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L’Observatoire des mycotoxines et Mycorisk : deux outils pour contextualiser le risque

L’Observatoire des mycotoxines permet de situer l’exposition au risque mycotoxines en fonction des résultats de sa région. Mycorisk aide à interpréter des analyses et à lever des doutes. Les deux outils sont gratuits et accessibles aux éleveurs et aux conseillers.

« Le champignon de départ, le fusarium, sécrète des toxines différentes selon les conditions pédoclimatiques. Les principales familles concernées sont : trichothécènes A et B (DON, nivalénol,…), zéaralénone (zéa), fumonisines », expose Jérôme Larcelet, de l’Observatoire des mycotoxines. La structure regroupe des organismes de conseil en élevage, un laboratoire d’analyse, des firmes services et des semenciers. Tous les ans, des analyses sont réalisées, par les organismes de conseil en élevage, lors des chantiers d’ensilage de maïs dans les départements partenaires. « Depuis 2018, nous avons évolué. Les analyses ne portent désormais que sur les DON, zéaralénone et nivalénol car ce sont les mycotoxines les plus présentes dans les ensilages de maïs. Nous standardisons les résultats à 88 % de matière sèche, pour faciliter le travail de comparaison. »

Des repères géographiques et zootechniques

Le 28 février 2024, 178 analyses avaient été réalisées, en vert le jour de l’ensilage ou au fil de l’année 2023. Résultat : « Maïs 2023, un cru à risque ! DON et nivalenol : hausse significative sur l’ensemble du territoire. Zéaralénone : contamination sur un large quart nord-ouest », peut-on lire sur le site de l’Observatoire. Sont donnés sur la même page : la répartition des élevages selon les repères zootechniques, les valeurs médianes des analyses et le détail par région. Par exemple : pour le DON, seuls 28 % des élevages sont sous le repère zootechnique bas cette année.

Affiner le risque

Mycorisk, mis en place à l’automne 2023, permet à un éleveur ou à un conseiller de franchir un palier supplémentaire dans l’estimation du risque mycotoxines. Soit la personne a déjà réalisé une analyse, mais elle ne sait pas comment l’interpréter. Dans ce cas, l’outil va convertir les résultats en valeurs exprimées en ppb rapportées à 88 % MS et guider vers des repères zootechniques. Le tout assorti d'une série de trois questions sur l’impact potentiel des mycotoxines dans l’élevage, pour déboucher sur une stratégie à adopter.

Soit l’éleveur ou le conseiller ne dispose pas d’analyse, auquel cas une série de questions – notamment sur le secteur géographique, les pratiques culturales ou encore l’état sanitaire du troupeau – permettra là aussi d’arriver vers une première conclusion. « Mycorisk interprète l’analyse et l’ingestion totale du troupeau, puis questionne sur quelques symptômes pour affiner le risque mycotoxines. Sans analyse, en fonction des réponses aux questions et du risque potentiel, Mycorisk conseillera de déclencher une analyse ou pas. Selon les réponses, il peut être recommandé de chercher ailleurs les causes de certains problèmes. Dans tous les cas, nous ne conseillons pas de traitement sans analyse », conclut Jérôme Larcelet.

Correspondance des unités d’analyses :

1 ppm (partie par million) = 1 mg/kg (milligramme/kilo) = 1 000 ppb (partie par milliard) = 1 000 μg/kg (microgramme/kilo)

Repères zootechniques à risque pour l’ensilage de maïs, en ppb rapportés à 88 % MS

 

 
Tableau : Repères zootechniques à risque pour l’ensilage de maïs, en ppb rapportés à 88 % MS
Tableau : Repères zootechniques à risque pour l’ensilage de maïs, en ppb rapportés à 88 % MS © Source : Observatoire des mycotoxines

Repères zootechniques à risque pour l’ensilage en calculant un apport de 13 kg de matière sèche jour

 

 
Tableau : Repères zootechniques à risque pour l’ensilage de maïs en calculant un apport de 13 kg MS/j
Tableau : Repères zootechniques à risque pour l’ensilage de maïs en calculant un apport de 13 kg MS/j © Source : Observatoire des mycotoxines

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