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A l’heure de l’irrigation connectée

Les équipements connectés liés à l’irrigation ont récemment inondé le marché.

Il y a plus d’une décennie, les équipements d’irrigation ont été parmi les premiers équipements agricoles équipés d’une carte SIM, afin d’alerter le chef d’exploitation sur l’état (fin d’arrosage, problème technique) de ses outils d’irrigation. Mais ce n’est que plus récemment que bon nombre de ces équipements ont franchi un nouveau cap en devenant connectés.

Dans les solutions liées à l’irrigation, on trouve deux familles : les outils de mesure et ceux d’arrosage à proprement parler.

On distingue plusieurs types de mesure. Les sondes capacitives et les tensiomètres évaluent la disponibilité en eau des sols à différentes profondeurs. Lorsque ces appareils sont connectés, les données de multiples sondes sont souvent compilées et synthétisées sur une application qui rend les informations facilement compréhensibles, afin de gérer rapidement le pilotage de l’irrigation. Couplées à des modèles de prévisions météorologiques, ces applications permettent d’estimer le moment où la culture va atteindre un seuil critique de besoin en eau, mais également l’heure à partir de laquelle la mise en route de l’irrigation va éviter d’atteindre ce seuil critique. Les données météorologiques peuvent être complétées par des stations météorologiques locales, qui, à condition qu’elles soient judicieusement positionnées (c’est-à-dire à distance d’éléments pouvant perturber la représentativité des mesures, comme au bord d’une haie), affineront les mesures et les estimations qui en découlent.

Le GPS va souvent de pair avec les applications

Du côté des équipements d’arrosage , les applications sont arrivées plus récemment chez la plupart des constructeurs. Elles vont souvent de pair avec l’intégration d’une antenne GPS pour connaître la position de l’équipement d’irrigation dans la parcelle. Cette position aide en effet au pilotage, notamment les rampes et les pivots, en automatisant les variations de vitesse, et donc de précipitations, selon les secteurs en fonction de critères comme la nature du sol ou les cultures implantées et leurs différents besoins en eau. Il est également possible d’activer ou désactiver un canon en extrémité de rampe, mais aussi de faire varier l’angle de balayage de ce dernier au fur et à mesure de son déplacement, si l’agriculteur ne souhaite pas arroser une zone.

En plus d’apporter une visualisation synthétique et intuitive et d’augmenter les potentialités de pilotage à distance, ces applications permettent de recueillir plus d’informations sur l’état du matériel d’irrigation (alimentation électrique, en eau, mouvement, sens de rotation, valeur d’angle). Selon les besoins de l’agriculteur, des alertes peuvent être envoyées en cas d’arrêt ou d’une position atteinte, voire franchie. Les applications permettent bien souvent de personnaliser ces alertes.

Pour les enrouleurs, la start-up Agrisolution propose le système Irricam, une caméra connectée avec panneau solaire permettant de visualiser sur son smartphone que l’enrouleur fonctionne correctement : la caméra est en effet placée de sorte que l’on puisse à la fois voir le balayage du canon et la couronne d’entraînement de la bobine. L’agriculteur n’a plus à se déplacer pour jeter un coup d’œil sur ses pivots et économise du temps et des kilomètres.

Une maintenance facilitée

Autre intérêt des solutions connectées, le partage des données. Certains fabricants proposent à l’agriculteur la possibilité de partager leurs informations, avec différents degrés d’accès : lecture uniquement des données, modification des paramètres à distance ou non, etc. L’agriculteur peut partager tout l’historique d’irrigation avec son conseiller agronomique ou avec son technicien de concession, qui pourra l’aider dans un meilleur pilotage de ses outils, notamment lors de la première campagne avec un nouveau matériel.

Donner accès à son technicien de concession permet également de gagner du temps en termes de maintenance. Celui-ci peut établir à partir de l’historique et des codes erreurs un premier diagnostic sur les problèmes. Selon le cas, il pourra dépanner provisoirement ou durablement l’équipement, ou se déplacer avec les pièces de rechange adaptées. Pour l’agriculteur, cela constitue un gain de temps, mais aussi un gain d’argent (immobilisation réduite, moins de frais de déplacement). De son côté, le concessionnaire limite ses déplacements et optimise l’emploi du temps de ses techniciens de maintenance.

Ajoutons que ces équipements connectés peuvent être mis à jour à distance et donc bénéficier des dernières évolutions.

Vers des outils d’aide à la décision

La connectivité des outils de mesure et d’irrigation est cependant confrontée à plusieurs freins. Le premier concerne les zones blanches : il faut adapter le type de transmission des informations au contexte local. A défaut d’une connexion 3G ou 4G multi-opérateurs, l’agriculteur a le choix entre des connexions bluetooth ou wifi (quantité de données importantes sur des distances de quelques centaines de mètres) ou des solutions de communication longue distance de type Sigfox ou Lora, dont les volumes transférés sont limités.

Le second frein concerne l’interopérabilité des équipements. Un équipement d’une marque ne peut être piloté par une autre marque. Pouvoir gérer tous ses équipements d’irrigation depuis une seule et même application passe bien souvent par le changement des armoires électriques de ceux-ci. En utilisant le pilotage des différents équipements d’irrigation par SMS, Raindancer permet de contourner un peu ce frein. Chaque outil est équipé d’un GPS alimenté par un panneau solaire. L’agriculteur dispose d’une application permettant de connaître le statut de chaque équipement et de piloter ceux-ci par SMS, en fonction des potentialités intrinsèques de chacun.

La mesure des données et le pilotage des outils d’irrigation restent bien souvent distincts. Cependant, les constructeurs de matériel d’irrigation signent des partenariats avec les fabricants d’outils de mesure, afin d’avoir une offre complète sur une seule application. Avec le Fieldnet Advisor, Lindsay va plus loin en proposant, à partir d’une cartographie de natures des sols et des mesures d’humidité du sol, des recommandations concernant la date de démarrage des prochaines irrigations et la dose à apporter pour éviter un stress hydrique de la culture, dans une démarche de maximisation des rendements.

Quoi qu’il en soit, la décision de l’irrigation reste encore l’apanage du chef de culture. Les constructeurs sont encore réticents quant à l’automatisation complète de l’irrigation.

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