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Oléagineux
OleoZE : Objectif de commercialisation de 300 000 t de graines de colza et de tournesol à l’horizon 2023 via la plateforme digitale

La société industrielle Saipol a détaillé la stratégie à moyen terme de sa plateforme de commercialisation en ligne de graines oléagineuses OleoZE, lancée début 2020. La plateforme a pour but d’inciter les producteurs et OS à produire et vendre des graines à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES).

Romain Lebas, responsable durabilité et approvisionnement bas carbone de Saipol
© Michelle Gonzalez

L’industriel Saipol a annoncé le 15 septembre un objectif de commercialisation annuelle de graines françaises de colza et de tournesol de 300 000 t à l’horizon 2023, via sa plateforme en ligne OleoZE lancée en début d’année 2020, soit 7 à 8% des achats nationaux annuels du triturateur. « Depuis février 2020, date effective du lancement d’OleoZE, environ 10 000 t de graines (600 t de tournesol, le reste de colza) nous ont été vendues », précise Thibaut Dumans, responsable des achats de colza de Saipol.

Répondre à l’intérêt croissant européen de biodiesel à faible émission de GES

Saipol, acheteur d’environ 4 Mt de graines oléagineuses françaises (colza et tournesol) chaque année, souhaite répondre à la demande croissante européenne en biodiesel à faible émission de gaz à effet de serre (GES). « La tendance réglementaire est la suivante : les pays de l’UE raisonnent de moins en moins en volumes et de plus en plus en quantité de GES en moins. C’est le cas notamment de la Suède et de l’Allemagne. L’objectif d’OleoZE est de constituer un outil capable de répondre à cette nouvelle tendance, en commercialisant des graines durables, à faibles émissions de GES », souligne Romain Lebas, Responsable service durabilité et approvisionnement bas carbone de Saipol.

Déterminer précisément, en euros, la valeur de la réduction de l’empreinte carbone et du stockage de carbone

OleoZE propose aux agriculteurs et aux OS de vendre leurs grains en ligne, et « d’estimer un bonus réduction de GES, calculé à l’aide d’un algorithme, depuis la parcelle jusqu’à la production du biodiesel. Nous intégrons de manière précise la notion de stockage de carbone. Nous souhaitons une écologie positive, et non punitive », explique Emilie Halle, responsable des plateformes digitales de Saipol. « Avec des pratiques durables, l’agriculteur va stocker dans son sol beaucoup plus de carbone qu’il n’en émet au travers de ses pratiques culturales  et que Saipol va émettre dans ses usines pour fabriquer le biocarburant », renchérit Romain Lebas. Le vendeur peut estimer ledit bonus en remplissant un questionnaire proposé par la plateforme digitale, demandant par exemple si le producteur utilise encore la charrue, s’il utilise des Cipan (culture intermédiaire piège à nitrate), s’il a recours à la rotation culturale et à combien s’élevait son rendement l’année précédente...

Un bonus actuellement à 35 €/t, potentiellement variable chaque semaine

En parallèle, Saipol procède à un audit régulier des vendeurs afin de s’assurer de la durabilité des grains fournis, sans coût pour ces derniers, affirme les représentants de l’industriel. « L’audit peut se faire chaque année ou moins, selon la confiance envers le vendeur. Nous utilisons également les données fournies par les OS/agriculteurs (déclarations PAC notamment) », indique Romain Lebas. Actuellement, le bonus GES s’élève au maximum à 35 €/t. « Il y a une certaine volatilité, dépendant de l’offre et de la demande européenne en biodiesel à faible émission de GES. Le bonus est par exemple tombé à 26 €/t en pleine crise sanitaire de Covid-19, mais a également touché les 40 €/t », complète le responsable durabilité. Les dirigeants de Saipol indiquent que le montant du bonus est réactualisé chaque semaine.

Les courtiers auront un rôle à jouer dans OleoZE

Environ 70% des vendeurs utilisant OleoZE sont des OS, qui vendent surtout en base « rendu », et 30% des agriculteurs, qui vendent en base « départ ferme », informe Thibaut Dumans. « Nous espérons que cette proportion restera la même à terme », s’exprime Christophe Beaunoir, directeur général de Saipol. Les courtiers font également partie du projet, rapportent les dirigeants de l’industriel. « Un dispositif réservé aux courtiers a été mis en place sur OleoZE. Nous avons d’ailleurs déjà contractualisé des volumes à l’aide de ces derniers via la plateforme digitale », signale Thibaut Dumans.

A la conquête du biojet

L’objectif d’OleoZE est donc multiple : réduire l’empreinte carbone des carburants, la tracer et la calculer de manière détaillée, et améliorer la rémunération des vendeurs, en valorisant l’activité de stockage de carbone des producteurs. Ceci afin de répondre aux objectifs de la directive européenne  Red II. L’autre but est de conquérir de nouveaux marchés, comme les carburants alimentant les avions. « Nous avons des contacts avec des pétroliers et des compagnies aériennes pour la fourniture d’huile végétale servant à la fabrication des carburants des avions : le biojet. OleoZE nous permettait de répondre à leurs demandes de durabilité », se réjouit Christophe Beaunoir.

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