Sélection génétique en montbéliard : l’index de synthèse permet de piloter la santé globale du troupeau
Depuis juillet, les éleveurs en race montbéliarde peuvent utiliser le nouvel index santé créé par Umotest. Il fait la synthèse des index fonctionnels, de la santé du pied et de l’acétonémie.
En race montbéliarde, « fini la sélection par seuils. Fini de rayer des bons reproducteurs. Fini de se priver de diversité génétique », promet Guillaume Fayolle, responsable du schéma génétique chez Umotest. L’organisme et entreprise de sélection a sorti un index santé global. « Avant, l’éleveur avait beaucoup de paramètres à combiner. Il sélectionnait sur un critère puis en changeait. Nous avons simplifié la démarche dans le but d’une sélection harmonieuse. »
L’index santé combine les index fonctionnels avec ceux, récents, de la santé du pied et de l’acétonémie. Les cinq caractères qui le composent sont pondérés comme suit : 10 % acétonémie, 20 % santé mamelle, 30 % santé du pied, 25 % longévité fonctionnelle, 15 % reproduction. La recette finale est issue de l’outil Osiris, d’Idele, un simulateur génétique et technico-économique qui fixe des objectifs de sélection, ainsi que des préoccupations des éleveurs réunis en groupe de travail. Les évaluations génétiques ont été construites dans le cadre du programme MO3 santé avec les GDS et les conseils en élevage de la zone (Doubs, Haute-Saône, Territoire de Belfort).
15 % des objectifs économiques de l’élevage
« Les nouveaux caractères santé du pied et acétonémie représentent 15 % des objectifs économiques des élevages, calculés par Osiris en marge brute par vache laitière et par an », assure Guillaume Fayolle. En montbéliarde, ils sont propres au catalogue Umotest et proposés aux éleveurs depuis 2023. « Il y avait une réelle attente sur la santé du pied : les troupeaux augmentent et avec eux les pathologies du pied, gourmandes en temps alors que la main-d’œuvre diminue. Les boiteries sont la troisième cause de réforme en élevage laitier », insiste Guillaume Fayolle. Si les lésions mécaniques et infectieuses prises en compte sont peu liées génétiquement, « la longévité fonctionnelle, et donc l’ISU, est, elle, corrélée à la santé du pied. La synthèse globale permet de sélectionner sur la résistance à l’ensemble des lésions ».
Quant à l’acétonémie, « elle entraîne une perte de 10 % de production laitière, augmente le risque de boiteries et de mammites, et joue sur la fertilité et l’état général de la vache », liste Guillaume Fayolle. Il conclut : « L’objectif avec la synthèse est de faciliter l’utilisation des caractères fonctionnels, tout en matérialisant le poids des nouveaux caractères acétonémie et santé du pied dans la sélection ».
Repères
• Un point d’ISU correspond à 5 € de marge brute par VL et par an
• Les boiteries sont la troisième cause de réforme en élevage laitier
Avis d'éleveur : Romain Jacquiller, éleveur dans l’Ain, Gaec des Genets
« Je vais utiliser certains taureaux que j’aurais peut-être écartés »
« Selon moi, le nouvel index santé a du sens, car nous avons de plus en plus de critères à disposition. Cette note de synthèse est parlante et va nous permettre un pilotage global du troupeau, sans nous empêcher d’aller finement dans la recherche du bon accouplement. Je vais me permettre d’utiliser certains taureaux que j’aurais peut-être écartés dans une sélection par seuil : le fait d’avoir une deuxième note qui s'ajoute aux index classiques est un plus. L’index intègre le poids économique de la santé du pied qui est non négligeable.
Toutes mes vaches sont classées selon leur niveau d’ISU. J’ai aussi réalisé le classement Efficow, qui note les laitières de manière économique en intégrant des critères comme la production individuelle de lait, les taux, les incidents du carnet sanitaire ou encore le taux de réussite à l’IA. Je sais ainsi quelle vache me rapporte le plus, en marge brute par vache et par an. Cela a confirmé le classement ISU. »