Les clés pour bien choisir son porte-caisson
L’achat d’une remorque porte-caisson demande davantage de réflexion que l’investissement dans une benne monocoque. Il doit être bien en phase avec les exigences d’utilisation et du niveau de polyvalence recherché.
L’achat d’une remorque porte-caisson demande davantage de réflexion que l’investissement dans une benne monocoque. Il doit être bien en phase avec les exigences d’utilisation et du niveau de polyvalence recherché.
Les remorques porte-caissons sont depuis longtemps plébiscitées, dans certaines régions, pour les chantiers de récolte de céréales, de maïs grain, de lavandin, de vendange et d’autres cultures, telles que les épinards, les oignons… Elles sont aussi utilisées sur les chantiers de travaux publics et rencontrent aujourd’hui un réel intérêt auprès des installations de méthanisation pour le transport du fumier et des autres matières. L’avantage de ces véhicules remorqués est de pouvoir embarquer sur un seul châssis, outre les caissons, différents équipements, comme des transbordeurs, des caisses TP, des plateaux porte-engins ou à fourrage, des citernes à lisier, des épandeurs à fumier et même des bétaillères. Comparés aux bennes monocoques, les porte-caissons ont l’inconvénient de présenter une plus faible charge utile et d’être plus longs à vider. Ils s’avèrent en revanche plus économiques à l’utilisation en limitant les investissements et en simplifiant l’organisation des chantiers.
Viser une faible hauteur de chargement
Pour le commun des mortels, tous les porte-caissons se ressemblent. En réalité, ils sont bien différents et ne présentent pas tous le même niveau de polyvalence. Le bras, pourvu à son extrémité d’une potence intégrant le crochet, est l’élément crucial. Il en existe quatre grands types. Le premier, uniquement coulissant, présente l’intérêt de pouvoir charger des caissons de longueur différente, de 4,50 à 6,20 m par exemple. Ce bras télescopique, très courant sur les camions pour garantir la bonne répartition des charges sur les essieux, se caractérise par un angle de chargement plus important du caisson que les autres variantes. Le deuxième, le bras coulissant à potence articulée, résout le problème d’inclinaison au chargement. Il est bien adapté pour les remorques porte-caissons de grande longueur utile, à l’instar des modèles à trois essieux emportant des caissons de sept mètres ou plus. Le troisième type de bras se contente d’une simple articulation. Assez économique, il allie simplicité et faible angle de chargement. Il apparaît comme la solution idéale en agricole, notamment pour équiper les remorques à double essieu transportant des caissons de longueur identique, à l’instar de variantes avoisinant six mètres. Enfin, la quatrième version de bras se distingue par l’adoption d’une double articulation. Plus chère, elle permet de charger des caissons de tailles différentes, plus courts de 0,6 à 1,2 mètre par rapport à la longueur utile, selon les configurations.
Le report de charge indispensable
Qu’il soit articulé ou coulissant, le bras est systématiquement pourvu de deux grands vérins hydrauliques. Ces derniers servent au chargement, mais aussi au bennage du caisson après son verrouillage sur le châssis porteur. Leur animation est assurée par une centrale hydraulique embarquée, entraînée par la prise de force du tracteur, afin de bénéficier d’une pression de service élevée (aux alentours de 350 bars), indispensable pour arracher le caisson du sol. Lors de cette opération, la stabilité de la remorque doit être parfaite. Elle repose sur la forme du bras et sur la présence d’un système de report de charge, souvent composé de vérins qui appuient sur l’essieu arrière, évitant au timon de soulever l’arrière du tracteur. Certains constructeurs retiennent en plus un troisième point hydraulique relié au tracteur par des chaînes. La hauteur des rouleaux arrière est importante. Elle se situe généralement entre 1,15 et 1,25 mètre, mais doit être la plus faible possible pour réduire l’angle de chargement. Une méthode pour la diminuer est de retenir une flèche d’attelage suspendue hydrauliquement, qui relève l’avant du châssis lors de la reprise au sol du caisson. Toutefois, la hauteur au transport doit rester la plus faible possible, afin d’abaisser le centre de gravité et de garantir la stabilité de l’ensemble.
Anticiper la polyvalence
L’investissement dans la remorque porte-caissons doit être bien appréhendé, afin de définir les équipements et options à retenir. Un modèle appelé à être utilisé pour diverses activités et amené à parcourir beaucoup de route doit notamment disposer de pneumatiques et d’un train roulant adaptés. L’ajout d’un attelage à boule de type K80 est une solution pour améliorer le confort au champ et sur la route. Le fait d’embarquer un outil animé, comme un transbordeur à céréales ou un épandeur à fumier, impose de retenir des alimentations hydrauliques spécifiques pour en assurer l’entraînement. Des verrouillages supplémentaires de l’équipement sur le châssis peuvent par ailleurs être nécessaires pour sécuriser l’ensemble face, par exemple, à l’effet de ballant d’une tonne à lisier.
Les bras et caissons normalisés
La compatibilité des remorques porte-caissons avec les caissons et autres équipements embarqués est garantie par les normes françaises NF R17-107 et NF R17-108. La première détermine les spécifications dimensionnelles, fonctionnelles et de sécurité minimales relatives au bras hydraulique. La seconde concerne la liaison de la benne. Elle définit notamment la conception de la berce (longerons inférieurs et interface frontale), afin que la taille de l’anneau de chargement et sa hauteur soient communs d’une marque à l’autre.