« Notre projet éolien s’autofinance lui-même, et nous avons refusé des offres de rachat. »
Les agriculteurs propriétaires d’éoliennes sont rares. Christian Leguay, agriculteur à Dangeau (28), est de ceux-là. Son parc éolien date de 2006 et il songe à l’avenir… Mais n’envisage pas le démantèlement.
Les agriculteurs propriétaires d’éoliennes sont rares. Christian Leguay, agriculteur à Dangeau (28), est de ceux-là. Son parc éolien date de 2006 et il songe à l’avenir… Mais n’envisage pas le démantèlement.
« En 2000, je cherchais une diversification, explique Christian Leguay, agriculteur eurélien. J’ai rencontré par hasard Christian Briard, dirigeant de Zephyr ENR, un bureau de développement de parcs éoliens. Il installait un mât de mesure du vent à Bonneval. Il se trouve qu’en Eure-et-Loir, les vents ne sont pas forts mais constants et réguliers. » Le projet était né.
« Il est venu présenter un projet de six machines de 2 mégawatts (MH) aux membres de notre groupe de CETA. C’était un gros projet puisqu’il fallait investir 13,5 millions d’euros. Quatre d’entre nous étaient intéressés mais le plus difficile a été de convaincre un partenaire bancaire. Nous avons essuyé de nombreux refus mais nous n’avons pas renoncé et avons consolidé notre projet. Nous avons constitué une structure juridique détenue à 20 % par chacun d’entre nous et à 10 % par les deux dirigeants de Zephyr ENR, dont Christian Briard. Et le Crédit mutuel-CIC a cru dans notre projet. »
« Notre audace est récompensée »
Est venu le temps de la définition des emplacements et du dépôt des permis de construire. Le choix des machines s’est porté sur des Vestas V80 de 2 MH chacun, pour leur fiabilité. Le chantier a commencé en juillet 2005. « Nous avons participé aux travaux, en renforçant les chemins, explique Christian Leguay. Pour chaque machine, il a fallu couler 380 m3 de béton, soit 750 tonnes. C’était un sacré chantier ! La mise en route a eu lieu en mars 2006 et, depuis, nous produisons entre 23,5 et 30,5 MWh par an, soit une moyenne à 26,5 MWh, correspondant à la consommation électrique du canton de Bonneval.
Aujourd’hui, le projet s’autofinance lui-même. Nous avons refusé plusieurs offres de rachat, notre parc éolien n’est pas à vendre. Notre audace est récompensée ! » Le pic de production a lieu d’octobre à mars, avec un maximum en décembre, à une période de forte consommation électrique. « Vu les niveaux de vents de cette année, il y a de grandes chances que nous battions notre record. »