Manitou MLA-T 533-145 V + : Une chargeuse performante et confortable
Nous avons essayé la nouvelle chargeuse articulée télescopique MLA-T 533-145 V + de Manitou pendant une semaine. Compte rendu de cet essai.
Nous avons essayé la nouvelle chargeuse articulée télescopique MLA-T 533-145 V + de Manitou pendant une semaine. Compte rendu de cet essai.
Après presque une décennie d’absence, la chargeuse télescopique articulée refait son apparition dans la gamme du constructeur français Manitou. Par rapport à l’ancienne MLA 628 qui a connu ses heures de gloire jusqu’en 2010, la nouvelle MLA-T 533-145 V+ se distingue par un moteur gonflé de 20 chevaux, ainsi que par des dimensions et des performances revues à la hausse. Signé Deutz, le moteur compile DOC, SCR et FAP pour répondre à la norme Tier 4f. La transmission powershift à quatre rapports avant et trois arrière, combinée à un convertisseur de couple, est abandonnée au profit d’une transmission hydrostatique M-Vario Plus, composée de deux moteurs à pistons axiaux alimentés par une pompe hydraulique. À basse vitesse, les deux moteurs sont actifs, tandis qu’un seul travaille à haute vitesse. Trois niveaux de finitions haut de gamme À cela, s’ajoutent deux modes de conduite, confort (route) et dynamique (au fumier par exemple), ainsi qu’un mode Eco limitant à 1 900 tr/min le régime moteur maximal au lieu de 2 300. Si cette chargeuse se décline en trois niveaux de finition, le constructeur a souhaité la positionner haut de gamme par rapport à l’offre du marché.
On aime
Performances
Maniabilité
Confort en cabine
On aime moins
Accès en cabine
Cinématique du cavage
Vitesse de cavage
Des automatismes utiles
AU FUMIER, LA MLA-T FAIT PREUVE D’UNE BONNE MOTRICITÉ. Elle s’en sort facilement dans le tas et ne nécessite pas de beaucoup sortir le mât. La sécurité EN 15 000 est difficile à atteindre, ce qui est appréciable. La montée, comme la descente (grâce à la régénération hydraulique) sont très rapides, mettant en exergue la lenteur du cavage. Deux automatismes se révèlent utiles, notamment celui du rappel de l’angle de bennage mémorisé. Dès lors qu’il est enclenché, le simple fait de baisser le bras remet l’outil dans sa position mémorisée, évitant de piocher dans le sol malencontreusement. Le secouage automatique de l’outil se montre pratique, quoi qu’un peu violent à notre goût. On aime bien la conception du godet avec une lame légèrement surbaissée par rapport au reste de l’outil, limitant son usure basse.
SUR ROUTE, LA SUSPENSION DE FLÈCHE EST OBLIGATOIRE du fait du porte-à-faux avant important. Essayée dans ses trois modes — forcé, inactif et automatique (s’enclenchant au-dessus de 3 km/h et se désactivant en deçà) — elle est efficace. Silencieuse au ralenti, la chargeuse l’est également en mode Eco, le régime moteur ne dépassant pas 1 900 tr/min. Pour certaines applications, le limiteur de vitesse est géré à l’aide d’une molette. Il est également possible de régler le débit hydraulique en continu en bout de flèche, indépendamment en marche avant et en marche arrière. La MLA-T propose la mémorisation d’un régime moteur.
À LA MANUTENTION, LA CHARGEUSE SE MONTRE BIEN ÉQUILIBRÉE avec deux masses arrière de 390 kg, faisant également office de pare-choc. L’automatisme de levage à la verticale est pratique : une fois enclenché, inutile de toucher la commande du bras télescopique. À mesure que l’on lève ou que l’on baisse, le système pilote le télescope de manière à toujours garder la même portée avant : la charge est vraiment levée à la verticale. La visibilité générale est bonne. Pour le dételage des outils, un bouton de décompression, situé à mi-chemin entre la tête de flèche et la cabine, facilite le débranchement des flexibles.
La gamme
EN FRANCE, MANITOU NE PROPOSAIT PLUS DE CHARGEUSE ARTICULÉE TÉLESCOPIQUE DEPUIS 2010 ET LA MLA 628. Il a fallu attendre Innovagri 2018 pour revoir ce type d’engin de manutention avec la MLA-T 533-145 V +. Entre-temps, outre-Manche, Manitou a conçu et commercialisé une seconde génération de MLA, sur la base des chargeuses du Britannique Red Rock. Dotées d’une transmission powershift, ces MLA levaient 3 t et n’avaient qu’une porte. La MLA-T 533.145 V+ est la troisième génération de chargeuses articulées de Manitou. Destinée aux grosses exploitations, aux petites ETA et aux coopératives, elle est 15 % plus cher qu’un chargeur télescopique à châssis fixe de capacités comparables. Homologuée tracteur avec un PTRA de 29 t, elle dispose d’un freinage hydraulique en option. Produite dans l’usine italienne de Castelfranco, elle est déclinée en trois finitions : Classic, Premium et Elite. Compter environ 2 500 euros entre les différentes finitions. Par rapport à la Classic, la version Premium intègre la climatisation automatique, le siège pneumatique, la radio Bluetooth et les phares à leds. L’Elite ajoute la suspension de flèche, les trois automatismes de la flèche, ainsi que la régénération hydraulique à la descente et les rétroviseurs dégivrants. L’inversion de sens du ventilateur reste une option, pas forcément indispensable vu la position arrière du moteur.
