Moissonneuse-batteuse - Les 10 points à contrôler avant la moisson
Une moissonneuse-batteuse est une véritable usine sur roues. Son entretien d’avant saison est primordial pour limiter les temps d’immobilisation liés à des défauts de maintenance.
Une moissonneuse-batteuse est une véritable usine sur roues. Son entretien d’avant saison est primordial pour limiter les temps d’immobilisation liés à des défauts de maintenance.
- Pourquoi contrôler sa moissonneuse-batteuse avant la moisson ?
- Quels sont les 10 éléments de contrôle d’une moissonneuse-batteuse avant la récolte ?
- 1. La transmission et les trains roulants de la moissonneuse-batteuse
- 2. Remplacer les sections et les doigts de la plateforme de coupe de la moissonneuse-batteuse
- 3. S’assurer du bon état du convoyeur de la moissonneuse-batteuse
- 4. Quelles interventions sur le système de battage de la moissonneuse-batteuse ?
- 5. Quel entretien sur les secoueurs ou les rotors de la moissonneuse-batteuse ?
- 6. Nettoyer la table de préparation de la moissonneuse-batteuse
- 7. Contrôler l’état des grilles du caisson de nettoyage de la moissonneuse-batteuse
- 8. Retendre les chaînes des élévateurs à grain et à ôtons de la moissonneuse-batteuse
- 9. Vérifier le broyeur et les éparpilleurs de menues pailles de la moissonneuse-batteuse
- 10. Ne pas oublier les filtres de la cabine de la moissonneuse-batteuse
Pourquoi contrôler sa moissonneuse-batteuse avant la moisson ?
La récolte approche et si l’entretien de la moissonneuse-batteuse n’a pas été réalisé avant l’hivernage, il est temps de la préparer. Cette machine demande une attention particulière avant la saison, surtout si vous n’avez pas eu la possibilité de la nettoyer correctement avant le remisage.
À la sortie de l’hivernage, il est important de vérifier que les rongeurs n’aient pas élu domicile à l’intérieur et qu’ils n’aient pas fait un festin avec les différents câbles électriques. Pour la partie électronique, un contrôle visuel est à réaliser dans les moindres recoins, assorti d’une vérification des codes de diagnostic. Bien sûr, le moteur thermique, le circuit hydraulique et les différents boîtiers d’entraînement sont à vidanger et les filtres à remplacer selon les préconisations du constructeur. À défaut du renouvellement de l’huile, un contrôle du niveau s’avère nécessaire régulièrement.
S’assurer qu’aucun dégât ne soit intervenu pendant le remisage
Si les vidanges ont été réalisées avant le remisage, il reste incontournable de refaire le tour des différents boîtiers lors de la reprise, car un joint spi peut, par exemple, rendre l’âme durant la période de non-utilisation.
Réduire les risques de panne pendant la récolte
Pour éviter les mauvaises surprises durant la saison, certains constructeurs recommandent d’ailleurs de vérifier chaque jour le niveau d’huile du gros boîtier flasqué en bout de moteur thermique, qui transmet la puissance aux pompes hydrauliques et aux organes mécaniques.
Bien lubrifier tous les graisseurs de la moissonneuse-batteuse
Il faut aussi penser à tous les graisseurs, sans apporter de graisse en excès. En effet, la poussière mélangée à la graisse se transforme en pâte à roder qui peut conduire à l’usure prématurée des roulements et pièces en mouvement.
Les courroies demandent également une attention particulière. Il est important de s’assurer de leur bon état et de leur tension, souvent définie par des piges repères sur les ressorts tendeurs. Celles craquelées ou trop lâches sont obligatoirement à remplacer.
Après avoir fait le tour de l’ensemble des points listés ci-après, la mise en route de la moissonneuse-batteuse est l’ultime contrôle. L’engagement des différents organes permet d’identifier des vibrations anormales et l’usure de roulements.
Une caméra thermique pour détecter les roulements fatigués
L’investissement d’environ 200 euros dans une caméra thermique peut se révéler très judicieux pour détecter tout roulement dégradé qui a tendance à surchauffer. C’est un outil idéal pour prévenir les risques d’incendie.
Par ailleurs, si la moissonneuse-batteuse est appelée à récolter différentes cultures, il faut s’assurer d’avoir toutes les pièces nécessaires à la conversion avant d’attaquer la saison. Et avant de prendre la route, il convient de vérifier que tout l’éclairage est bien fonctionnel.
Quels sont les 10 éléments de contrôle d’une moissonneuse-batteuse avant la récolte ?
