McHale V660
Une presse hautes performances
Nous avons testé la presse à balles rondes à chambre variable V660 de McHale au début de l’été. Les 500 balles ont été réalisées avec du long foin et de la paille d’orge chaude et cassante.
La presse à balles rondes V660 se caractérise par son boîtier d’entraînement robuste, en fonte, avec double sortie droite/gauche, pour l’entraînement des courroies et de l’ameneur rotatif. Le pick-up de 2,10 mètres est entraîné à partir de l’ameneur. Son design apporte une meilleure visibilité sur l’alimentation et permet une hauteur de levage conséquente de 42 cm. Ses cames assurent un accompagnement du fourrage par les dents, jusqu’au rotor de 500 mm. Hélicoïdal, ce dernier a la particularité de disposer de quatre rangées de dents pour une alimentation régulière et une bonne coupe, lorsque les 15 couteaux (25 en option) sont engagés.
Entraînement par doubles rouleaux
Trois courroies sans fin délimitent la chambre. Leur entraînement est assuré par deux rouleaux permettant également une surface de contact de 220° quelle que soit la position de la chambre. Trois rouleaux de démarrage assurent la confection de la balle. Le serrage du balancier se fait par le haut et se distingue par son système de pression de la balle en freinant l’huile du retour libre du tracteur, contrairement à un système à valve proportionnelle ou circuit fermé, plus couramment employé. En cas de bourrage, le fond de canal s’ouvre par l’arrière. Le liage filet (option ficelle) offre une excellente visibilité sur les phases de liage. Le film est pré-étiré à l’aide d’un variateur. Un rouleau mobile évite l’accumulation de matières dans le passage du filet et facilite son introduction dans la chambre. En cabine, l’utilisateur bénéficie du boîtier de commande Expert Plus.
En action Un débit de chantier soutenu
La V660 est une machine simple et à prise en main rapide. Quelle que soit l’expérience du conducteur, tout le monde arrivera à faire des balles dès les premiers tours de roue. Pour celui qui souhaite perfectionner ses réglages, outre la possibilité d’ajuster les différentes dimensions de balles (de 0,70 à 1,68 m de diamètre), noyaux mous, pressions et liage, il est envisageable de régler, entre autres, la pression des couteaux, le pourcentage de pré-étirement du filet, ainsi que son frein.
Au pressage, la cadence est soutenue, quel que soit le type de fourrage, foin ou paille. Suivant les conditions, le tracteur de 200 chevaux évoluait entre 16 et 20 km/h. Pour des balles de 140 cm de diamètre liées de 3,5 tours, le temps de cycle complet, comprenant le remplissage de la chambre, le liage et la porte, atteignait seulement 45,5 secondes, dont 9 pour le liage et 6,5 pour la porte (2,3 s pour la levée et 6,5 s pour la descente et le verrouillage).
Le système de coupe permet des brins de 65 mm, avec 15 couteaux enclenchés, et de descendre à 45 mm avec 25 couteaux. Le bloc de couteaux est monté sur boule d’azote, en cas de corps étranger. S’y ajoute pour chaque couteau une sécurité mécanique par goupille Mécanindus. Cette conception permet une pression de coupe constante, pilotée en cabine. Une fois enclenché, le système de coupe réduit inévitablement la vitesse. Ce phénomène est accentué par le nombre de couteaux.
La gamme
L’offre en presses du constructeur irlandais est récente, puisque la première presse à balles rondes à chambre fixe n’a été commercialisée qu’en 2004, deux ans après la première presse-enrubanneuse. La presse à chambre variable n’est apparue au catalogue qu’en 2009. À ce jour, deux modèles se distinguent, les presses V640 et V660, celle essayée. À vrai dire, il y a peu de différence entre les deux. La presse V640 est tout simplement moins équipée. Elle ne bénéficie ni de dispositif de coupe, ni d’entraînement des courroies par double rouleau, le deuxième étant présent mais libre. Enfin, en cabine, l’utilisateur bénéficie du boîtier de contrôle Wizard Plus, aux fonctions similaires de celles de l’Expert Plus, mais avec une conception plus sobre et concentrée. Aujourd’hui, l’offre en presses à chambre fixe se compose de trois modèles F5400, F5500 et F5600. Les presses-enrubanneuses Fusion 3 et Fusion 3 Plus proposent quant à elles une chambre fixe avec un système de transfert de balle innovant. La Fusion 3 Plus se distingue par son liage par film, en lieu et place du filet. La Fusion Vario s’appuie sur la chambre de la V660. Toutes bénéficient d’une plateforme d’enrubannage reposant sur un anneau à plan vertical, favorisant la compacité des machines.
À la loupe Une alimentation de la chambre optimisée
Le pick-up de 2,10 m (1,89 m entre dents extérieures) se compose de 5 rangées de dents de 5,8 mm, espacées de 70 mm. Les bandes sont en acier galvanisé et renforcées. Le diamètre du pick-up atteint 315 mm. Des vis de recentrage, tournant en sens inverse, facilitent l’alimentation de l’ameneur rotatif. Même constat avec le chemin de cames qui permet un accompagnement du fourrage jusqu’au pick-up, avant que la dent ne s’efface verticalement. Ce système est en acier forgé lubrifié. Depuis le poste de conduite, la visibilité sur le pick-up est incomparable.
