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Les automatismes envahissent les moissonneuses-batteuses

Les automatismes s’implantent un peu partout au sein des moissonneuses-batteuses, au profit du débit de chantier, de la qualité de récolte et du confort de conduite.

Le chauffeur de moissonneuse-batteuse n’aura bientôt plus grand-chose à faire dans sa cabine, si ce n’est qu’à valider des propositions sur son terminal tactile. Au fil des ans, l’électronique est devenue omniprésente dans les machines jusqu’à proposer une multitude de fonctions automatisées. Preuve la plus récente de cette course à la machine autonome, le palmarès du salon allemand Agritechnica de l’année dernière récompense trois innovations en lien avec l’automatisation des moissonneuses-batteuses.

La première étape est apparue il y a quelques années avec les dispositifs régulant automatiquement la vitesse de travail en fonction de la charge au batteur et du taux de pertes. Puis sont arrivés les capteurs optiques sur les coupes, leurs conduites étant devenues de plus en plus ardues avec l’élargissement des outils frontaux. Le chauffeur déléguait alors la conduite à la machine qui optimisait la largeur de coupe. S’en est suivie la démocratisation des systèmes d’autoguidage GPS, libérant complètement le chauffeur de la conduite.

Plus récemment sont apparus de véritables assistants aux réglages. Ainsi, chez Claas, en parallèle du Cruise Pilot optimisant la vitesse de la machine, le dispositif Cemos intègre différentes fonctionnalités d’assistance, paramétrées depuis un terminal à écran tactile dédié (Cebis Mobile). Le Cemos Automatic permet d’optimiser les performances de la machine en tenant compte des conditions de récolte. Il régit le fonctionnement de cinq automatismes agissant sur les réglages des organes de séparation, des grilles, du régime des vents du caisson de nettoyage, et, depuis tout récemment, sur les paramètres de battage en intervenant sur la vitesse du batteur, ainsi que sur le serrage du contre-batteur. En parallèle, le Cemos Dialog supervise le travail effectué, évalue les paramètres et informe le chauffeur, lorsque le potentiel de sa machine n’est pas complètement exploité. À noter par ailleurs, l’utilisation d’une caméra contrôlant la qualité du grain, qui complète les informations fournies à l’automatisme gérant les paramètres de nettoyage.

Des caméras analysent la qualité du grain

Autre constructeur qui a largement misé sur les automatismes pour optimiser ses machines, John Deere a équipé sa récente S700 de toute une batterie d’équipements d’assistance. L’ICA 2 propose au chauffeur un réglage optimisé, en fonction des caractéristiques de la récolte (taux de perte, de grains cassés et d’ôtons), notamment grâce à des caméras implantées sur l’élévateur à grains et sur celui à ôtons. Il ajuste en permanence la vitesse du rotor, le serrage du contre-rotor, la vitesse des vents et les réglages des grilles. Le constructeur améliore également la performance de son dispositif Harvestsmart régulant la vitesse en fonction de la charge au rotor et du taux de pertes.

Du côté de chez New Holland, le dispositif IntelliCruise régule la vitesse de la machine en fonction des données issues d’un capteur implanté sur l’entraînement du convoyeur, pour une meilleure anticipation des variations du flux de récolte. Trois modes sont aujourd’hui proposés, privilégiant les pertes réduites, le débit de récolte fixe ou le maximum des capacités de la machine. Le constructeur vient par ailleurs de présenter une nouvelle génération d’assistance aux réglages lors du salon Agritechnica. Baptisé Intellisense, ce dispositif exploitera à terme les cartographies de rendement et les réglages des saisons précédentes, ainsi que les données topographiques, pour extrapoler, à l’issue du premier passage, les réglages de la machine pour la récolte en cours. Ce système proactif s’appuie également sur les données issues d’un capteur de pression mesurant la charge sur la table de nettoyage. Il devrait également exploiter le système Grain Cam, qui analyse le taux de grains cassés et d’ôtons au niveau de l’élévateur à grain.

