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Des techniques de semis agronomiquement intéressantes

Semis sous couvert, strip-till, agroforesterie, apports d'engrais organiques maîtrisés... découvrez ces techniques à fort intérêt agronomique employées sur cette exploitation sarthoise. Vincent Pastoureau nous fait partager 36 ans de passion au travers de sa vidéo.

Mais souvenez-vous, nous étions allés à la rencontre de son oncle, Philippe Pastoureau, en 2011, qui, à l'époque, avez un avis déjà bien tranché sur la technique du strip-till :

 

 

« Le strip-till, c’est un état d’esprit »

 

Pour Philippe Pastoureau, travailler avec un strip-till c’est faire mieux qu’avec la charrue, avec moins d’intrants et en visant la conservation des sols.

En 1995, Philippe Pastoureau, agriculteur dans la Sarthe, abandonne le labour pour s’adonner aux techniques culturales simplifiées. Sept ans plus tard, déçu de la méthode, des résultats, des problèmes rencontrés (érosion, portance des sols), il décide de fabriquer un strip-till avec cinq autres exploitants. Ils créent à eux six la Cuma de la Vallée des 2 Fonds, tournée vers l’agriculture de conservation. Cinq hectares de maïs sont implantés avec cette méthode la première année. En 2005, ce sont tous les mais, soit une centaine d’hectares. Aujourd’hui, cette surface est passée à 300 hectares, toutes cultures confondues : maïs ensilage-grain, colza, tournesol, betterave fourragère et haricot de conserve.

TRAVAIL BIOLOGIQUE OBLIGATOIRE

« L’objectif avec le strip-till n'est pas d’obtenir d’aussi bons résultats qu’en labour, mais de meilleurs, avec moins d’azote, moins d’eau, moins d’herbicides et moins de carburant consommé », précise Philippe Pastoureau. Pour cela, le travail biologique est indispensable. Il est nécessaire de conserver les résidus sur le sol pour nourrir les vers de terre. « Quelqu’un qui incorpore les résidus et qui ‘strip-tille’ par la suite n’a rien compris. Il vaut mieux qu’il laboure. Avec du colza, la réussite est immédiate dans nos sols limoneux. Combiné au semoir, à une profondeur de 20 centimètres, le strip-till est même bénéfique pour le blé qui suit, car il gagne jusqu’à 5 quintaux et profite de la fissuration », argumente l’agriculteur.

« Le matériel a beaucoup évolué depuis nos premiers essais. Nous travaillons avec Duro et Monosem », poursuit Philippe Pastoureau. Parti d’un ameublisseur, les six agriculteurs se sont vite rendus compte que trop déstructurer le sol n’est pas la meilleure solution, le but étant de fissurer la ligne de semis sans mélanger les horizons et sans former de poches d’air. Quant à la méthode, dans le cas du maïs, le raisonnement est le même que celui du labour. Dans des terres à plus de 40 % d’argile, le passage du strip-till s’effectue à l’automne, seul ou combiné au semoir pour implanter des couverts sur le rang. Entre 20 et 40 % d’argile, le passage du strip-till s’effectue vers la quinzaine de mars, en incorporant l’engrais, suivi quinze jours plus tard du semoir, en solo. Mais la pratique la plus utilisée reste le semis en combiné, en avril, au moment du semis (strip-till + semoir). La méhode reste la même dans le cas de semis de maïs, après ensilage d’herbe ou de méteil, au mois de mai.

TOUS LES SEMIS SOUS COUVERT

Tous les semis sont réalisés sous couvert de seigle principalement, avec comme repère visuel un mélange de féveroles et radis, structurateur pour les passages de strip-till à l’automne. Le seigle est considéré comme une culture dérobée et simplifie la gestion des effluents. Elle laisse passer l’oxygène mais pas la lumière. Ensuite la féverole, plante à pivot profond, et le radis, ont un effet structurant. « Ces cultures réchauffent bien le sol et laisse un sol grumeleux, tout en localisant sur les futures lignes de semis de l’azote atmosphérique. Le seigle dans l’interrang va au contraire couvrir parfaitement pour gérer le salissement et conserver l’eau, explique Philippe Pastoureau. Quelle que soit la méthode, en combiné ou décomposé, un seul passage de dents à une profondeur de 28 centimètres est effectué. »

Philippe Pastoureau, agriculteur à Tassé dans la Sarthe. « Le matériel de strip-till se règle obligatoirement avec une bêche et non à l’œil. »

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