Les becs déterminants dans la qualité de travail des ensileuses
Claas, Kemper et Krone se partagent aujourd’hui le marché des becs à maïs. Trois marques, trois conceptions différentes, mais un objectif commun : assurer une parfaite alimentation du système de hachage des ensileuses.
Claas, Kemper et Krone se partagent aujourd’hui le marché des becs à maïs. Trois marques, trois conceptions différentes, mais un objectif commun : assurer une parfaite alimentation du système de hachage des ensileuses.
Les becs à maïs jouent un rôle prépondérant dans la qualité de travail et le débit de chantier des ensileuses. Ils doivent être configurés aux machines et aux conditions de récolte. « Un cueilleur qui fonctionne très bien en Pays de la Loire peut rencontrer de réelles difficultés chez nous en Normandie, et inversement, souligne Yann Rouxelin, chef d’atelier à l’ETA Gondouin (Calvados) et ex-technicien récolte en concession. Il demande alors de modifier son régime de rotation et d’agir sur les réglages des pièces guidant le flux de matière pour bien tenir les tiges de maïs depuis leur coupe jusqu’à leur préhension par les rouleaux d’alimentation. Ces adaptations sont indispensables pour éviter les bourrages et assurer une parfaite efficacité du bloc hacheur. »
Les petites et les grandes toupies sont aujourd’hui au catalogue des fabricants de becs à maïs Claas et Kemper. Les deux constructeurs s’entendent sur les capacités de ces têtes de récolte en fonction de leur conception. « Les grandes toupies sont davantage adaptées aux grands maïs. Les petites, correspondant mieux aux petits maïs, sont aussi plus polyvalentes, car elles s’affranchissent bien des différences de hauteur de plantes », précise Guillaume Feys, coordinateur des chefs produits automoteurs chez Claas. L’offre en becs à maïs de cette marque, réservée aux ensileuses Jaguar, se compose des modèles Orbis de 6, 8, 10 et 12 rangs. Seul le 8 rangs (6 mètres) se décline en deux versions : 600 doté de 4 grandes toupies et 600 SD combinant deux grandes situées au centre et deux petites à chaque extrémité. La variante SD connaît un plus grand succès avec 80 % des ventes, certainement en raison de sa polyvalence. Le plus large, l’Orbis 900 de 9 mètres d’envergure, se démarque lui par l’intégration de deux roues de transport. Ce chariot embarqué limite la charge sur l’essieu avant de l’ensileuse. Il réduit aussi les contraintes mécaniques sur le bloc hacheur lors des déplacements routiers.
Dilemme entre simplicité et compacité
Chez Kemper, le choix est plus large et il s’adresse aux différentes marques d’ensileuses du marché. L’ensemble des becs, disponibles de 6 à 12 rangs, existe en versions petites toupies (série 300) et grandes toupies (série 400). « Les becs à petites toupies sont généralement retenus dans le sud de mon secteur commercial, où les maïs sont plus petits, remarque Jean-Luc Péron, distributeur Kemper pour le quart nord-ouest de la France. Plus on monte vers le nord, plus les modèles de la série 400 sont diffusés car les maïs sont plus grands et plus fournis avec des rendements frôlant, voire dépassant les 20 tonnes de matière sèche par hectare. » Les cueilleurs Kemper à grandes toupies présentent l’intérêt de la simplicité car ils comptent, à largeur égale, deux fois moins de boîtiers d’entraînement que les modèles de la série 300. Leurs renvois d’angle tournent aussi moins vite. En revanche, les toupies de grand diamètre augmentent la longueur du bec et ont tendance à réaliser une coupe des tiges en vagues. « Les modèles à petites toupies, certes plus complexes de conception, affichent une très bonne qualité de fauche et sont passe-partout. Ils donnent de bons résultats en petit et moyen maïs, reconnaît Jean-Luc Péron. De surcroît plus compacts, ils facilitent les manœuvres dans les angles des petites parcelles lors du détourage. » Pour le transport de ses cueilleurs les plus grands, Kemper propose un chariot amovible composé d’une roue pivotante. Cet équipement s’accroche à l’avant du bec et doit donc être déposé avant chaque chantier.
Repliage en 2 ou 3 parties chez Krone
Pas de petites ni de grandes toupies chez Krone, mais un mécanisme à chaînes baptisé collecteur. Le catalogue de cueilleurs EasyCollect du constructeur allemand est également accessible aux machines Claas, John Deere et New Holland. Il se caractérise par la disponibilité de deux modes de repliage : en 2 ou 3 parties. Le premier représente 98 % des ventes de becs en 6 mètres de largeur de travail (8 rangs) et deux tiers en 7,50 m (10 rangs). « Ce succès est clairement dû au tarif inférieur de 15 à 20 % par rapport à un modèle en trois parties, sans différence de qualité de travail », confie Julien Claudon, responsable produits et promotion des ventes. En 12 et 14 rangs, respectivement 9 et 10,50 mètres, le choix ne se pose pas, car l’architecture est d’office en trois parties pour des raisons d’encombrement au transport. Le type de repliage n’influe pas trop sur la complexité des EasyCollect, puisque l’entraînement de deux demi-largeurs s’opèrent systématiquement par deux boîtiers logés au centre. Les liaisons sur les modèles en trois parties sont, elles, assurées par des crabots. Par ailleurs, les becs EasyCollect se caractérisent par l’adoption en standard d’une cellule photo optique en leur centre mesurant la maturité des plantes de maïs. Cet équipement agit automatiquement sur la longueur de hachage : coupe plus longue en maïs vert et plus courte avec des plantes à haute teneur en matière sèche.