Les six points clés du séchage de foin en balles rondes
Demandant moins d’investissement que le vrac, le séchage du foin en balles rondes peut répondre aux éleveurs soucieux de mieux valoriser l’herbe dans leur ration hivernale tout en réduisant le recours à l’enrubannage, à condition de viser des tonnages modestes.
Récolter un foin à plus 65 % de matière sèche
La réussite du séchage se prépare à toutes les étapes de la récolte au champ, de façon à obtenir des balles de foin dont l’humidité est inférieure à 35 %. Ce critère est essentiel pour assurer un passage d’air efficace dans les balles rondes, ainsi qu’un temps de séchage et une consommation d’énergie acceptables pour atteindre un taux de matière sèche de 87 %, nécessaire à la stabilisation du fourrage.
Le pré-séchage au champ passe par un premier fanage intensif juste après la fauche, pour bien décoller le fourrage du sol et l’exposer au soleil. Cela évite notamment de laisser des paquets de vert qui se retrouvent ensuite dans l’andain. Pour les fanages suivants, il est conseillé de réduire le régime de prise de force et l’angle d’inclinaison des toupies pour préserver la qualité du fourrage.
Afin d’optimiser l’alimentation de la presse, il est préférable de confectionner des andains larges, doubles et bien aérés.
Une presse à chambre variable pour une densité homogène
Les séchoirs « en dur » propices à l’autoconstruction
Les solutions « clé en main » pour un séchage rapide
Un contrôle continu de l’humidité
Une manutention chronophage
En chiffres
Source : Segrafo
Valoriser les sources de chaleur renouvelables
En parallèle de l’incontournable capteur solaire, le séchage peut tirer parti du bois déchiqueté ou de la chaleur issue d’une méthanisation.
Même si les brûleurs à fioul ou gaz sont encore proposés pour les séchoirs clé en main, le prix et l’impact carbone des énergies fossiles poussent à s’orienter vers d’autres énergies pour réchauffer l’air du séchoir. Le capteur solaire reste le plus rencontré pour les installations en dur. Celui-ci se compose d’une double peau sous la toiture, qui récupère l’air chaud généré par le rayonnement solaire. Il se compose de panneaux en OSB rainuré bouveté fixés sous les bacs aciers. Mais la plupart des nouvelles installations sont combinées à des panneaux photovoltaïques (PV), qui améliorent la rentabilité de l’installation par la vente de l’électricité et la possibilité de l’autoconsommer pour alimenter les ventilateurs du séchoir. L’association avec le photovoltaïque offre aussi un double intérêt en améliorant le rendement des panneaux solaires (meilleur refroidissement) et en augmentant les calories récupérées pour le séchage, le rendement thermique étant de 40 % sous des PV, contre 35 % avec des bacs acier et 25 % pour des fibrociments.Deux montages pour se combiner au photovoltaïque
Le capteur peut être construit de deux façons, selon que les PV sont intégrés à la toiture ou installés en surexposition. La première solution utilise des panneaux OSB sous les PV, dont l’agencement doit être étanche à l’air et à l’eau, tandis que la seconde récupère l’air chaud passant entre les bacs acier et les PV montés sur cales.
L’efficacité du capteur solaire étant dépendante de la météo, il peut être complété par un générateur d’air chaud fonctionnant au bois déchiqueté et utilisant un échangeur air-air.
La source de chaleur peut aussi provenir d’une chaudière à plaquettes ou d’un cogénérateur d’unité de méthanisation. Le système emploie dans ce cas un réseau d’eau chaude avec un échangeur air/eau.
Dernière solution, le déshumidificateur d’air fonctionne à l’aide d’échangeurs, à la manière d’une pompe à chaleur. Il complexifie la construction du séchoir en nécessitant de fermer le bâtiment pour recycler l’air sortant des balles. Il se prête ainsi davantage aux installations de séchage en vrac.