Comment choisir une pailleuse pour équiper un valet de ferme ?
Les minichargeuses, couramment appelées valets de ferme, sont généralement dédiées aux petits travaux de manutention dans les bâtiments exigus. Pour mieux les rentabiliser, il est possible d’élargir leur spectre d’utilisation en les équipant notamment d’une pailleuse.
Les minichargeuses, couramment appelées valets de ferme, sont généralement dédiées aux petits travaux de manutention dans les bâtiments exigus. Pour mieux les rentabiliser, il est possible d’élargir leur spectre d’utilisation en les équipant notamment d’une pailleuse.
L’utilisation d’une pailleuse sur un valet de ferme est une piste pour valoriser davantage ce petit engin de manutention. C’est aussi une solution pour se préserver physiquement en mécanisant un travail manuel. Certains constructeurs ont bien saisi ces exigences de la part des éleveurs et développent des machines aux caractéristiques spécifiques. « Avant de sélectionner une pailleuse, il faut bien identifier les besoins. Le modèle est différent s’il faut pailler quotidiennement l’arrière des logettes ou seulement une ou deux fois par semaine pour recharger en partie avant. Ce n’est pas non plus toujours la même machine en stabulation libre selon le procédé : paillage depuis le couloir d’alimentation ou en roulant sur le couchage, avertit Olivier Gros, gérant des sociétés Ogimat et Juraccessoire. Le valet de ferme présent sur l’exploitation est aussi déterminant, car sa taille et sa puissance définissent directement le modèle de pailleuse compatible. »
Des besoins hydrauliques limités
Les dimensions des entrées des bâtiments, ainsi que la largeur des couloirs et la hauteur sous toiture où circule l’engin de manutention, sont également décisives dans le choix de la machine. « Le poids contenu de la pailleuse et le faible besoin hydraulique sont deux critères importants pour un usage avec un valet de ferme, précise-t-on chez Lucas G. Par exemple, notre dérouleuse pailleuse UBI S Jet, identique à la DR 170 Latérale d’Altec, ne pèse que 490 kg et se satisfait d’un débit d’huile compris entre 40 et 50 l/min. Mesurant 2,15 m de large en configuration paillage, elle peut aussi bien être utilisée sur une chargeuse compacte que sur un chargeur frontal ou le relevage trois points d’un tracteur de faible puissance. » Une dérouleuse pailleuse comme celle-ci, qui emporte une balle ronde, affiche en charge un poids d’environ 750 à 800 kg. Comme elle est peu gourmande en puissance, elle peut être attelée sur un engin compact développant de 25 à 30 ch et pesant environ deux tonnes. Sa distance de paillage est en revanche limitée à 5 m.
Les machines à turbine plus exigeantes
Pour déposer la paille à l’arrière des logettes, il est possible d’opter pour un godet à tapis, mais son utilisation est limitée à ce travail, puisque sa distance de projection est réduite. Pour réaliser cette même tâche, mais aussi pailler plus loin, il faut passer sur des modèles à turbine. Dans cette famille de produits, il existe de grosses différences entre les marques et les machines. « Pour les variantes acceptant une balle ronde, il faut au moins un valet de ferme pesant 2,5 tonnes et délivrant 50 chevaux. Il doit être capable de supporter la pailleuse qui pèse entre 750 et 850 kg, ainsi que son chargement, soit un total de 1 000 à 1 100 kg, souligne Olivier Gros. Les bottes rondes sont les plus difficiles à passer et n’assurent pas une alimentation homogène. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à jouer sur le bennage cavage durant le paillage, afin de faciliter leur déroulement. » Faisant l’objet d’un développement spécifique, l’Hydropail1 du fabricant belge Robert affiche un poids à vide de 754 kg. Cette machine accepte une balle ronde mesurant jusqu’à 140 cm de diamètre ou une botte carrée d’une dimension maximale de 70 x 90 x 140 cm. « L’Hydropail1 a d’abord été lancée en deux configurations de goulotte : latérale côté droit sur la version GL et pivotante à 300 degrés sur la GT. Avec ces deux modèles, nous avons rencontré des soucis d’encombrement dans les bâtiments exigus, ce qui nous a conduits à développer la variante GLC équipée d’une goulotte latérale compacte. Celle-ci présente une largeur en position travail de 1,59 m, nettement inférieure à celles de la GL (2,26 m) et de la GT (2,07 m) », souligne Laurent Feuillen, responsable marketing et communication chez Robert SA.
