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Industrie du machinisme agricole
[Covid-19] - Les signes d’une reprise progressive de l'activité des usines observés par l’Axema, le syndicat français des industriels de l'agroéquipement

Après l’arrêt brutal mi-mars des usines françaises de machines agricoles, l’heure semble être à la reprise. Le point sur la situation avec Alain Savary, directeur général d’Axema.

Alain Savary, directeur général d’Axema, le syndicat français des industriels de l'agroéquipement
Alain Savary, directeur général d’Axema, le syndicat français des industriels de l'agroéquipement.
© Axema

« Après une première semaine de stupeur sur le plan industriel avec l’arrêt brutal des usines et une deuxième sous le signe de l’apaisement, nous sommes aujourd’hui dans une dynamique de retour progressif à l’activité chez les constructeurs de machines agricoles », précise Alain Savary, directeur général d’Axema, le syndicat français des industriels de l'agroéquipement. Par exemple, les usines de John Deere d’Arc-Lès-Gray en Haute-Saône (chargeurs frontaux et presses) et de Saran dans le Loiret (moteurs) ont repris partiellement cette semaine. Il en est de même pour Desvoys, MX et Tecnoma. Ces retours à l’activité s’opèrent de manière partielle après une réorganisation des méthodes de travail, afin de protéger les salariés. Ils s’effectuent souvent sur la base du volontariat. D’autres firmes s’apprêtent, elles, à reprendre normalement. « Nous avons ralenti partiellement pour mettre en place les mesures de sécurité et s’organiser. Désormais, nos sites tourneront à 100% à partir de lundi 6 avril », indique Hervé Defrancq, directeur général de Laforge. La situation pour les chefs d’entreprises s’est éclaircie sur le plan des contraintes sanitaires après le déchiffrage des mesures gouvernementales et grâce à la publication de guides des bonnes pratiques pour la prévention des risques liés au Covid-19, établies notamment par l’UIMM et le Medef. La préservation de la santé passe par de nombreux aménagements dans les entreprises. « Le respect des gestes barrières et des distances sanitaires demande de revoir les postes de travail, de redéfinir la circulation du personnel au sein des chaînes de production, mais aussi dans les vestiaires. Le champ d’action est particulièrement large, car il faut aussi rouvrir les restaurants d’entreprise », remarque Alain Savary. La satisfaction à ces exigences ne présente d’ailleurs pas le même niveau de difficultés selon les firmes, leur taille et le type de production.

L’enjeu de la fourniture de composants et de la logistique

Le redémarrage des usines passe aussi par l’assurance de l’approvisionnement en composants. Une pièce manquante suffit à stopper l’ensemble de la production. Les plus gros sites, fonctionnant généralement en flux tendu, risquent d’être les plus impactés. « Chez Claas en Allemagne, par exemple, la fabrication de moissonneuses-batteuses est stoppée, car il n’y a plus de moteurs disponibles. Nos contacts en Chine nous ont indiqués que certaines entreprises qui avaient repris ont dû à nouveau stopper leur production, faute de matières premières. Ces enseignements nous aident à préparer au mieux la sortie et l’après-crise, même si nous avons encore peu de visibilité sur le véritable impact de cette pandémie sur le domaine des agroéquipements. Nous raisonnons encore au jour le jour, mais nous espérons que la situation s’éclaircisse à compter de la semaine prochaine », souligne le directeur général d’Axema. Pour limiter la casse, les différents acteurs de l’amont de la production agricole se sont concertés : semenciers, fabricants d’engrais, producteurs de produits phytosanitaires, constructeurs de machines agricoles, concessionnaires, vétérinaires, fabricants d’aliment du bétail et transporteurs routiers... Ils ont notamment insisté sur la mise en œuvre de mesures favorisant la circulation des marchandises, comme la réouverture d’aires de repos pour offrir des conditions de travail décentes aux chauffeurs routiers. Le bon fonctionnement de la logistique est en effet un des points-clés de la reprise. La préoccupation de tous ces industriels consiste à trouver les moyens d’une protection des salariés, tout en assurant la fourniture des biens, services et équipements à l’agriculture, qui est le premier maillon de l’alimentation des populations. Et il est indispensable que le gouvernement en ait bien conscience, afin de reconnaître le caractère d’activité nécessaire à la vie de la nation.

axema.fr

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