JCB FASTRAC 4220 : « Un tracteur très polyvalent »
Wilfried Simonneau, salarié agricole sur l’exploitation de Phillipe Coiffard, installé à Availles-Limousine, dans la Vienne, nous livre ses impressions à l’issue d’une cinquantaine d’heures passées aux commandes d’un JCB Fastrac 4220 de 217 chevaux.
Remplaçants de la série 2000, les trois modèles Fastrac 4000 inaugurent un ensemble moteur/transmission inédit, ainsi qu’une nouvelle cabine. Ils sont motorisés par un Agco Power 6 cylindres développant, 160, 189 et 217 chevaux et répondent aux normes Tier 4f. La transmission à variation continue, elle aussi d’origine Agco, reprend la même logique de pilotage que celle de la série 8 000. Les fondamentaux de la série 2000 sont conservés avec le freinage à disques sur les quatre roues, l’ABS, la suspension hydropneumatique et l’option quatre roues directrices avec cinq modes de direction présente sur le tracteur essayé. La suspension équipe désormais les deux essieux avec un correcteur d’assiette droite/gauche et avant/arrière. Les performances du circuit hydraulique et du relevage progressent.
Une cabine à six montants avec un pare-brise incliné
La nouvelle cabine à six montants se caractérise par son pare-brise incliné. L’habitacle spacieux accueille une nouvelle colonne de direction et un accoudoir multifonction. L’écran tactile du tracteur peut être complété en option par un terminal Trimble offrant notamment les fonctions de guidage, d’agriculture de précision, l’Isobus… L’accessibilité aux points d’entretien a été repensée. Quant à l’attelage arrière, les prises hydrauliques et électriques sont désormais solidaires de l’essieu et non du châssis. À noter que la sellette peut supporter une charge de 4 tonnes, le tracteur offrant un PTAC de 13 tonnes et un PTRA de 44 tonnes, pour un poids à vide de 8 tonnes. Plusieurs montes de pneus sont proposées du 380/85 R38 au 600/70 R30 essayée.
Les conditions du test
La semaine de prise en main, réalisée en juillet dernier, a permis de tester le tracteur au pressage de paille, au transport de cette dernière, attelé à un plateau de 11 mètres de long ainsi qu’au déchaumage à l’aide d’un cover-crop 41 disques de 4,80 mètres.
JCB Fastrac 4220
MOTEUR
Puissance au régime nominal (97/68EC) : 217 ch à 2 100 tr/min
Puissance maxi (97/68 EC) : 235 ch à 1 950 tr/min
Couple maxi : 950 Nm à 1 450 tr/min
Cylindrée : 6 600 cm3
Système de dépollution : DOC + SCR
Capacité d’huile du moteur : 21 l
Espace entre chaque vidange : 500 h
TRANSMISSION
Type : variation continue
Régime moteur à 40 km/h : 1 300 tr/min
Régimes de prise de force et régime moteur correspondant :
ar. 540/540 Eco à 1 870/1 500 tr/min et 1 000/1 000 Eco à 1 900/1 530 tr/min
av. 1 000 à 1 900 tr/min
CIRCUIT HYDRAULIQUE
Type, débit et pression : 148 l/min à 210 bars
Volume d’huile hydraulique exportable : 65 l
Nombre de distributeurs : 6
RELEVAGE
Capacité max aux rotules sur toute la course (av/ar) 3 500/8 000 kg
DIMENSIONS
Capacité du réservoir de carburant/AdBlue : 390/45 l
Hauteur hors tout : 300 cm
Empattement : 298 cm
Poids à vide (avec relevage et PDF avant) : 8 300 kg
Rayon de braquage : 6,2 m (4,9 m avec 4 roues directrices en 570/65R30)
Monte pneumatique du modèle essayé : 600/70R30
PRIX
Le prix catalogue du modèle essayé (sans/avec options) au 01/11/2015 : 197 337/210 604 euros HT
LES PLUS
Confort de travail champ/route
Transmission efficace
4 roues directrices
LES MOINS
Paramétrage de la transmission dans certains modes
Commandes du relevage
« Le confort prime, sur la route comme au champ »
Avec le plateau fourrager, le confort est inégalable. Au niveau de la transmission, plusieurs modes sont disponibles : D, M et P/S. Le premier, nommé Drive, est appréciable au transport. Comme toutes les transmissions CVT, le tracteur gère seul le régime moteur en fonction de la vitesse d’avancement. Le deuxième, manuel, est utile au champ. On doit alors gérer la transmission et le régime moteur. Enfin, le dernier mode powershift n’a aucun intérêt selon moi. En mode Drive, avec une conduite à la pédale, je regrette simplement qu’on ne puisse pas paramétrer une consigne concernant un régime moteur maximal, en plus de celui d’une vitesse cible, ce qui influe directement sur la consommation de carburant qui atteint 10 l/h. En termes de sécurité et de confort, on se croirait dans un camion, avec l’ABS, le châssis intégral et sa suspension avec correcteur d’assiette.
