europe (DAX, CAC 40), compte tenu des annonces des gouvernements allemands et français de nouvelles restrictions de mouvement.

Naturellement, les prix du soja à Chicago ont chuté, et ce, d’autant que de nouvelles pluies au Brésil rassurent le marché. De nombreuses ventes techniques ont été rapportées sur le marché à terme états-unien. Néanmoins, il faut encore surveiller la situation. L’annonce de l’USDA d’une vente de 230 000 t, dont 120 000 t à l’Egypte et le reste à destination inconnue, n’a pas permis d’inverser la tendance.

Le rapport hebdomadaire sur les positions des opérateurs d’Euronext a présenté les résultats suivants (chiffres en date du 23 octobre) : les opérateurs non commerciaux ont augmenté leurs positions nettes longues, passant de 10 520 lots à 14 603 lots. Les opérateurs commerciaux ont augmenté leurs positions nettes courtes, passant de 16 844 lots à 19 522 lots.

En tournesol, les prix sur les places hexagonales ont reculé, suivant la baisse des huiles et de la graine de colza. UkrAgroConsult s’attend toutefois à des prix élevés des graines d’origine mer Noire lors de la campagne 2020/2021, que ce soit depuis la Roumanie, l’Ukraine ou la Russie. Les Turcs ont des besoins, et l’UE également, sachant que cette dernière voit sa récolte se réduire, complète l’analyste ukrainien.  

Marchés physiques français du 28 octobre 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 27 octobre 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 22 octobre 2020

Evolution dollar / euro du 28 octobre 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 28 octobre 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 28 octobre 2020

Cotations des marchés internationaux du 28 octobre 2020