Lors de la phase de liage, le film est automatiquement pré-étiré à l’aide d’un variateur. Arrivé à 80 % de la taille de balle définie, un rouleau mobile s’enclenche pour éviter l’accumulation de matières dans le passage du filet et faciliter son introduction dans la chambre. Le filet est entraîné par un rouleau de caoutchouc. Sa surface de contact atteint 180°. Un couteau mécanique à réarmement hydraulique vient couper le filet. Nous avons apprécié la visibilité et l’accès au filet, via une large passerelle avec garde-fou, accessible des deux côtés. Cette dernière sert également de réserve de filet.
Le boîtier Expert Plus, doté d’un écran en partie haute et des boutons de commande en partie basse, pilote la presse V660. En permanence, l’opérateur visualise le nombre de balles du jour, la densité réglée, le diamètre réglé, le diamètre réel de la balle en formation, le métrage et l’enclenchement des couteaux. Un second mode permet d’afficher la pression et le diamètre de la balle. Bien pensé, l’éjecteur est schématisé, ce qui permet de s’assurer de la bonne descente de la balle. Simple et intuitif, il n’est pas normé Isobus à ce jour.
+ Monté sur un arbre de 60 mm, le rotor de 500 mm de diamètre dispose d’étoiles dotées de quatre branches, contre trois généralement, pour une alimentation régulière.
+ Une plateforme sécurisée, au-dessus du timon, permet l’accès de chaque côté au système de liage. Elle fait également office de réserve de filet de liage.
+ En cas de bourrage, le chauffeur peut, depuis le terminal en cabine, escamoter le fond du canal pour absorber le bouchon. Ce dernier s’ouvre par l’arrière.
+/- La double sécurité des couteaux permet une coupe régulière. En revanche, son réarmement n’est pas automatique.
+/- Le pick-up de la V660 offre une bonne garde au sol une fois relevé. Les roues, non pivotantes, sont fixées par des goupilles et remisées au transport sur l’avant de la plateforme.
Entretien Une conception simple et robuste
Une fois les capots monoblocs ouverts sur le côté, on apprécie la cinématique épurée et robuste de la presse, avec un nombre de pièces en mouvement limité. Les rouleaux de la chambre sont montés sur un roulement conique avec joint en téflon.
On remarque le système de lubrification automatique en continu des chaînes par des feutres et du chemin de cames du pick-up. Le graissage des différents roulements des rouleaux, du rotor et des pignons d’entraînement du pick-up est centralisé de chaque côté de la machine. Une alerte à l’écran prévient de l’entretien toutes les 300 balles. Au foin, la presse ne s’est pas vraiment salie, en revanche à la paille, on constate un gros amas de paille dans l’arrondi des capots, au plus près du pick-up.
Les courroies sans fin de 38 cm de large et 7,4 mm d’épaisseur délimitent la chambre. Leur dimension avantageuse n’est pas sensible à la rupture. Au cas où il faut changer une courroie, il est nécessaire de démonter un côté de la presse, soit environ 6 heures de travail à deux. Enfin, toute intervention sur le pick-up est aisée et bien pensée, même au niveau des cames.
On aime
* Performances
* Conception robuste
* Simplicité d’utilisation
On aime moins
- Boîtier non Isobus
- Temps de liage
- Amas de pailles sous capot
Fiche Technique
Dimensions
Hauteur de transport : 2,75 m
Longueur : 4,80 m
Largeur : 2,55 m
Poids : 4 000 kg
Roues standard : 500/50-22.5
Chambre de pressage
Type de chambre : Variable
Diamètre mini/maxi des balles : 0,70 à 1,68 m
Largeur des balles : 1,23 m
Nombre de courroies : 3
Longueur des courroies : 1 167,5 cm
Type et nombre de rouleaux : 3 rouleaux de démarrage
Graissage centralisé : oui
Système de serrage de la densité : hydraulique
Réglage du diamètre : à partir du boîtier
Pression maxi : 200 bars
Pick-up
Largeur totale : 2,10 m
Largeur entre dents d’extrémité : 1,89 m
Nombre de barres porte-dents : 5
Nombre de dents : 150
Diamètre de dent : 5,8 mm
Type de sécurité : limiteur à cames
Type de roue de jauge : 2 pneus - 170/60-8
Système de coupe : 15 couteaux (65 mm) (option 25)
Système d’amenage
Type d’ameneur : rotatif à 4 étoiles avec fond de canal escamotable
Dimensions du rotor : diamètre 500 mm
Liage
Type : filet (option filet + ficelle)
Nombre de stockage : 1+1 en réserve
Couverture du filet : 120 ou 130 cm
Hydraulique
Nombre de distributeurs double effet : 2 DE + 1 retour libre
Puissance nécessaire à la pdf : à partir de 80 ch
Prix catalogue
51 450 € HT (modèle standard présenté)