Attelé à la presse à balles rondes à chambre variable, le tracteur m’a fait très bonne impression tout au long des 1 300 balles de 180 cm de diamètre. J’ai préféré utiliser la conduite à la pédale en mode Flexi, même s’il est plus fatigant. Une fois paramétré, la pédale enclenchée à fond, le tracteur ne dépassait pas la vitesse cible de 12 km/h, tout en maintenant un régime moteur programmé. J’aurais préféré gérer l’avancement automatiquement avec le joystick en programmant une vitesse cible. Quant au régime de prise de force utilisé, le mode 540 Eco suffisait. La consommation de carburant avoisine les 15 l/h en moyenne.
Avec le cover-crop, le tracteur m’a bluffé. Il est aussi à l’aise sur route pour le transport, son domaine de prédilection, qu’au champ pour la traction. Bien équilibré, une masse de 1,4 t suffit à l’avant du tracteur. Sur un sol caillouteux, le tracteur évolue à une vitesse de 9 km/h à 1 450 tr/min, soit une consommation de GNR d’environ 10 l/h. J’apprécie le séquençage automatique des bouts de champs, complet et simple à utiliser. J’y ai programmé, en plus du relevage, la transmission en mode auto1 et Auto2. Très réactifs, ces derniers permettent d’atteindre la vitesse cible, en montant rapidement dans les tours, au détriment de la consommation de carburant.
Les quatre roues directrices en option réduisent le rayon de braquage du tracteur à 6 m (en fonction des pneumatiques). Un commutateur en cabine permet de passer de deux à quatre roues directrices rapidement ou de manière automatique, en le programmant à souhait via le terminal, en fonction de la vitesse d’avancement.
« Comme dans un camion »
L’accès au poste de conduite est aisé, avec une porte qui s’ouvre à 90°. Une fois installé, on apprécie l’espace important et la visibilité à 360°, malgré un capot proéminent. Les matériaux employés sont de qualité. Rien à redire quant à l’insonorisation. L’espace disponible à côté du poste de conduite permet d’accueillir un véritable siège passager.
L’intégralité des commandes est regroupée à droite, sur le montant droit de la cabine ou sur l’accoudoir. Ce dernier centralise toutes les fonctions de la transmission, via le joystick, et le système hydraulique avec notamment les commandes de distributeurs. Pour faire avancer le tracteur, il suffit de pousser en avant pour enclencher la marche avant ou en arrière pour aller dans l’autre sens. Ensuite, suivant le mode, il faut basculer le levier à droite ou à gauche pour accélérer ou décélérer. Le nombre de commandes est assez réduit et leur répartition bien étudiée. Sous l’accoudoir se situe une série de molettes de réglage du relevage. Dommage, car ces réglages seraient plus pertinents et offriraient plus de possibilités depuis le terminal. Sur le montant de la cabine se retrouvent les commandes de prise de force, pont avant…
Le terminal tactile est simple et très intuitif. Le symbole d’un tracteur, au centre de l’écran, guide en permanence le conducteur en reproduisant chaque manœuvre. La partie haute de l’écran informe sur la transmission. Enfin, la partie inférieure permet de paramétrer l’intégralité de la transmission, de sélectionner le mode de conduite, ou bien encore de séquencer les manœuvres en bouts de champs. Esthétiquement, ce n’est pas une réussite, avec un gros pourtour plastique comparé à la taille qu’offre l’écran. C’est tout le contraire du tableau de bord. Complet en termes d’informations, ce dernier s’apparente plus à une tablette.
« Un accès bien étudié »
Une fois le capot ouvert, deux capots latéraux s’enlèvent facilement pour laisser l’accès aux différents organes de la machine. Bien que le tracteur bénéficie d’un vrai châssis, ce dernier ne gêne en rien. Les filtres à huile et à carburant se situent à gauche du moteur. Le filtre à air cyclonique et la jauge à huile également, même si cette dernière n’est pas la plus facile à atteindre. Particulièrement accessible, dissimulé dans le marchepied, le filtre de cabine se démonte depuis le sol et sans outils. J’apprécie que les huiles de transmission et hydraulique soient séparées. La batterie est la seule à se situer à droite du tracteur, au niveau du marchepied.