Les ateliers d'engraissement de jeunes bovins italiens poursuivent leur restructuration et ont un faible pour les génisses
Souvent de grande dimension, les ateliers d’engraissement italien poursuivent leur restructuration. L’autre évolution majeure de ces cinq dernières années concerne leur choix d’engraisser une plus forte proportion de génisses.
Souvent de grande dimension, les ateliers d’engraissement italien poursuivent leur restructuration. L’autre évolution majeure de ces cinq dernières années concerne leur choix d’engraisser une plus forte proportion de génisses.
A l’inverse de la situation française, la plupart des unités d’engraissement Italiennes sont situées dans les zones céréalières qui sont aussi les plus fertiles de la péninsule. Cela concerne tout particulièrement la plaine du Pô, laquelle s’étend des Alpes jusqu’à la mer Adriatique et couvre toute la partie nord du pays. C’est là, dans les trois régions du Piémont, de la Lombardie et de la Vénétie que sont situées la plupart des unités d’engraissement italiennes.
Ces dernières ne sont pas toutes forcément de grande dimension même si depuis de nombreuses années, la tendance est clairement à la concentration de la production avec l’arrêt de nombreuses petites unités et le développement des plus grands ateliers. « Le nombre d’élevages a atteint 73 000 unités en 2020 contre 84 000 en 2014 (-13%) et 89 000 en 2009 (-17%). En parallèle, les effectifs de bovins viande ont progressé de + 4% / 2014 à 2,474 millions de têtes en juin 2020. » explique l’Institut de l’élevage dans un récent rapport consacré à ce pays. « D’après l’Anagrafe Nazionale Zootecnica, 73% des bovins viande sont engraissés dans des ateliers de plus de 50 places en 2020. Les 4 800 ateliers de plus de 100 places, soit 7% du parc, regrouperaient 56% des animaux contre 52% en 2014. »
Plus forte proportion de génisses
Parmi les autres évolutions notables constatées ces dernières années, est venue s’ajouter la progression de la proportion de génisses dans ces ateliers d’engraissement laquelle est d’abord liée aux décisions des distributeurs. « A partir de 2015, les grands distributeurs ont été de plus en plus nombreux à développer un segment viande de génisses dans leurs rayons. Il s’agissait d’offrir de la viande garantie tendre, issue de petites carcasses plus faciles à écouler et offrant des découpes de taille réduite. » explique le rapport de l’Institut de l’élevage. La production a suivi, d’autant que ramené à la tête, les broutardes ont l’avantage d’avoir un prix inférieur et moins fluctuant. « La part de femelles parmi les bovins engraissés de moins de 24 mois est ainsi passée de 36% en 2014 à 44% en 2020. Leur nombre a atteint 1,064 millions de têtes en juin 2020 contre 577 000 têtes en 2014. » A côté de la demande accrue des distributeurs, cette progression de la proportion de génisses dans les ateliers va aussi dans le sens des intérêts des engraisseurs. Ces derniers mettent classiquement en avant le prix plus attractif (environ + 10%) des génisses finies comparativement aux taurillons, lequel compense pour partie des niveaux de croissance moins importants sans occulter l’aptitude de ces femelles à déposer du gras plus rapidement avec un coût journalier de ration un peu moins important. L’achat de femelles maigres immobilise aussi un peu moins de trésorerie. « Les génisses sont aussi plus dociles à conduire et leur plus petit gabarit est parfois mieux adapté à des étables anciennes. » précise l’Institut de l’élevage.