1. La transmission et les trains roulants de la moissonneuse-batteuse
Le serrage des roues et la pression des pneumatiques sont les premières opérations à réaliser. Sur les machines équipées de chenilles, la bande de roulement en caoutchouc doit être correctement alignée et tendue. Il faut s’assurer de l’absence de fuite sur l’ensemble du circuit de la transmission hydrostatique. Tout flexible à la protection extérieure détériorée est à remplacer, car la tresse métallique rouille au contact de l’air et expose à des risques d’éclatement du tuyau. Cette remarque est aussi valable pour l’ensemble des flexibles présents sur la moissonneuse-batteuse.
2. Remplacer les sections et les doigts de la plateforme de coupe de la moissonneuse-batteuse
Le contrôle de l’état général de la plateforme de coupe permet de vérifier le niveau d’usure des patins inférieurs, des diviseurs et éventuellement des releveurs. Le boîtier entraînant le lamier se vidange ou non selon les marques. Il faut s’assurer de l’absence de jeu au niveau de la bielle assurant le mouvement alternatif des sections et de l’état de la courroie transmettant la puissance. Les sections et les doigts abîmés ou manquants sont à remplacer, comme les peignes des rabatteurs.
Au niveau de la vis d’alimentation, les doigts escamotables sont à changer s’ils sont tordus ou cassés. Il peut parfois être nécessaire de rajuster le racleur situé derrière la vis, qui vient affleurer les spires pour éviter l’enroulement de la récolte autour du tube. Les coupes à tapis demandent d’en ajuster la tension et de régler leurs racleurs.
Enfin, le graissage du ou des cardans entraînant la coupe est important. Il sert aussi à détecter une éventuelle dégradation des croisillons, qui peut être source d’immobilisation en pleine récolte. Souvent oublié, le chariot de transport mérite un minimum d’attention, afin de s’assurer que ses feux fonctionnent et que ses pneus sont en bon état et bien gonflés, surtout qu’ils supportent des coupes de plus en plus lourdes. Il doit aussi être équipé d’un panneau « convoi agricole » bien visible et lisible.
3. S’assurer du bon état du convoyeur de la moissonneuse-batteuse
L’une des premières actions au niveau du convoyeur est de vider le bac à pierres, une opération à renouveler tous les jours en saison, ou plus selon les terres. Les chaînes sont à tendre en respectant les préconisations. Lors de ce réglage, il faut au préalable remplacer les barrettes tordues ou abîmées. S’assurer également que toutes les barrettes sont bien boulonnées, car si l’une d’elles se détache, elle peut entraîner une casse conséquente en passant dans toute la moissonneuse-batteuse, du système de battage au broyeur, avant que le chauffeur ait le temps de stopper le fonctionnement.
Si cet incident survient, il est important de bien vérifier qu’aucun organe n’a été dégradé sur tout le parcours de la récolte. En plus d’abîmer les battes et le contre-batteur, par exemple, il arrive que la barrette crée un impact sous la trémie et mette la tôle en contact avec la vis de fond. Cet incident peut entraîner une conséquence assez grave, telle que perçage ultérieur de la trémie par le frottement de la vis en rotation.
4. Quelles interventions sur le système de battage de la moissonneuse-batteuse ?
Sur les moissonneuses-batteuses conventionnelles
Le batteur, le tire-paille, le ou les séparateurs rotatifs, ainsi que le tambour réceptionnant la récolte en bout de convoyeur (accélérateur de préséparation APS chez Claas par exemple) sont à vérifier. Leurs battes, plots ou tôles doivent être en bon état et bien fixés, pour éviter toute perte, inexorablement synonyme de casse.
Sur le batteur, en cas de remplacement d’une batte, il est important de changer simultanément celle opposée, afin de préserver l’équilibre dynamique. C’est la raison pour laquelle les constructeurs et équipementiers vendent généralement les battes par paire.
Attention à bien remplacer les battes par des modèles identiques. En cas d’erreur, la succession de trois battes gauches, par exemple, conduit à une déviation du flux de récolte vers un côté, qui se traduit par un chargement inégal des grilles, entraînant la perte de grains.
Le contre-batteur et les contre-séparateurs sont à contrôler et à nettoyer. Dans certains cas, il arrive que la partie avant du contre-batteur soit obstruée par de la terre et, dans ce cas, la moissonneuse-batteuse perd en performance, puisque sa surface de battage est réduite.
Sur les moissonneuses-batteuses à rotor axial
Sur les moissonneuses-batteuses dites axiales, il est nécessaire de vidanger les boîtiers d’entraînement du ou des rotors longitudinaux. Certaines comme les CR de New Holland disposent d’un silentbloc entre chaque boîtier et le rotor, dont le bon état est à vérifier. Les battes et/ou plots sont à contrôler, comme la propreté et l’intégrité des corbeilles.
