Aller au contenu principal

Les coopératives du Sud-Ouest misent sur les circuits courts

Les coopératives du Sud-Ouest se mettent à la vente en circuits courts pour le grand public, chacune à sa manière. Seule Euralis s’appuie sur un lien direct du producteur au consommateur.

 
Sandrine est une des quarante éleveurs uniquement en circuit court pour La Table des Producteurs © Euralis
Sandrine est une des quarante éleveurs uniquement en circuit court pour La Table des Producteurs © Euralis

Ce circuit court est construit avec des éleveurs, adhérents ou clients de la coopérative, qui abattent les volailles ou canards, conditionnent les produits et livrent les points de vente. Certains aident même à la mise en rayon. Ainsi, 40 producteurs approvisionnent les corners au sein des Point Vert.

Ces productions fermières ne sont pas labellisées et sont destinées uniquement à du circuit court (marchés, restaurateurs et Point Vert). « D’une semaine à l’autre, le poids du poulet peut varier d’1,6 à 1,8 kg, le poids du magret de canard n’est pas standardisé… mais la qualité est là », complète Olivier Chabat, responsable du développement de la distribution grand public.

Des producteurs dédiés au circuit court

« Nous offrons aux consommateurs des produits locaux, authentiques et de qualité. Et de quatre magasins tests en 2012, notre réseau atteindra quarante points de vente l’an prochain. Nous nous sommes rapprochés des consommateurs et avons créé un véritable lien avec les producteurs », explique Olivier Chabat.

La Table des Producteurs existe dans 70 % des Point Vert. L’activité a enregistré une croissance de + 5 % jusqu’en 2019, les poulets et les palmipèdes constituant le premier marché depuis 2012. Et cela s’accélère depuis le premier confinement. En mai dernier, Euralis a noté une progression de 30 à 35 % par rapport à 2019. Une croissance qui se maintient. Le confinement a apporté de nouveaux clients qui sont restés fidèles.

Alimentaire et restauration sur place ou à emporter

L’offre correspond au territoire de la coopérative, du Pays basque à la région toulousaine. Chaque corner est approvisionné par des éleveurs de volailles et palmipèdes installés dans un rayon de 80 kilomètres ou maximum à une heure de trajet. « Notre exigence reste la proximité géographique entre le producteur et le magasin. Et l’éleveur n’est pas engagé sur des volumes.

"Nos category managers (anciens acheteurs) visitent régulièrement nos producteurs. Ils observent la demande des consommateurs et échangent avec les éleveurs. 80 % d’entre eux nous livrent et discutent avec les équipes dans les magasins. Le circuit court vit par ces échanges fréquents », conclut Olivier Chabat.

À Sainte-Eulalie (Gironde), Euralis teste aussi un nouveau concept plus urbain, dédié uniquement à l’alimentaire : La Table des Producteurs avec restauration sur place (hors confinement) en sus des produits alimentaires. C’est direct du producteur au consommateur avec seulement des produits locaux, de saison et en fin d’année des volailles festives exclusivement du Sud-Ouest.

Maïsadour dans les Landes et deux grandes villes

Chez Maïsadour, les boutiques En direct de nos producteurs permettent de gommer les effets de saisonnalité, car les clients achètent du canard toute l’année. « Les produits sont issus des abattoirs Delpeyrat (de Gibret, Vic-Fezensac et La Pommeraie-sur-Sèvre). Nous vendons globalement plus de viande que de foie gras, et valorisons davantage de pièces en vrac sans suremballage dans les Landes et le Gers. C’est lié à la culture Sud-Ouest, explique Julie Puyssegur, directrice de l’activité Circuits Courts.

" Ce réseau terroir compte dix boutiques : six dans les Landes, deux dans le Gers, une à La Pommeraie-sur-Sèvre et une à Sasseville (près de l’usine de saumon en Seine-Maritime). »

À Paris et Cannes, deux boutiques rôtisserie-épicerie complètent cette commercialisation directe. Un concept que la branche foie gras MVVH veut développer en franchise avec son réseau Comtesse du Barry. On y trouve du canard, mais aussi du poulet cru Maison du Peyriguet (marque de Fermiers du Sud-Ouest) et des produits transformés typiques du Sud-Ouest. La rôtisserie enregistre une forte activité pour le poulet label rouge et bio, les rôtis de magret, les cuisses confites. Menus sur places ou à emporter remportent aussi un franc succès auprès de la clientèle urbaine.

