Pöttinger Impress 155 V Pro : Une presse qui sort du lot
Nous avons testé, l’an dernier, la presse à balles rondes à chambre variable Pöttinger Impress 155 V Pro à l’occasion de la première coupe de foin et à la fin de la moisson, dans la paille de blé.
Nous avons testé, l’an dernier, la presse à balles rondes à chambre variable Pöttinger Impress 155 V Pro à l’occasion de la première coupe de foin et à la fin de la moisson, dans la paille de blé.
La presse à balles ronde Impress se démarque par son design cubique, compact et coloré, mais également par sa conception et notamment ses neuf brevets, du pick-up au liage, en passant par le dispositif de coupe. Premier constat marquant : le rotor en W, implanté très bas, tourne dans le même sens que le pick-up. La matière passe au-dessus de celui-ci. Le dispositif de coupe est ainsi logé au-dessus du rotor. Sa conception se rapproche fortement de celle d’une autochargeuse, avec ses 32 couteaux et sa coupe par le haut, ce qui limite l'encrassement des couteaux et des sécurités. Ces deux modifications majeures favorisent le flux du fourrage du pick-up à la chambre, ce qui se traduit par un faible besoin de puissance. Le pick-up pendulaire de 2,30 mètres épate par son débattement latéral et son suivi de terrain. Le filet est entraîné et inséré dans la chambre via deux rouleaux et deux plaques en entonnoir. Il est tendu aussitôt son insertion et coupé par un couteau à inertie. Ce modèle de presse à chambre variable confectionne des balles de 90 à 155 centimètres (185 cm pour le modèle Impress 185 V). Enfin, le constructeur a mis l’accent sur les automatismes de conduite, limitant les opérations répétitives. En cabine, la presse est de série isobus mais elle est livrée par défaut avec le terminal Power Control.
On aime
Débit de chantier
Automatismes de pressage
Flux de la matière
On aime moins
Petit écran non tactile
Absence de liage ficelle
Complexité du circuit hydraulique
En action - Un jeu d’enfant
La prise en main est instantanée, une fois la presse paramétrée. Les automatismes infantilisent la conduite qui se résume à actionner la manette d’inverseur et à tourner le volant du tracteur. Tout le reste se gère seul. Dans l’ordre, le liage se lance, le pick-up se relève, la porte s’ouvre pour éjecter la balle en fonction de son diamètre puis se referme et enfin le pick-up se baisse au bip de redémarrage. Quant au paramétrage, on a apprécié pouvoir régler la pression de la balle depuis le terminal, suivant 3 zones (noyau, intermédiaire, extérieur), en dimension et en pression et en serrage.
La cadence est plutôt soutenue, quel que soit le type de fourrage, foin ou paille. Suivant les conditions, le tracteur de 160 chevaux évoluait entre 15 et 20 km/h. Pour des balles de 140 cm de diamètre liées de 2,6 tours, le temps de cycle complet, comprenant le liage, l’ouverture et la fermeture de porte atteignait seulement 17 secondes, dont 10 pour le liage et 7 pour la porte (4 s pour la levée et 3 s pour la descente et le verrouillage). Aussi surprenant que cela puisse paraître, le dispositif ne coupe n’a pas eu de réelle incidence sur le débit de chantier, malgré la « puissance limité » du tracteur pour ce genre d’exercice.
Le pick-up de 2,30 m de large est à cames, pour amener la matière au plus près du rotor. Il se compose de 5 rangées de dents, mais sa particularité réside dans son important débattement pendulaire de 120 mm et son absence de chaînes pour son maintien en position (dans la paille). Il surprend agréablement par sa qualité de suivi de terrain. Deux double-vis, de chaque côté du pick-up, recentrent le fourrage pour des balles uniformes, quelques soit la position du tracteur sur l’andain, facilitant la conduite. Le rotor de 650 mm de diamètre accompagne le fourrage en son sommet à l’aide de ses étoiles doubles de 4 mm d’épaisseur, disposées en W et le réparti sur toute la largeur de la chambre.
Gamme
L’offre en presse à balle rondes du constructeur autrichien est très récente, puisque la première presse n’a été dévoilée au public que fin 2015. Après deux exemplaires vendus en pré-série en 2016, 19 modèles en 2017, 40 sont aujourd’hui commercialisés en France. À ce jour, Pôttinger propose un modèle de presse à chambre fixe Impress 125 F, de 125 cm de diamètre et deux modèles à chambre variable Impress 155 V et 185 V de 155 et 185 cm de diamètre. Ces trois machines, à la base commune, se déclinent en deux niveaux de finition, Master ou Pro qui se différencient l’une de l’autre par la largeur du pick-up (2,05 contre 2,30 m), le dispositif de coupe (0, 8 ou 16 couteaux contre 0, 16 ou 32), le type de boîtier en cabine (Select Control contre Power control, Expert 75 ou CCI 100 isobus), le graissage centralisé (automatisé ou non) et la dimension des pneumatiques. Une version combinée à une enrubanneuse Impress Combi, complète l’offre avec deux variantes possibles : en chambre fixe, 125 FC Pro, ou en chambre variable, 155 VC Pro.
