Méthanisation : rechercher avant tout le rendement biomasse dans les Cive
Maïs, sorgho, seigle, mélanges en couverts… les semenciers travaillent à proposer le meilleur choix possible de Cive pour le débouché méthanisation, sur la production de biomasse notamment.
Maïs, sorgho, seigle, mélanges en couverts… les semenciers travaillent à proposer le meilleur choix possible de Cive pour le débouché méthanisation, sur la production de biomasse notamment.
Il y a une forte croissance de la demande en espèces pour la méthanisation ces dernières années et en particulier des Cive. Tous les semenciers s’accordent sur ce point. Mais quels sont les critères à prendre en compte pour l’agriculteur dans le choix d’une espèce ou d’une variété ? Chaque espèce présente un pouvoir méthanogène, à savoir une production de méthane ramenée à une quantité de biomasse. « Mais le plus important est le rendement biomasse en cherchant une culture qui fait le plus de tonnes de matière sèche à l’hectare, explique Antoine Bedel, Caussade Semences. Un potentiel méthanogène ne rattrape jamais le rendement. »
Chez RAGT Semences, Samuel Dubois confirme : « le rendement méthanogène est corrélé au rendement culture. Le plus intéressant pour l’agriculteur méthaniseur, c’est d’avoir le meilleur rendement possible de biogaz à l’hectare. » Sur ce terrain, le maïs, le sorgho et le seigle sont bien placés. « Le seigle est l’espèce après le maïs qui présente le meilleur potentiel méthanogène », souligne Paule Artero, Deleplanque. La spécialiste préconise une récolte au stade « chute des étamines », « période où l’on a une biomasse élevée avec un maximum de potentiel méthanogène ».
Pas de maïs sans une bonne disponibilité en eau
Le contexte cultural pèse sur le choix entre Cive d’hiver et Cive d’été ainsi que sur celui de l’espèce, comme la disponibilité en eau. « Le maïs sera le plus adapté aux situations en eau non limitante pour des semis tardifs et récoltes précoces. En conditions plus stressantes, il faudra privilégier le sorgho », selon Samuel Dubois. Les Cive peuvent être constituées en mélange d’espèces, avec une légumineuse par exemple, apportant un intérêt agronomique par son apport d’azote. À Arvalis, Sylvain Marsac met en avant la question de la place de la Cive dans la succession culturale. « Selon les cultures présentes dans la rotation, notamment avec des oléagineux ou des protéagineux, on choisira en conséquence une Cive qui ne présente pas ce type d’espèce. » Les cultures pérennes et plus généralement les espèces qui entrent en concurrence avec les productions alimentaires sont plafonnées à 15 % du tonnage brut pour la méthanisation (décret du 7 juillet 2016). Ce n’est pas le cas des cultures intermédiaires que sont les Cive.