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Un semoir mis au point par des élèves pour faciliter l’autonomie fourragère

Les élèves du Bac Pro agroéquipement au lycée agricole de Thiéra’Natura dans les Hauts-de-France ont mis au point un semoir pour le semis de couverts végétaux. L’objectif est de répondre aux exigences de l’autonomie fourragère développée sur l’exploitation de l’établissement scolaire. Le choix de la couleur de l’outil a permis aussi d’intégrer dans le projet une opération de communication dans le cadre d’Octobre rose.

L’exploitation du lycée agricole de Thiéra'Natura, à Fontaine-lès-Vervins dans l’Aisne, recherche depuis quelques années l’autonomie fourragère pour son atelier ovin. L’utilisation de colza et de couvert dérobé permet de répondre à cet objectif. Ainsi chaque année, le troupeau ovin pâture après récolte le trèfle violet qui était associé au colza. La mise en lutte se fait également sur les couverts d’interculture dérobé. 

Cette conduite culturale nécessite du matériel pour le semis des couverts mais l’exploitation du lycée de la Thiérache dans les Hauts-de-France en manque. De plus, « l’appel aux ETA locales ne permet pas toujours de bénéficier de bonne fenêtres climatiques », indiquent les responsables de l’exploitation. 

C’est ainsi que les élèves de Bac Pro Agroéquipements du lycée ont démarré une réflexion sur la mise au point d’un semoir. L’équipe pédagogique s’est investie dans ce projet via le collectif Ecophyto'TER qui a apporté sa participation technique et financière. Le lien avec le collectif a été supervisé par N. Trupin, enseignante de biologie-écologie et J. Baekeland, enseignante d’agronomie.  

Lire aussi : « Je sursème mes prairies et j’implante mes cultures avec le même semoir à dents »
 

Conception d'un semoir

La filière agroéquipement du lycée a répondu à la demande. Un travail de groupe a été initié qui a pris forme au travers de concertations en cours d’agroéquipement et de visites chez des agriculteurs ayant déjà réalisé ce type de matériel. 

Cette démarche collective a abouti a la réalisation d’un semoir à partir de différents matériels :

  • un semoir Roger de 4 m, de l’année 1997, pour garder les organes de distribution et la trémie ;

  • Des dents Metcalfe avec pointe fine de 12 mm ;

  • Un déchaumeur Razol d’occasion de 3,80 m pour le châssis. 

« Bien que la demande de traction ne soit pas élevée, nous sommes restés sur une base de 3 m fixe, afin de faciliter les déplacements sur route, mais également d’intégrer la trémie sur le châssis », expliquent les acteurs du projet. « L’écartement des dents a été défini dans la moyenne, en SD, nous retrouvons aussi bien des constructeurs en 12,5 cm qu’en 50 cm d’écartement ! De plus nous avons intégré un système de fertilisation liquide sur la ligne de semis, par l’intermédiaire d’une cuve frontale. » 
 

 

Les techniques de semis direct enseignées différemment

Le semoir a été finalisé en début d’année scolaire 2023 et les élèves l’ont testé dans un premier temps pour semer du blé tendre d’hiver en octobre.

Ce projet a permis aux élèves de la seconde à la terminale, préparant un Bac pro agroéquipement, de « travailler sur pas mal de notions techniques et mécaniques mais également d’appréhender l’autoconstruction et la relation avec les agriculteurs et les concessionnaires ! », commentent l’équipe encadrante. 

Pour Hugues Lecat, enseignant en agroéquipement au lycée agricole de Thiéra’Natura, l’expérience a apporté un plus à ses enseignements, notamment en lui permettant « d’appréhender les techniques de semis direct d’une autre façon ».  

Lire aussi : « Le semis en bandes pour gagner du temps et préserver les sols »
 

Des objectifs au niveau du territoire

La construction du semoir par les élèves du lycée Thiéra’Natura répondait aussi à des objectifs au niveau du territoire. Les éleveurs de Thiérache recherchent eux aussi l’autonomie fourragère à travers l’implantation de couvert dérobé. Dans le cadre de la Directive nitrates en Hauts de France, les agriculteurs implantent des couverts végétaux. Des objectifs à concilier avec le volet économique et social. « Comment implanter ces couverts d’interculture à faible coût ? », c’est la question que se sont posés les élèves. 

Ainsi, les partenaires du territoire impliqués dans ce projet sont : M. Senez (Kiwi Agronomy) agriculteur à Fontaine-Chaalis (60), pour le choix des dents et le retour d’expérience et l’EARL de la Fontaine Turpin à Beaurains-lès-Noyon (60) et la SA David à Guise (02)) pour la recherche de matériel d’occasion et les Ets Dachy pour la fourniture des pièces divers. 
 

Un semoir de couleur rose pour Octobre rose

Petit détail qui a son importance : le semoir est de couleur rose. Un choix délibéré, afin de pouvoir communiquer sur un sujet sortant du domaine agricole. La mise en route de l’outil a été ainsi l’occasion de participer à Octobre rose, la campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Ceux qui souhaitaient s’associer au mouvement ont écrit leur nom et une petite phrase sur la trémie en échange d’une participation financière. Les fonds collectés seront reversés en novembre à l'association de l'institut Godinot de Reims pour la recherche. 

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