À la loupe « Confort et sécurité »
LE CHÂSSIS DE LA MLA-T S’APPUIE SUR UNE ARTICULATION CENTRALE combinée à un essieu arrière oscillant autorisant un débattement de +/- 9,5 degrés. Il donne une impression de robustesse, confirmée sur la balance par un poids à vide plus lourd de 2 t par rapport à la MLA 628. Signé Dana, le pont avant dispose d’un différentiel à glissement limité, tandis que celui à l’arrière, du même fournisseur, intègre un différentiel classique. Les versions Elite intègrent un capteur d’inclinaison.
S’IL Y A DES POIGNÉES JUDICIEUSEMENT POSITIONNÉES, la montée en cabine s’effectue, du fait du pare-brise incliné, dans une position un peu trop penchée à droite… quand on ne se cogne pas au rétroviseur... Les portes affichent trois positions : fermée, légèrement ouverte (loquet mobile prévu à cet effet) et ouverte à 180 degrés. La cabine présente quelques rangements, dans l’accoudoir, derrière le siège, ainsi qu’un grand compartiment, dans lequel il est possible de faire souffler de l’air frais lors des longues journées d’été.
LA FLECHE SE COMPOSE DE DEUX U SOUDES. Si le point d’accroche est haut, la flèche redescend rapidement pour ne pas entraver la visibilité. Le vérin de bennage/cavage prend place à l’intérieur de la flèche. Au bout de cette dernière, la biellette tombe assez facilement en un point d’équilibre où tous les axes sont alignés, empêchant tout bennage/cavage. Il faut lever ou baisser pour rompre ce point d’équilibre.
Entretien « Une maintenance facile »
LA MLA-T DISPOSE D’UN MOTEUR ARRIÈRE AVEC UN GRAND DÉGAGEMENT, qui nécessite d’être grand. Les pièces d’entretien pour l’hydraulique sont à gauche, le coupe-batterie ainsi que le remplissage du GNR et de l’Adblue à droite : ce dernier impose un entonnoir si l’on veut le remplir avec un bidon. On apprécie l’accès à la transmission via une plaque dans le plancher de cabine.
LES GRAISSEURS SONT REGROUPÉS EN DEUX POINTS,onze à droite de l’articulation, onze autres au niveau de la flèche. Le préfiltre et le filtre de cabine, tous les deux très accessibles, sont placés respectivement devant la cabine et au pied du chauffeur.
Le regard de l'expert
+ La sortie par la droite est facilitée par l'escamotage de l'accoudoir multifonction grâce à un vérin à gaz.
+ Réglable en inclinaison et en hauteur mais pas en longueur, l’accoudoir intègre le joystick JSM, ainsi que les principales commandes.
+/- Le grand compartiment à gauche du conducteur dispose d’un couvercle molletonné pour s’y asseoir occasionnellement, même si l’engin n’est pas homologué à cet effet : dommage que le couvercle ne soit pas plus plat, donc plus confortable.
+/- Logés sous le capot, les réservoirs à carburant sont protégés des vols, mais leur remplissage nécessite une clé.
- Des souillures s’accumulent sur le marchepied et sous le mât, malgré des garde-boues très englobants.
- En cabine, le petit terminal est peu lisible. Il dénote avec l’image haut de gamme, surtout en finition Elite : on lui préfère le terminal Vision proposé sur les télescopiques à châssis fixe.
- Le coupe-batterie est mal positionné sous le capot.
Fiche technique
Modèle : MLA-T 533-145 V +
MOTEUR
Marque, nombre de cylindres, cylindrée : Deutz, 4 cylindres, 4 038 cm3
Puissance nominale : 143 ch à 2 200 tr/min
Couple maxi : 550 Nm à 1 600 tr/min
PTRA : 29 tonnes
Norme et système antipollution : Tier 4f avec DOC + SCR + FAP
TRANSMISSION
Type : hydrostatique (variation continue)
Nombre de gammes de vitesse : 1
Régime moteur à 40 km/h : 2 200 tr/min
CIRCUIT HYDRAULIQUE
Type, débit et pression : load sensing, 158 l/min à 270 bars
CAPACITÉ DE FLÈCHE
Hauteur de levage (point de pivot) : 5,20 m
Capacité maxi : 3 300 kg
Portée avant maxi : 3,30 m
Charge à la portée maxi : 1 850 kg
Charge de basculement en ligne : 4 978 kg
Charge de basculement articulé : 4 147 kg
DIMENSIONS
Capacité du réservoir à carburant/AdBlue : 150/10 l
Hauteur hors tout : 2 700 mm
Garde au sol : 390 mm
Empattement : 2 500 mm
Poids à vide : 8 430 kg
Rayon de braquage extérieur aux roues : 4 200 mm
Dimension des pneumatiques : 460/70 R24
Pays de fabrication : Italie