Des versions particulièrement compactes
Juraccessoire a développé avec le constructeur belge VDW une pailleuse spéciale balle ronde particulièrement compacte nécessitant un débit hydraulique de 50 l/min. Dénommée Duo Compact, ce modèle de 840 kg à vide, qui accepte aussi une portion de balle cubique, s’adapte sur des engins pesant 3 000 kg. Elle mesure 167 cm de large et se caractérise par l’utilisation de deux turbines juxtaposées brevetées. « Plutôt que d’utiliser une seule turbine de 130 cm de diamètre, nous en avons retenu deux de 70 cm. Ceci a permis de limiter la hauteur hors tout de la machine à 187 cm, afin de dégager la visibilité vers l’avant. Comme l’orifice d’alimentation est petit, les turbines absorbent moins de matière qu’une grande. Elles peuvent ainsi fonctionner à un régime plus faible pour pailler les logettes, sans risque de bourrage de la goulotte et en réduisant la formation de poussière. Autres avantages, la goulotte, qui se trouve au centre de la machine, ne dépasse pas beaucoup des deux côtés et projette de zéro à 14 m à droite et à gauche. La Duo Compact se révèle ainsi polyvalente, puisqu’elle s’utilise aussi bien pour pailler le couchage libre des génisses que les logettes des vaches laitières », argumente Olivier Gros. L’entreprise jurassienne commercialise également une pailleuse à simple turbine compatible avec les valets de ferme de 25 à 30 ch, qui n’accepte au maximum qu’un tiers de balle cubique et pas de botte ronde en raison de sa largeur intérieure utile de 102 cm. Ce modèle baptisé Uno Compact de VDW ne pèse que 480 kg et embarque 150 à 200 kg de paille. Il s’adapte sans problème sur une minichargeuse de deux tonnes à vide dotée d’un circuit hydraulique délivrant de 35 à 45 l/min et affichant une capacité de levage de 800 kg.
Pailler en roulant sur l’aire de couchage
Dans certains bâtiments trop profonds, la distance de projection des pailleuses à turbine spécifiques aux valets de ferme n’est pas suffisante. La solution est alors de rouler sur le couchage pour pailler avec une machine à disques, comme le modèle Courier de VDW. « Le paillage en roulant sur l’aire paillée demande d’utiliser un valet de ferme lourd, large et chaussé de gros pneus, afin de garantir une bonne stabilité, notamment lorsqu’une roue s’enfonce », remarque Olivier gros. Le Britannique Spread-a-Bale commercialise une pailleuse spéciale petites chargeuses dotée d’un hérisson horizontal paillant vers l’avant. Mesurant 1,78 m de large et 2,70 m de long, cette machine dénommée Micro se caractérise par sa caisse à tôles ajourées qui a permis d’abaisser le poids à vide à 595 kg. Elle réclame un engin affichant un débit d’huile de 55 l/min et suffisamment costaud pour supporter les près de 900 kg de la pailleuse chargée d’une balle ronde de 150 cm de diamètre. « Les Micro que nous avons commercialisées jusque-là sont montées sur des engins de 50 ch et de 2 900 à 3 000 kg de poids opérationnel », précise Dietmar Pohler, directeur des ventes européennes chez Spread-a-Bale.
Des équipements incontournables sur les minichargeuses
Le prix des valets de ferme s’envole avec l’augmentation de la capacité de charge. « Entre un modèle de 25 ch et un de 30 ch, il y a déjà 7 000 euros d’écart par le seul fait de la présence d’un système de dépollution intégrant un filtre à particules. Une minichargeuse de 50 chevaux est, elle, deux fois plus chère qu’une version de 30 chevaux », indique Olivier Gros, gérant des sociétés Ogimat et Juraccessoire. À la différence de prix, s’ajoute le tarif plus important des pailleuses dédiées aux plus gros valets de ferme. Il est donc important de bien intégrer ces critères lors du choix du mode de paillage, afin de respecter le budget alloué. Les minichargeuses se déclinent en plusieurs finitions selon les travaux à réaliser, mais pour les valoriser au paillage, un minimum d’équipements est obligatoire, comme le joystick pour contrôler les mouvements, le pompage continu pour alimenter en hydraulique la machine, ainsi que le régulateur de vitesse, afin de gérer facilement l’allure. La taille des pneumatiques est également importante. « Les éleveurs de chevaux achètent des valets de ferme souvent dépouillés, car ils les utilisent pour des besoins ponctuels, tels que le curage de box et le déplacement de balles de fourrages. Racheter ces appareils d’occasion pour les équiper d’une pailleuse n’est pas conseillé, car ils ne correspondent pas aux exigences des éleveurs bovins chez qui ils travaillent au moins 400 heures par an », alerte Olivier Gros, qui commercialise des valets de ferme depuis dix ans et a développé avec VDW une gamme de sept pailleuses dédiées à ces petits engins de manutention.
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