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Faupin
Un chenillard télécommandé

Le constructeur beaunois a modifié un chenillard pour le rendre pilotable à distance.

L'engin peut être équipé d'une antenne GPS RTK d'une précision centimétrique.
© Faupin

Depuis cet hiver, le constructeur bourguignon Faupin réalise des tests avec un chenillard Niko HY 40 piloté à distance. À l’origine de ce prototype, la volonté de sécuriser l’opérateur des aérosols et vapeurs de produits phytosanitaires en le tenant à distance. « Le chenillard est conçu pour évoluer dans les vignes étroites, explique Alexandre Faupin, dirigeant de la société éponyme. Seulement, avec une largeur maximale de 90 cm, il n’y avait pas la place d’y installer une cabine pressurisée de catégorie 4, pour protéger l’opérateur, comme c’est le cas sur le modèle plus gros. » Il fallait donc trouver une autre solution : maintenir le conducteur à distance.

Un projet en trois étapes

Le constructeur a donc dans un premier temps choisi de piloter le chenillard à distance. Le conducteur bénéficie de commandes radio qui permettent de faire avancer et de diriger le chenillard à distance, mais également de piloter les différents distributeurs. Pour une conduite plus précise, une caméra est placée à l’avant de l’engin et communique via wifi avec un écran, pouvant être monté sur des lunettes, sauf pour les personnes qui souffrent de problèmes d’oreille interne. « L’opérateur visualise très bien comment le chenillard est positionné dans l’interrang, poursuit Alexandre Faupin. On peut très bien l’imaginer confortablement installé au chaud dans la fourgonnette, pendant que le chenillard évolue dehors. »

Deuxième étape : automatiser la conduite. Le prototype a été équipé d’un laser, qui détecte les pieds de vigne et centre l’engin dans l’interrang. En outre, un GPS RTK, d’une précision centimétrique, assure les demi-tours automatiques.

« La troisième étape consistera à intégrer un module pour entièrement automatiser le chenillard, ajoute Alexandre Faupin. L’opérateur déplacera l’engin de parcelle en parcelle, initialisera le travail et ne reviendra le récupérer que quand le travail sera effectué. »

Cinq engins commandés

Le constructeur bourguignon annonce déjà cinq appareils à son carnet de commandes, dont trois à destination de l’Australie. D’autres vignobles, comme la Bourgogne et la Champagne, se sont montrés intéressés pour évoluer les pentes les plus fortes, là où avions et hélicoptères évoluaient autrefois pour la pulvérisation.

L’intégration des différents équipements d’automatisation est réalisée chez Faupin. « Les chenillards arrivent chez nous pas tout à fait terminés et nous nous occupons d’installer les différents modules, explique Alexandre Faupin. Mais nous pouvons également équiper des modèles déjà en fonction. » Compter tout de même un surcoût de 10 000 euros, rien que pour le télépilotage.

Le dirigeant entend par la suite équiper d’autres engins de cette technologie, à commencer par les enjambeurs.

Ludovic Vimond

A savoir

Le saviez-vous ?

Les chenillards Niko distribués en France par Faupin ne sont disponibles qu’en France sous les caractéristiques qu’on leur connaît. « Nous sous-traitons la construction à un industriel italien, explique Alexandre Faupin. Mais ils répondent à un cahier des charges que nous avons nous-mêmes défini et qui correspond aux besoins de notre marché.

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