Un référentiel pour estimer les économies d’eau
Irstea a développé un référentiel comparant les économies d’eau potentiellement réalisables avec un changement de matériel ou de pilotage de l’irrigation.
Irstea a développé un référentiel comparant les économies d’eau potentiellement réalisables avec un changement de matériel ou de pilotage de l’irrigation.

Les irrigants souhaitant moderniser leur matériel d’irrigation peuvent prétendre à des aides européennes, à condition d’investir dans un équipement offrant une économie d’eau de 5 à 25 % sans diminution du rendement des cultures. Jusqu’à présent, les agriculteurs et les conseillers en irrigation se basaient sur des valeurs communément admises, issues de différents experts. Le Ministère de l’agriculture a ainsi missionné Irstea pour établir un outil faisant référence pour l’instruction des dossiers de subvention. Les scientifiques d’Irstea ont recueilli puis analysés une trentaine de références issues d’expérimentations réalisées par des chambres d’agriculture, des instituts techniques, des coopératives… Ces références prennent en compte les différents matériels d’irrigation et aussi les dispositifs de pilotage de l’irrigation (tensiomètres, sondes capacitives, cartographie des sols...), dans différentes régions avec des conditions pédoclimatiques très variées. Les grandes cultures, l’arboriculture et le maraîchage sont représentés. Le travail d’Irstea a ainsi abouti à trois référentiels (voir tableaux) fournissant les valeurs d’économie d’eau réalisables en changeant de système d’irrigation. Ces tableaux s’accompagnent d’un mode d’emploi permettant d’adapter les valeurs aux spécificités agronomiques et pédoclimatiques locales.
Des marges de progression sur le matériel et le pilotage
En analysant l’efficacité de l’irrigation des différents systèmes à l’aide du logiciel Optirig, les équipes d’Irstea ont pu démontrer que les pertes en eau sont réduites à la fois par le changement de technologie (en réduisant la dérive et l’évaporation) et par le changement de conduite de l’irrigation, grâce aux systèmes de pilotage de l’irrigation qui permettent d’apporter la bonne dose au bon moment. Un encouragement pour le subventionnement des systèmes de pilotage en complément de celui du matériel.
Irstea poursuit son travail pour étendre ces référentiels à d’autres types de cultures comme les betteraves et les pommes de terre et prendre en compte de nouveaux territoires. L’étude va également se pencher sur l’impact économique du changement de système d’irrigation, en mesurant les économies réalisables en termes d’énergie et de main-d’œuvre. La nouvelle version enrichie de l’outil sera disponible début 2019. Il est également envisagé de le faire évoluer de la forme d’abaques ou de feuilles de calcul, vers un logiciel facile d’accès et simple d’utilisation.
Le boom des outils connectés
Les outils de pilotage constituent un levier essentiel d’optimisation des pratiques, notamment lorsque l’on dispose déjà d’un matériel d’irrigation efficace. Les fournisseurs de stations météo et autres sondes connectées l’ont bien compris avec une offre qui ne cesse de croître. Sous l’impulsion de start-up comme Weenat, Sencrop ou Visio-Green, ces objets connectés se démocratisent de plus en plus. Les spécialistes de l’informatique agricole se sont également lancés dans l’aventure comme Isagri avec sa station Meteus ou encore Smag qui propose aussi une station météo connectée. Les spécialistes de l’irrigation comme Agralis Services ou Corhize ont déjà une certaine expérience des outils de pilotage avec leurs sondes capacitives qui sont associées avec des stations météo connectées. Malgré l’arrêt de son activité irrigation, John Deere a conservé un service Field Connect regroupant une station météo connectée en lien avec des sondes capacitives. Axe-Environnement propose également des stations météo connectées et des sondes mesurant l’humidité du sol.