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« Un bon effet starter et de l’autonomie avec la fertilisation liquide au semis de maïs »

Denis Clauss, céréalier dans le Bas-Rhin, est convaincu par les intérêts de la fertilisation liquide localisée au semis. Après six ans d’interruption de cette technique, il vient d’investir, avec son neveu Nicolas Clauss, dans un nouveau semoir qu’il a équipé d’un système Pulvejust.

Denis Clauss, installé à La Wantzenau dans le Bas-Rhin, vient de reprendre la fertilisation liquide localisée au semis de maïs après six ans d’interruption. Il cultive 157 hectares, dont 80 de maïs grain, et dispose, depuis l’an dernier, d’un monograine en copropriété avec son neveu Nicolas Clauss, chez qui il implante 30 hectares. Lorsque le céréalier alsacien s’est engagé en 2014 avec un groupe d’agriculteurs dans la production de maïs semence, il a remplacé son semoir traîné 8 rangs équipé pour l’engrais liquide par un modèle porté doté d’une trémie pour l’apport de fertilisant solide. « Le monograine porté comptait obligatoirement six rangs pour répondre aux exigences de semis (alternances de pieds mâles et femelles) et permettait, par rapport au traîné, de réduire la surface non cultivée en bout de champ, car en maïs semence les fourrières ne sont pas semées. Le choix de la fertilisation solide avait été motivé par l’achat groupé de l’engrais DAP 18-46-0 avec les quatre autres producteurs », précise-t-il.

Un équipement bien moins coûteux

Au fil des années, la production de maïs semence s’est révélée plus contraignante et a perdu de son intérêt financier, conduisant Denis Clauss à stopper cette culture après la récolte 2020. L’agriculteur a aussitôt revendu son monograine pour acquérir en copropriété un semoir porté Väderstad Tempo 8 rangs, sur lequel il a installé un système de fertilisation liquide localisée fourni par Pulvejust. Le dispositif se compose d’une cuve frontale de 1 500 litres (6 602 euros HT) et d’un tuyau diffuseur à l’arrière de chaque élément semeur (69 euros HT par rang). « L’investissement pour la fertilisation liquide est bien inférieur à celui pour des fertiliseurs solides. » Chez Väderstad, le prix catalogue est, en effet, de 9 600 euros HT pour les enfouisseurs et la tête de répartition, auquel il faut ajouter 19 500 euros HT pour la trémie frontale et 3 600 euros HT pour les microgranulateurs. La mise en œuvre de l’équipement pour l’engrais liquide est aussi plus simple, car une canalisation de petit diamètre, installée à demeure sur le tracteur, suffit pour transférer le fertilisant de l’avant vers l’arrière. Des raccords rapides sur le circuit facilitent les opérations d’attelage et de dételage de la cuve frontale et du semoir. « Il n’y a pas de gros tuyau à fixer sur le côté du tracteur. »

L’insecticide apporté sous forme liquide

« Pas besoin non plus de dispositif microgranulateur, car nous mélangeons l’insecticide avec l’engrais liquide. Le monograine est alors plus léger, car il ne se compose que des éléments semeurs et de leurs trémies individuelles. Grâce à la cuve frontale, l’ensemble est bien équilibré et le tracteur de 130 chevaux emmène le semoir 8 rangs sans difficulté », indique Nicolas Clauss. L’engrais liquide 14-48-0 est déposé dans le sillon près de la graine. « Ramené au prix de l’unité fertilisante, il coûte plus cher que la formulation solide DAP 18-46-0, mais nous en utilisons moins. Alors qu’en solide nous apportions 100 à 150 kg/ha, nous nous contentons de 50 à 60 l/ha en liquide. La différence de prix est aussi compensée par le coût bien inférieur de l’insecticide liquide, de l’ordre de 3 euros/ha, contre 30 euros/ha pour son équivalent solide. Nous apportons aussi du zinc à raison de 1 l/ha, un oligoélément également moins cher en liquide qu’en solide, souligne Denis Clauss. La vigueur de départ d’un apport de 50 litres de 14-48-00 dans le sillon est la même qu’avec 150 kg de DAP 18-46-00 solide à 5 cm de la ligne. Plus l’unité de phosphore est placée proche de la graine, plus elle est efficiente. » Avec le fertilisant liquide, l’agriculteur n’a pas observé d’incidence sur le rendement, ni rencontré de souci de brûlure des semences.

Une grande autonomie au semis

La grande autonomie au semis est un point particulièrement apprécié par les agriculteurs. « Avec 1 500 litres d’engrais dans la cuve frontale, nous partons pour 20 à 25 hectares. Il suffit uniquement d’approvisionner la semence au champ pour réaliser cette surface. L’engrais starter solide s’avérait plus contraignant en termes de logistique, car la trémie des fertiliseurs ne permettait de réaliser que 5 à 7 hectares », précisent-ils. Comme les terres sont regroupées autour de l’exploitation, Denis et Nicolas Clauss rentrent toujours à la ferme pour faire le plein d’engrais, pour des raisons de facilité. Un autre avantage de la fertilisation liquide est la propreté au travail. « La poussière de l’engrais solide a tendance à recouvrir le semoir. Ce n’est pas agréable pour l’opérateur et en plus ça attaque la peinture et fait rouiller l’appareil. Le fertilisant liquide ne salit pas et, en fin de chantier, la réserve d’eau claire intégrée à la cuve frontale permet de rincer rapidement le circuit. » Un dernier point, négatif cette fois-ci, concerne l’approvisionnement en engrais starter liquide, qui s’avère plus compliqué qu’avec la formulation solide. Si Denis et Nicolas Clauss se fournissent, selon les années, en containers IBC de 1 000 litres ou en vrac auprès de leur coopérative habituée à gérer ce produit depuis plus de 20 ans, dans certaines régions il n’y a pas d’autre choix que de prendre une citerne de camion entière. Dans d’autres, cette formulation n’est parfois même pas du tout disponible ou proposée à un prix trop élevé.

En chiffres

110 ha de maïs

50 à 60 l/ha d’engrais starter liquide 14-48-0

120 à 130 qt/ha de rendement en maïs grain

5 à 6 tours d’eau de 40 mm pour l’irrigation du maïs

50 % de terres argileuses, 30 % de limons et 20 % de tourbes

 

 
L'engrais starter liquide reste plus coûteux que la formulation solide.
L'engrais starter liquide reste plus coûteux que la formulation solide. © D. Laisney

 

Une fertilisation liquide « maison » sur le précédent monograine traîné

 

 
Le premier semoir de Denis Clauss équipé de la fertilisation starter liquide disposait de deux cuves de 600 litres.
Le premier semoir de Denis Clauss équipé de la fertilisation starter liquide disposait de deux cuves de 600 litres. © D. Clauss

Denis Clauss s’est lancé en 2009 dans la fertilisation liquide localisée au semis. « J’ai à l’époque acheté neuf, au Canada, un semoir traîné 8 rangs John Deere 1760 NT, qui ne disposait pas de fertiliseurs. Après de multiples recherches et d’échanges sur les forums agricoles, la solution technique la plus économique pour appliquer de l’engrais starter au semis s’était alors avérée de l’apporter sous forme liquide », indique-t-il. L’agriculteur avait lui-même équipé son monograine de deux cuves de 600 litres bridées sur le châssis et d’une pompe John Blue fixée sur la flèche. L’engrais était diffusé dans le sillon par une languette antirebond Keaton et un système DPAE procurait un débit précis. L’installation complète avait coûté 5 000 euros HT.

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