5. Quel entretien sur les secoueurs ou les rotors de la moissonneuse-batteuse ?
Les secoueurs, qui réceptionnent la récolte sortant du système de battage, sont animés par des vilebrequins. Ils sont équipés de paliers en bois ou de roulements, dont l’état est à contrôler. Il peut être utile de s’assurer, sur les machines battant du maïs, que les secoueurs à fond fermé ne sont pas obstrués par les résidus de récolte.
Sur les moissonneuses-batteuses hybrides équipées d’un ou deux rotors de séparation à la place des secoueurs, la vidange et le niveau d’huile des boîtiers sont à réaliser régulièrement, selon les préconisations du constructeur.
6. Nettoyer la table de préparation de la moissonneuse-batteuse
Le système de nettoyage démarre à la table de préparation (ou de réception) qui collecte le grain et les menues pailles traversant le contre-batteur et les contre-séparateurs, ainsi que la matière provenant des secoueurs. Cet organe assure un premier tri par densité et doit être maintenu propre. Il se compose de vis sans fin sur certaines machines, mais il est majoritairement constitué d’une partie mobile aux mouvements de va-et-vient. De nombreux constructeurs ont équipé les tables de préparation classiques d’inserts amovibles en matériau composite, qui se retirent facilement par l’avant de la machine, afin d’en faciliter le nettoyage. Il est important de les enlever régulièrement durant la campagne, et avant l’hivernage, pour les maintenir propres et éviter qu’ils se trouvent bloqués par les dépôts de matière.
7. Contrôler l’état des grilles du caisson de nettoyage de la moissonneuse-batteuse
Il est déjà arrivé qu’un agriculteur moissonne plusieurs hectares avec les grilles fermées, alors qu’elles apparaissaient ouvertes sur l’ordinateur de bord. Par conséquent, le mécanisme de réglage électrique des grilles demande un étalonnage, afin de garantir que l’information affichée en cabine corresponde bien à la réalité. Cette opération est l’occasion de vérifier que les moteurs électriques fonctionnent bien et que les bielles de réglages ne sont pas grippées. Il faut aussi, dans le cas de grilles en deux parties, que les niveaux d’ouverture soient bien les mêmes à gauche comme à droite.
Également, les cribles utilisés doivent être adaptés à la culture récoltée. Ceci peut paraître anecdotique, mais des utilisateurs ne se rendent compte qu’en fin de saison qu’ils ont battu les céréales avec les grilles à maïs.
Sur les machines à caisson autonivelant, il peut être judicieux de s’assurer que le système fonctionne bien. Sur certaines moissonneuses, ce dispositif peut rester bloqué en position inclinée lors du demi-tour dans les parcelles en dévers, causant d’inévitables pertes dues à la mauvaise répartition transversale de la récolte sur les grilles.
8. Retendre les chaînes des élévateurs à grain et à ôtons de la moissonneuse-batteuse
Les chaînes des élévateurs s’usent et sont donc à vérifier. Si elles sont mal tendues, les palettes des élévateurs frottent sur les parois et causent la casse de grains. Il ne faut bien sûr pas oublier de refermer les trappes situées à l’embase des élévateurs. Le circuit de grain propre se termine à la trémie, dans laquelle il convient d’effectuer un contrôle visuel pour détecter toute anomalie.
9. Vérifier le broyeur et les éparpilleurs de menues pailles de la moissonneuse-batteuse
Travailler avec des couteaux de broyeur bien tranchants est important. D’une part, cela garantit un travail de qualité. D’autre part, cela agit sur la consommation de carburant, car des couteaux émoussés absorbent davantage de puissance. Pour éviter que les contre-couteaux se trouvent bloqués par les dépôts de matières, certains constructeurs recommandent d’actionner leur support tous les jours.
Intervenant à l’arrière, il faut en profiter pour vérifier l’état des éparpilleurs de menues pailles et s’assurer que leurs déflecteurs demeurent en bon état et que ceux ajustables par des moteurs électriques sont bien mobiles.
10. Ne pas oublier les filtres de la cabine de la moissonneuse-batteuse
Le confort de conduite est essentiel. Il passe par un entretien de la filtration de la cabine. Des filtres encrassés ralentissent la circulation de l’air et abaissent les performances de la climatisation. Lors de cette intervention, il ne faudra pas oublier de nettoyer le hublot qui permet de visualiser la récolte dans la trémie. Pour cette opération, certains d’entre vous pesteront de devoir entrer dans la trémie pour accéder à cette fameuse vitre.
La présence dans la cabine est l’occasion de préparer les systèmes de cartographie et d’autoguidage. Enfin, pour passer une bonne et longue journée, comme le rappelle un constructeur, il ne faut pas oublier de remplir la glacière !