Moisson 2021 : vers une récolte abondante et historiquement tardive
En ce début juillet, le temps instable se poursuit et les pluies, même faibles, se succèdent, retardant les moissons. Les craintes d’une altération de la qualité des récoltes sont – pour l’instant – prématurées. Les volumes devraient être supérieurs à la moyenne.
En ce début juillet, le temps instable se poursuit et les pluies, même faibles, se succèdent, retardant les moissons. Les craintes d’une altération de la qualité des récoltes sont – pour l’instant – prématurées. Les volumes devraient être supérieurs à la moyenne.
Les cumuls de pluies pour le mois de juin ont nettement dépassé les normales de saison et le beau temps se fait attendre. Alors que les moissons commencent par endroits, cette pluviométrie va-t-elle affecter la récolte à venir ?
La pluie fait brunir les parcelles de colzas, mais sans que cela ait d’incidence sur le potentiel. « Le plus souvent, ces symptômes sont à mettre sur le compte de moisissures ou pourritures dues à des champignons saprophytes », explique Jean Lieven, ingénieur régional Île-de-France Normandie chez Terres Inovia qui rassure : « la pluie a permis de bien remplir les graines, la maturation des plantes est bien avancée et l’incidence des maladies tardives devrait rester faible. »
L’agronome rappelle que les variétés courantes ne sont pas sensibles à l’égrainage, sauf épisode de grêle. « Malgré l’attente, il faudra surtout s’assurer de la bonne maturité du colza avant d’envisager les récoltes. » Histoire d’éviter de perdre quelques quintaux précieux et bien rémunérés.
Pour les céréales, dont le potentiel est élevé, si des inquiétudes apparaissent concernant la qualité de la future récolte, les conditions de culture restent très bonnes, supérieures de 4 points à la récolte 2020. Du côté des rendements, Arvalis projette une moyenne nationale à 74 q/ha, ce qui conduirait à une production d'environ 37 millions de tonnes (Mt).
Concernant la qualité, vu les niveaux d’humidité, c’est surtout la qualité des parcelles versées qui est susceptible de se dégrader, mais les surfaces concernées restent localisées et limitées.
Quant à toutes les parcelles de blé tendre sur pied, le risque de dégradation du PS ou du temps de chute de Hagberg est pour l’instant limité, en particulier au nord de la Loire où les grains, encore laiteux, ne sont pas arrivés à maturité.
Dans ce contexte, l’arrivée d’un temps chaud et sec généralisé pour la semaine prochaine est une bonne nouvelle et semble se confirmer. « La tendance devient plus optimiste à partir du week-end suivant (17-18 juillet) avec l’espoir de voir revenir s’installer l’anticyclone avec un temps enfin plus estival », note par exemple Cyril Duchesne, météorologue à La Chaîne Météo.
Avec une telle météo, voilà dix ans (2011) que la moisson n’aura pas commencé aussi tard dans bien des régions. Et plus la récolte est retardée, plus le risque de dégradation de l’indice de temps de chute de Hagberg est élevé.