« Le pâturage des céréales d’hiver, c’est de l’énergie gratuite pour nos vaches laitières »
Clément Rivoire et Lionel Morel, éleveurs dans le Rhône, pratiquent, en hiver, le pâturage des céréales ou de méteil au stade montaison. Lionel Morel, qui en est à sa seconde année, n’a constaté ni perte de rendement à la récolte ni dégradation des sols.
Clément Rivoire et Lionel Morel, éleveurs dans le Rhône, pratiquent, en hiver, le pâturage des céréales ou de méteil au stade montaison. Lionel Morel, qui en est à sa seconde année, n’a constaté ni perte de rendement à la récolte ni dégradation des sols.
Pour prolonger la sortie des vaches laitières, les membres du groupe pâturage de La Chapelle-sur-Coise ont pensé au pâturage des céréales d’hiver. Le 3 septembre 2022, Lionel Morel a semé un méteil triticale-pois-avoine. Les vaches laitières ont pâturé dans la parcelle du 15 au 18 octobre. « Elles ont valorisé 1,6 tonne de matière sèche, apprécie l’éleveur. Elles ont cartonné en lait : elles ont pris 4 litres et je n’ai pas été pénalisé en rendement lors de la récolte », autour de 35 à 40 quintaux par hectare. En 2023, Lionel Morel a semé son méteil directement après la moisson, le 6 août. Les vaches sont venues en novembre.
Clément Rivoire, éleveur membre du même groupe, a semé, le 5 septembre 2023, un mélange blé-triticale après un maïs. « Je voulais semer tôt la céréale pour la faire pâturer à l’automne », justifie-t-il. Si l’automne n’a pas été poussant, Clément Rivoire a pu faire pâturer le mélange en février. « Le 1er février, j’ai sorti les vaches dans le mélange. La parcelle est exposée sud-ouest, il y avait 1,3 tonne de matière sèche en stock sur pied. Elles ont valorisé 900 kilos de matière sèche en quatre jours de pâturage : elles ont super bien mangé, elles ont pris 1,5 litre de lait et j’ai économisé 2 tonnes de matière sèche de fourrage conservé. Je leur avais ouvert une parcelle d’herbe, mais elles préféraient aller dans les céréales. » Pour les deux éleveurs, l’objectif est de décaler les dates d’implantation pour profiter d’une croissance végétative avant l’hiver et la période de vernalisation.
1 UF et 16 % de MAT
Le pâturage hivernal de céréales, « c’est quelque chose qui ne me coûte rien, apprécie Clément Rivoire. Ça ne change rien à mes charges ». En moyenne, sur les six parcelles de céréales pâturées par les vaches dans le groupe, Mickaël Coquard estime qu’une tonne de matière sèche est valorisée par hectare. Chez Lionel Morel, il a mesuré des valeurs alimentaires : « 1 UF et entre 16 % et 17 % de MAT. Les céréales sont aussi riches en sucres ».
Parmi les préconisations, Mickaël Coquard encourage le semis direct, sans labour, « pour éviter les problèmes de portance et que les animaux abîment les sols lors du pâturage ».
Repères
Moyenne de valeurs alimentaires, issues de dix échantillons analysés en 2020 et 2021, dans des essais conduits par Idele, dans le centre de la France, au stade montaison des céréales : 21,4 % de matière sèche ; 1,04 UFL ; 100 g de PDI.