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Fabrice Chesnais économise de l’eau et du carburant grâce au strip-till

Céréalier et entrepreneur de travaux agricoles dans la Beauce, Fabrice Chesnais implante le colza et le maïs grain avec un strip-tiller. Grâce à cet appareil, il limite le nombre de passages dans les parcelles et enregistre de meilleurs rendements.

Chez Fabrice Chesnais, exploitant à Éole-en-Beauce en Eure-et-Loir, le travail simplifié est au programme depuis une douzaine d’années. La charrue revient cependant dans les parcelles tous les six ans avant de planter les pommes de terre, en tête de rotation. Ce céréalier et entrepreneur de travaux agricoles cultive 170 hectares sur son exploitation et réalise plus de 700 hectares de travaux à façon. Il utilise une combinaison strip-tiller et semoir monograine depuis quatre ans pour le maïs et cinq ans pour le colza, implantant respectivement en moyenne 230 et 340 hectares chaque année. « L’été 2020, particulièrement sec, a mis en avant les avantages de cette technique au semis de colza. L’action des dents du strip-tiller, qui remontent de la terre fraîche, favorise la germination et la levée », souligne Fabrice Chesnais. Le céréalier reconnaît cependant avoir rencontré, l’an dernier, des difficultés à créer de la terre fine dans certaines parcelles et parfois il n’a même pas réussi à piquer l’appareil tellement le sol était dur. « La pluie tombée courant août a permis aux premiers semis de bien démarrer, mais en revanche, avec le manque d’eau en septembre, les derniers colzas implantés ont eu du mal à partir. Au final, une quinzaine d’hectares a été perdue. »

Le travail en biais systématique

L’implantation du colza s’effectue en direct lorsque le sol est propre ou après un déchaumage superficiel à l’aide de l’outil à bêches roulantes Compil de Duro-France. Le maïs est semé directement sur le couvert végétal, préalablement détruit mécaniquement si le gel n’a pas fait son effet. Fabrice Chesnais s’applique à ne jamais reprendre les parcelles dans le même alignement. Il implante, par exemple, le colza avec un angle de dix degrés par rapport aux précédentes lignes de semis. « Le travail en biais évite de perdre des rangs qui pourraient se retrouver placés dans les traces du pulvérisateur sur toute la longueur de la parcelle. Comme nous mettons de 25 à 30 graines de colza par mètre carré, voire 35 en cas de semis tardif, contre 45 avec un semoir en ligne, il est important d’optimiser le placement de la semence. »

Trois largeurs de socs selon la profondeur de travail

Selon la nature des sols, le céréalier adapte la taille des socs équipant les dents du strip-tiller. Pour un travail à faible profondeur, il laisse uniquement la pointe pour ne pas trop bouleverser la surface du sol et ne pas remettre de graines d’adventices en germination. Entre 15 et 20 cm, il retient un soc patte d’oie de 9,5 cm de large, alors qu’il utilise un modèle de 16,5 cm pour les interventions entre 25 et 30 cm, afin de créer un brassage important favorable au développement racinaire. « Cette capacité d’adaptation du strip-tiller Duro nous permet notamment d’intervenir dans des terres peu profondes, là où les outils classiques à dents ne peuvent pas être utilisés. »

Le maïs lève sans arrosage

L’agriculteur observe que l’action de la dent du strip-tiller s’avère également favorable au développement du maïs. « Le maïs lève sans nécessiter d’arrosage, alors que mes voisins en itinéraire simplifié ou avec labour sont obligés d’irriguer aussitôt le semis. J’économise ainsi un tour d’eau. » Si en colza, Fabrice Chesnais réalise un rendement moyen de 35 quintaux par hectare dans ses terres argilo-calcaires superficielles, une valeur dans la norme de son secteur, il a mesuré des gains de l’ordre de 4 à 5 % en maïs grain. Pour cette culture, le céréalier a comparé, dans la même parcelle, l’enracinement selon deux modes d’implantation : conventionnel avec labour et strip-till. « Les racines descendent davantage dans le cas du semis au strip-tiller. Elles ne sont pas arrêtées par la semelle de labour et vont ainsi chercher l’eau en profondeur. La plante s’en trouve moins sensible au stress hydrique et je ne rencontre d’ailleurs plus de phénomène d’enroulement des feuilles quand les précipitations font défaut. J’ai également observé que le maïs se développe moins en végétation, mesurant jusqu’à 20 centimètres moins haut que celui implanté après labour. Les épis sont en revanche plus gros et mieux remplis. »

En chiffres

170 ha de SAU

60 ha de blé dur d’hiver

36 ha de maïs

22 ha de blé tendre d’hiver

17 ha de pommes de terre

13 ha de betteraves sucrières

12 ha de jachères

10 ha de colza

700 ha de travaux à façon dans le cadre de l’ETA

35 litres de gazole économisés par hectare

Le strip-tiller semi-porté de 6 mètres, embarquant sur son relevage arrière le semoir de 12 rangs espacés de 50 cm, est attelé à un tracteur de 300 chevaux pour les semis de colza. Pour le maïs, un 160 chevaux suffit, car les terres sont plus faciles à travailler au printemps après l’action hivernale du couvert végétal. En roulant à 6 km/h, le débit de chantier s’élève à trois hectares par heure en moyenne. La consommation de carburant pour le semis varie de 10 à 13 litres par hectare. « En n’ayant plus recours comme auparavant au labour d’hiver et à la reprise de la terre au printemps, j’économise grâce au strip-till 35 litres de gazole par hectare. »

Les céréales semées à la volée

 

 
Fabrice Chesnais utilise l’outil à bêches roulantes Compil de Duro-France pour le déchaumage, les semis de céréales et de Cipan, ainsi que pour la destruction des couverts végétaux. © Duro-France
Fabrice Chesnais utilise l’outil à bêches roulantes Compil de Duro-France pour le déchaumage, les semis de céréales et de Cipan, ainsi que pour la destruction des couverts végétaux. © Duro-France

 

Fabrice Chesnais sème le plus souvent les céréales à la volée. « J’accroche une trémie pourvue d’une rampe sur le relevage avant du tracteur et attelle derrière l’outil à bêches roulantes Compil de Duro France », précise-t-il. Cet appareil de travail du sol, utilisé également pour déchaumer, trouve parfois ses limites en conditions humides. « En 2020, la météo favorable m’a permis d’implanter 400 hectares avec le Compil. Les 200 autres hectares ont été réalisés avec le combiné herse rotative et semoir en ligne. L’année précédente, à l’automne pluvieux, l’outil à bêches roulantes n’a en revanche semé que 20 hectares. » Le Compil est également valorisé pour les Cipan. Il en assure l’implantation lors du second déchaumage et parfois même la destruction au printemps.

 

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