 

Les produits vendus en direct par Masïadour sont les mêmes que ceux alimentant les circuits longs © Maïsadour
Les produits vendus en direct par Masïadour sont les mêmes que ceux alimentant les circuits longs © Maïsadour

Mais, il n’y a aucun producteur en direct pour approvisionner ce réseau. Maïsadour s’appuie sur les productions de son circuit long et de ses sites industriels historiques en canards et en volailles. Ce « circuit court » représente un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. Une réflexion est en cours avec les adhérents pour ajouter des paniers précommandés de patates douces ou d’asperges, et pour valoriser d’autres productions du Sud-Ouest.

 

Vivadour en circuit court uniquement dans le Gers

Vivadour dédie son activité circuit court uniquement au Gers et ne souhaite pas l’étendre.

 

La boutique des Fleurons de Samatan séduit les clients gersois.

 

450 000 canards par an sont élevés, gavés, abattus et découpés dans le Gers pour la distribution en circuit court. Vivadour les vend via sa filiale Fleurons de Samatan et sa boutique trentenaire, Gers Distribution et sa boutique de Nogaro, ainsi que dans les magasins Frais d’Ici (à Auch et L’Isle-Jourdain). « Notre clientèle toulousaine aime s’approvisionner en produits frais issus de l’abattoir, notamment le lundi, jour de marché au gras. 40 éleveurs de la coopérative travaillent pour cette filière à 100 % IGP Gers », explique Jérôme Candau, directeur des agro-chaînes animales, végétales et bio.

Dans ses magasins Frais d’Ici, Vivadour commercialise aussi 15 600 volailles entières label rouge par an, des découpes de poulet conventionnel haut de gamme (à la marque Le Gersois) et 1 600 pintades fermières label rouge, issues de l’abattoir Fermiers du Gers de Saramon. Ces volailles ont un poids plus élevé que les produits commercialisés en GMS.

 
Linéaire de volailles Le Gersois dans un magasin Frais d'Ici  © Vivadour
Linéaire de volailles Le Gersois dans un magasin Frais d'Ici © Vivadour

 

Les plus lus

<em class="placeholder">biodevas Olivier Rousseau qualité de l&#039;eau poulets éleveur surveillance travail</em>
Deux enquêtes sur le bien-être des éleveurs de volailles 

Deux enquêtes récentes auprès d’éleveurs de volailles ont aidé à définir différentes dimensions de la qualité de vie au…

<em class="placeholder">Le travail en volière nécessite des compétences spécifiques, d’ordre animalière, technique mais aussi mécaniques pour les réparations.</em>
La volière a modifié le travail des producteurs d’œufs

L’élevage de poules pondeuses en volière est plus technique, physique et chronophage qu’en cage. Une enquête auprès d’éleveurs…

<em class="placeholder">Les grands bâtiments de reproducteurs deviennent la règle pour fournir le groupe d’accouvage BD France.</em>
Un bâtiment de poules reproductrices fait pour durer au moins trente ans

Le bâtiment de Nicolas Grellepoix est ce qu’il y a de mieux pour assurer une production d’œufs à couver nombreuse et de…

<em class="placeholder">Marina et Nicolas Grellepoix. Détenu par Nicolas, le bâtiment neuf complète idéalement l’atelier de 9000 poules parentales de Marina, situé à proximité.</em>
En Bretagne, Nicolas Grellepoix se reconvertit avec un grand atelier de poules reproductrices

À 51 ans, Nicolas Grellepoix change de métier pour devenir producteur d’œufs à couver à Loguivy-Plougras, dans les Côtes-d’…

<em class="placeholder">Sylvain Privat : « J’ai deux heures de lavage manuel, contre douze heures auparavant. La période du vide sanitaire était la plus fatigante. Aujourd’hui, je peux ...</em>
« Le robot de lavage soulage mes épaules », explique Sylvain Privat, producteur de canards gras

Trois engraisseurs de canards du Périgord ont investi dans un robot de lavage, Evo Cleaner, pour faciliter le…

<em class="placeholder">éleveur avec poussin dans la main dans son poulailler</em>
« Je gagne dix fois plus en volaille qu'en bovin par heure de travail"

Loeizig Rivalan raisonne toutes ses décisions sur l’exploitation en fonction du temps de travail, qu’il mesure au quotidien.…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)