À la loupe – Une conception totalement différente
Le système de coupe est unique sur le marché des presses à balles rondes, par son nombre, sa position, sa sélection et son remplacement. Les 32 couteaux réversibles sont logés au-dessus du rotor sur une barre de coupe. Cette dernière a la particularité de s’extraire sur le côté, à hauteur d’homme, comme sur les presses à balles cubiques. La sélection du nombre de couteau est aisée, via une clé. Les 32 couteaux enclenchés permettent des brins de 36 mm. Ils sont montés sur sécurité non-stop individuelle à ressort, travaillant en compression. Le système de coupe requiert peu de puissance, même tous les couteaux enclenchés, et impacte modérément les performances de pressage. Un rotor accélérateur de flux, couplé au dispositif de coupe, limite les pertes en réinjectant brins courts directement dans le flux de fourrage.
Le terminal Power Control, essayé, permet le réglage de l’intégralité des paramètres de la presse et l’affichage en couleurs des principales caractéristiques du mode travail : indication de la pression de serrage, du diamètre, nombre de couches de filet, du chargement de la chambre. Il va même jusqu’à schématiser l’évolution de la balle, la position du pick-up, des couteaux, de la trappe de débourrage, de la porte et même de l’éjecteur de balle. Un avertisseur sonore retenti à chaque étape importante. Le clavier est simple et les symboles explicites. Il est possible de garder en mémoire jusqu’à six préréglages et trois compteurs de balles différents. Toutefois, sa petite taille d’écran et le fait qu’il ne soit pas tactile le pénalisent au profit des solutions isobus.
La chambre se compose de seize rouleaux, dont un en caoutchouc dédié à l’entraînement des courroies (3/4 de surface de contact avec la courroie) et de quatre rouleaux starters, entrainés indépendamment, pour favoriser le démarrage de la balle. La pression dans les vérins de porte définit le serrage de la balle. Elle est exprimée en pourcentage, plutôt qu’en bar, et reste visible en permanence sur le terminal en cabine. On dénombre trois courroies sans fin de 370 mm de large, 8 mm d’épaisseur et 10,85 m de long (12,60 m sur le modèle 185 V). Une courroie de rechange avec agrafes permet un dépannage rapide en cas de détérioration de la courroie d’origine due à la présence d’un corps étranger.
Entretien - Simplifié au maximum
Les capots latéraux de petite taille facilitent les différentes interventions et l’entretien courant. L’entretien journalier se limite à deux graisseurs et à souffler la machine. La presse essayée est équipée d’un système de graissage centralisé, avec un seul graisseur de chaque côté à faire toutes les 10 heures (automatisé en option), et d’un dispositif de lubrification automatique des chaînes. D’autres graisseurs, comme ceux des vérins de porte, ne demandent d’intervenir que toutes les 50 heures d’utilisation. Si la tuyauterie hydraulique rigide, sur le côté droit de la machine surprend, elle est aussi gage de fiabilité. Quant au remplacement du filet, il s’effectue aisément depuis le sol, là aussi par le côté droit de la presse.
Le regard de l’expert
:-) La trappe de débourrage se situe au-dessus du rotor. Elle est commandée hydrauliquement et augmente la hauteur du canal de 40 millimètres.
:-) Le frein de filet s’active dès que le filet est engagé dans la chambre de pressage. Il est ainsi tendu dès le début.
:-) La sélection du nombre de couteaux enclenchés, 0, 16 ou 32, s’effectue rapidement à l’aide d’une simple clé, en tournant d’un quart de tour chaque came de commande, composée de 16 couteaux chacune.
:-) Les larges pneumatiques stabilisent la presse, sur route comme au champ. Ils sont source de confort.
:-/ Côté conception, le constructeur a séparé les entraînements par chaînes des conduites hydraulique. Cette dernière peut toutefois surprendre à l’ouverture des capots, par son encombrement.
:-( Le liage ficelle n’est pas du tout disponible sur cette gamme de presse de la marque.
Fiche Technique
Dimensions
Hauteur de transport : 2,85 m
Longueur : 4,9 m
Largeur : 2,85 m
Poids : 4 850 kg
Roues standard : 500/60 R 22,5
Chambre de pressage
Type de chambre : Variable
Diamètre mini/maxi des balles : 0,8 à 1,55 m
Largeur des balles : 1,2 m
Nombre de courroies : 3
Longueur des courroies : 1 085 cm
Type et nombre de rouleaux : 4 rouleaux starters
Graissage centralisé : oui
Réglage de la densité : hydraulique, depuis le boîtier
Pression de service maxi : 180 bars (limitée par le circuit du tracteur)
Pick-up
Largeur totale : 2,30 m
Largeur entre dents d’extrémité : 1,98 m
Nombre de barres porte-dents : 5
Nombre de dents : 85
Diamètre des dents : 5,6 mm
Type de sécurité : limiteur à cames
Type de roue de jauge : pivotante (16 x 6.5-8 6)
Système d’amenage
Type d’ameneur : Rotor
Diamètre du rotor : 650 mm
Système de coupe : 32 couteaux
Liage
Type : filet
Nombre de stockage : 2
Couverture du filet : 130 cm
Hydraulique
Nombre de distributeurs : 1SE + retour libre ou LS
Puissance nécessaire à la pdf : à partir de 100 ch
Prix catalogue
Version Master/Pro : 58 650/69 658 € HT
*Merci aux établissements Motin (dpt 50) pour le prêt du tracteur)