Cotidienne du 19 janvier 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 18 janvier 2021 : hausse des prix céréaliers et oléagineux en Europe, malgré la fermeture du CBOT

La fermeture des marchés outre-Atlantique, lundi 18 janvier, pour cause de jour férié en hommage à Martin Luther King n’a pas freiné les marchés en Europe. Les contrats Blé et Maïs ont tous deux progressé sur Euronext le 18 janvier. Sur les marchés physiques hexagonaux, la hausse était également de mise pour le blé tendre, le maïs et l’orge.

Du 5 au 12 janvier, les gestionnaires d’actifs et financiers ont augmenté leurs positions nettes longues en maïs sur le CBOT. Les professionnels physiques du grain ont, quant à eux, augmenté leur position nette courte sur le maïs.

Plusieurs signaux, haussiers depuis quelques jours, ont perduré : d’abord, la Chine se montre toujours aussi gourmande en grains en tout genre et des statistiques douanières montrent que le pays a importé un volume record en 2020 de maïs : 11,3 Mt (deux fois le volume de l’année précédente) dont 2,25 Mt pour le seul mois de décembre. La Chine a aussi importé pour 8,38 Mt de blé, la quasi-totalité du quota fixé par les autorités du pays contre seulement un tiers de ce quota en 2019. Les raisons ? La reconstitution très rapide du cheptel porcin et des productions domestiques insuffisantes. Selon les analystes et observateurs du marché, cette tendance devrait se poursuivre en 2021 pour les mêmes raisons. Les importations de maïs pourraient atteindre 30 Mt sur la campagne commerciale 2020/2021. La semaine passée, la Chine a lancé une opération de vente d’une partie de ses réserves en blé et la quasi-totalité du blé proposé a été acheté (3 939 732 t, acheté à plus de 99 %).

Ensuite, les annonces désormais officielles d’une taxe à l’export pour le blé, mais aussi pour le maïs et l’orge, en Russie soutiennent les marchés, les acheteurs cherchant des alternatives sur d’autres origines. Autre élément haussier, l’Argentine pourrait elle aussi envisager d’instaurer un quota à l’export. Dans le même type de démarche, le ministère de l’Economie et les syndicats agricoles en Ukraine décideront, le 25 janvier, s’il convient de fixer une limite à l’exportation de maïs du pays pour cette campagne en cours. Ce sont les éleveurs et les fabricants d’aliment pour bétail qui sont essentiellement à l’origine d’une telle demande.

Par ailleurs, l’Ukraine, devenue un exportateur important ces dernières campagnes, a rencontré des difficultés de production cette année. Ses exportations de grains ont chuté de 18,6 % à 27,57 Mt (12,75 Mt de blé, 10,52 Mt de maïs et 3,89 Mt d’orge) actuellement pour la campagne en cours, selon des chiffres publiés le 18 janvier par le ministère de l’Economie. Selon le gouvernement ukrainien, les exportations de grains pourraient se limiter à 44,18 Mt pour la campagne commerciale 2020/2021 pour une production totale de 64,5 Mt (75,1 Mt en 2019/2020).

Dernier élément haussier concernant le marché du blé tendre : l’Algérie pourrait revenir aux achats, et lancer un appel d’offres dès demain en blé tendre, au travers de l’OAIC.

Du côté de la Russie, le gouvernement a décidé de vendre 75 000 t de grains tirées de ses réserves d’Etat pendant le premier trimestre, selon un trader de United Grain Company interrogé par Reuters. Les ventes pourraient débuter le 20 janvier. Le gouvernement compte sur ces ventes, en plus des taxes à l’export, pour essayer de faire baisser le prix du blé, notamment, sur le marché intérieur. L’agence Interfax estime que les réserves fédérales russes s’élèveraient à 200 000 t.

Côté commerce international, les exportations de blé tendre de l’UE s’élèvent à 13 991 457 t depuis le début de la campagne 2020/2021 (contre 16 732 853 t pour 2019/2020), à 3 807 275 t pour l’orge (4 287 553 t) et à 1 111 281 t pour le maïs (2 492 707 t). Les importations de maïs par les Etats membres de l’UE ressortent à 9 237 030 t (12 524 361 t). Ces chiffres valent pour la semaine 29, terminée au 17 janvier.

Par ailleurs, l’appel d’offres lancé par la Turquie, pour l’achat de 400 000 t de blé meunier d’origine optionnelle pour chargement entre le 26 janvier et le 25 février, devrait se terminer le 22 janvier au lieu du 19 janvier initialement prévu, pour cause d’intempéries perturbant les moyens logistiques. En revanche, lundi 18 janvier au soir, l'Algérie a lancé un appel d'offres pour l'achat de 50 000 t de blé meunier d'origine optionnelle, pour chargement en février.

Les cours du colza ont gagné un peu de terrain entre les séances du 15 et du 18 janvier sur Euronext et le marché physique français, suivant la hausse de ceux de l’huile de palme à Kuala Lumpur. La baisse de l’euro face au dollar a également participé à la hausse des prix, les origines UE et hexagonales regagnant en attractivité sur la scène mondiale.

La hausse des cours de l’huile de palme malaisienne est notamment liée aux perspectives de production plus faible, ainsi que le programme de soutien à l’économie nationale annoncée par les autorités le 18 janvier.

L’analyste AgRural estime que seulement 0,4 % de la récolte est faite au Brésil cette année, contre 1,8 % l’an dernier à pareille époque. Des pluies sont attendues après le 15 janvier, et pourraient améliorer la situation des cultures.

Rappelons que le marché de Chicago était fermé le 18 janvier.

En tournesol, les cotations sur le marché physique français sont en hausse, dans le sillage du colza et des huiles.

Marchés physiques français du 18 janvier 2021 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 12 janvier 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 14 janvier 2021

Evolution dollar / euro du 18 janvier 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 15 janvier 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 18 janvier 2021

Cotations des marchés internationaux du 18 janvier 2021