Des capteurs qui supervisent le flux de récolte

Agco, avec ses marques Massey Ferguson et Fendt, est le dernier constructeur à avoir créé l’événement avec une toute nouvelle machine axiale bardée de capteurs (Ideal). Son dispositif IdealHarvest supervise l’état d’utilisation des organes de battage/séparation et de nettoyage en temps réel, à l’aide de capteurs acoustiques de détection de masse (MADS). Installés le long des rotors et du caisson de nettoyage, ces capteurs détectent le flux de récolte et les pertes. Une caméra complète le diagnostic en informant sur la qualité du grain. En fonction des priorités définies par le chauffeur, le système modifie automatiquement les réglages de la moissonneuse-batteuse. En cas de casse de grains trop importante, il peut par exemple ajuster l’espacement des contre-rotors et le régime des rotors.

D’autres exemples d’automatismes peuvent être répertoriés sur les moissonneuses-batteuses. L’arrivée de capteurs de rendement capables de s’auto-étalonner supprime les interventions manuelles. La télématique offre la possibilité de diagnostiquer et de régler les machines à distance. Le dialogue entre moissonneuse-batteuse et tracteur simplifie les phases de vidange en roulant, la moissonneuse-batteuse pilotant automatiquement la vitesse et la trajectoire du tracteur. Enfin, le chauffeur n’aura bientôt plus besoin de descendre de sa cabine pour atteler la barre de coupe. Sur son modèle Ideal, Agco propose l’AutoDock, qui assure un branchement automatique séquentiel des connexions mécaniques, hydrauliques et électriques.

Les automatismes au niveau de la coupe

Parmi les premiers automatismes installés au niveau de la coupe figure la vitesse des rabatteurs proportionnelle à la vitesse d’avancement. Le rappel des réglages de récolte en cabine en fonction de la culture et de ses caractéristiques permet de retrouver automatiquement les paramètres optimaux, notamment la longueur du tablier, quand celui-ci est télescopique. On notera également l’activation automatique des scies latérales dès lors que l’on connecte les flexibles d’alimentation sur certaines coupes Claas.

Gérer les pentes

Avec l’augmentation de la largeur des coupes, de nombreux automatismes sont apparus pour gérer les dévers et les irrégularités du sol. Des palpeurs sous les barres de coupe assurent aujourd’hui un bon suivi du sol pour ne pas laisser de récolte au sol. Sur les modèles les plus larges, le nombre de palpeurs a été augmenté pour ne pas piocher dans le sol si un palpeur tombe dans une ornière d’un passage de pulvé. Certaines machines proposent une mise à niveau automatique, notamment grâce à des constructions de trains roulants adaptées. Cela permet de conserver la table de nettoyage horizontale et de maximiser l’utilisation de sa surface. À défaut de quoi, le grain s'accumule d’un côté. Certains constructeurs disposent juste du caisson autonivellant, ce qui convient aux pentes modérées. D’autres constructions alternatives ou combinées compensent l’accumulation de grains sur le côté en ajoutant un mouvement latéral des organes de nettoyage pour remonter le grain vers la pente : plus la pente est importante, plus le mouvement latéral l’est également. Sur ses Lexion hybrides, Claas disposent de volets sous les séparateurs rotatifs, qui orientent le grain séparé vers la pente, dans les dévers.

Plusieurs constructeurs modulent de manière automatique certains paramètres de nettoyage, comme la vitesse des vents, les grilles et/ou les vitesses des secoueurs, pour éviter l’accumulation de matières en descente ou l’excès de pertes en montée.

Enfin, Claas ajuste également la répartition des résidus à l’arrière de la moissonneuse-batteuse : deux capteurs mesurent à la fois le vent latéral et la pente, et modulent le flux de matières pour compenser ces deux effets et proposer une bonne répartition des résidus au sol.

L. V.

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