Le pare-chocs réduit l’accidentologie
Marché confidentiel en France, les pare-chocs frontaux sur tracteur intriguent de plus en plus les agriculteurs.
Marché confidentiel en France, les pare-chocs frontaux sur tracteur intriguent de plus en plus les agriculteurs.
En France, chaque année, les tracteurs sont impliqués dans environ 200 accidents routiers, avec pour conséquences autour de 200 blessés et 50 morts (1). Et dans ce bilan, les victimes les plus touchées sont majoritairement les occupants des véhicules légers. La taille et la vitesse croissantes des tracteurs constituent des facteurs aggravants. Les montes de pneumatiques de plus en plus grandes font que les tracteurs grimpent d’autant plus facilement sur le capot des voitures et exposent leurs occupants. Ce constat n’est pas propre à la France. Le bilan au niveau européen se chiffre en milliers. D’autres pays, notamment en Europe du Nord (Allemagne, Belgique, Danemark, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Suède, etc.), se sont emparés du problème et ont vu émerger des pare-chocs montés sur le relevage avant des tracteurs. Du fait notamment de la forte densité de population, les Pays-Bas figurent parmi les pays où ces équipements se sont le plus démocratisés. La raison n’est pas liée à la réglementation, mais plutôt à une incitation financière de la part de certaines compagnies d’assurance ou de certains organismes agricoles. Résultat, le nombre de morts s’est réduit de manière significative, tout comme la gravité des blessures. En cas de choc frontal, du fait de la présence du pare-chocs avant, toute la façade avant de la voiture joue son rôle d’absorption du choc. Du côté du tracteur, le bilan se montre également positif. « De nuit, le comportement des automobilistes change avec les pare-chocs sur relevage avant, explique Hans Vercauteren, codirigeant d’Easymass, qui construit les pare-chocs pour le Néerlandais Agribumper et les distribue dans l’Hexagone. Ces équipements disposent souvent de feux de gabarit. Ainsi, l’automobiliste appréhende la largeur du convoi agricole, comparativement à un tracteur dont seuls les feux de route, rapprochés sur la calandre, éclairent l’avant. Avec un pare-chocs éclairé, le conducteur va freiner plus en amont. »
En France, les ventes sont beaucoup plus confidentielles et se chiffrent autour de 100 à 200 pare-chocs. « Cela interpelle certains visiteurs sur les salons, confie Aurélie Formont, en charge du marketing de Pateer. Mais le coût est souvent dissuasif. » Les principaux clients français sont des entreprises de travaux agricoles qui parcourent des milliers de kilomètres chaque année avec leur tracteur.
Pourtant, les constructeurs ne manquent pas d’ingéniosité pour donner de l’intérêt à ces outils. Certains modèles abritent un espace de rangement pour y loger des outils et/ou servent de masse. Quoi qu’il en soit, c’est un coût (pare-chocs seul) ou un surcoût de l’ordre de 2 000 euros.
Pateer - Bumpy, le pare-chocs qui absorbe
De série, ces Bumpy disposent d’un éclairage intégré comprenant feux de travail et feux de position à led de chaque côté du pare-chocs. En option, ils accèdent à la caméra, aux tiges de gabarit pour une meilleure appréhension de la largeur de l’équipement, ainsi qu’aux feux de gabarit.
Une évolution prochaine inclura un compartiment de rangement.
Agribumper - Un pare-chocs hollandais made in France
Agribumper propose principalement deux gammes, Base-Line et Weight-Line, respectivement de 2,20 et 2,50 mètres de large et d’un poids à vide de 350 kg et 400 kg. Il est ensuite possible d’empiler des masses sur les parties extérieures et/ou sur la partie centrale — cela peut bloquer l’utilisation de la prise de force — afin de monter le lestage à 1 tonne sur les Base-Line et 1,6 tonne sur les Weight-Line, tout en conservant libre le relevage avant.
Sur la base des Weigth-Line, la gamme Easy-line combine le pare-chocs avec la masse. Proposée en poids de 1 à 2,8 tonnes, ce pare-chocs s’attelle sur le relevage trois points.
Ces pare-chocs disposent de série de feux de jour et de tiges de repère. En option, ils accèdent à la boîte à outils et aux dispositifs rétroréfléchissants.
Zuidberg - Un pare-chocs à largeur variable
Tous ces pare-chocs reçoivent des marquages rétroréfléchissants, et, en option, des tiges de gabarit et des feux à led à chaque extrémité. Ils disposent de deux éléments coulissants montés sur charnières de chaque côté, avec des multiples positions, permettant de faire varier la largeur de 2,20 à 2,95 mètres, en fonction du gabarit du tracteur.
Euromasse/Lestagri - Un pare-chocs à effet chasse-neige
De série, tous ces modèles disposent de dispositifs rétroréfléchissants, de feux à led, de feux de gabarit et de tiges de gabarit.
Sauter - Un pare-chocs modulable
À l’occasion d’Agritechnica, Sauter redéfinit son offre et la décline en deux versions L et XL, la première reprenant sensiblement les caractéristiques citées ci-dessus, à l’exception de la largeur limitée à 2,50 mètres. Renforcée, la gamme XL propose une largeur comprise entre 2,50 et 2,70 mètres, un crochet d’attelage et peut être lestée jusqu’à atteindre 2,6 tonnes.