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COT'Hebdo Céréales
Les appels d'offres internationaux et la révision en baisse de la récolte russe soutiennent les prix du blé

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 11 et le 18 décembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

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© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont quelque peu progressé entre le 11 et le 18 décembre 2024 sur Euronext et ainsi sur le marché physique français, compte tenu de la présence d’une certaine demande internationale, et de conditions de culture difficiles en Russie.

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Afin d’illustrer cet intérêt international, citons l’Arabie saoudite, qui s’est procuré 804 000 t de blé de force, à 268,87 $/t C&F, livraison février-avril. La Tunisie a également acheté 100 000 t de marchandises. Du côté de la Russie, les mauvaises conditions d’implantations des cultures inquiètent les opérateurs. L’analyste SovEcon a significativement abaissé ses prévisions de production 2024-2025, passant de 81,7 Mt à 78,7 Mt. Toutefois, plusieurs éléments baissiers sont venus tempérer le contexte haussier. Le principal : les bonnes perspectives de récoltes en Australie et en Argentine. Concernant cette dernière, la Bourse de Rosario évalue la récolte 2024 à un niveau proche des 20 Mt. En Australie, les autorités locales tablent de leur côté sur une moisson dépassant les 30 Mt. En France, les services statistiques du ministère de l’agriculture (Agreste) estime dans son dernier rapport mensuel une hausse des semis de blé tendre d’hiver entre 2023 (récolte 2024) et 2024 (récolte 2025), passant de 4,15 Mha à 4,5 Mha, en raison de conditions climatiques plus favorables. Ce niveau reste assez bas par rapport à ce qui a été observé lors des dernières années. Les fonds, qui avaient quelque peu survendu le marché, rachètent à présent leurs positions en cette fin d'année.

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Sur le marché physique français, le marché est calme en cette fin d'année, même si le blé fourrager fait preuve d'un regain d'intérêt de la part du Benelux. La prime a d'ailleurs progressé en blé fourrager. La meunerie française est également aux achats notamment sur la fin de campagne 2024-2025. Les affaires ont commencé sur la récolte 2025, notamment dans le Centre et l'Est. La demande est aussi ferme en amidonnerie sur la récolte 2024. Sur La Pallice, on peut signaler un manque de disponibilités en blé. Dans le Sud-Ouest, les prix du fret en direction de l'Espagne se sont appréciés, ce qui freine les affaires en cette fin d'année. Des industriels espagnols ont fait monter les prix du fret pour exécuter à temps des affaires en graines de tournesol qui avaient pris du retard à cause de la récolte tardive. Le commerce des céréales pâtit de cette augmentation des frais de logistique et l'activité se concentre sur le marché domestique.

Trafic interrompu sur la Moselle

Les coûts du fret fluvial sur le bassin de la Seine n’ont pas évolué entre le 11 et le 18 décembre, malgré une activité soutenue avant la fermeture des organismes stockeurs en cette fin de semaine. Sur le Rhin, si les prix du transport fluvial sont sans changement d’une semaine sur l’autre, le niveau du fleuve baisse, en ce début de période de basses eaux.

Concernant l’écluse de Müden en Allemagne, les portes détériorées ont été enlevées, deux portes neuves, à adapter aux dimensions de l’écluse endommagée, seraient disponibles. Il reste à effectuer le diagnostic de la structure bétonnée et à remplacer le vérin à gaz d’ouverture des portes, qui a dysfonctionné. Pour l’heure, « les autorités allemandes sont très réactives. L'écluse de Müden a été aménagée afin de pouvoir réaliser des éclusages dégradés. De ce fait, tous les bateaux bloqués pourront être libérés », commente Jean-Laurent Herrmann, conseiller en transport fluvial. Les 70 bateaux bloqués vont de fait être libérés au compte-goutte, grâce à l’installation de portes d’écluses amovibles au maniement manuel. Si certains chargeurs français ayant des installations dans la zone impactée anticipent une reprise du trafic dans le courant du mois de février, les autorités allemandes sont moins optimistes. Dès que cette « opération de sauvetage » sera terminée, les travaux de réparation commenceront réellement et devraient durer environ trois mois, rapporte Jean-Laurent Herrmann.

Cet accident d’écluse met les chargeurs sous pression. Rappelons que la Moselle est un axe fluvial de premier ordre. « Chaque année, ce sont 8 Mt de marchandises qui empruntent cette voie d’eau », souligne un courtier. Ainsi, quatre mois de fermeture de l’écluse pour travaux représenteraient 2 Mt de marchandises non acheminées, qui trouveront difficilement une alternative logistique. Des solutions multimodales existent en empruntant le Rhin et la Meuse, voire le bassin de la Seine, mais elles sont limitées. Si des transferts par camion se mettent en place, l’utilisation du train est plus complexe, organismes stockeurs comme utilisateurs n’étant pas tous connectés au réseau ferré.

La rédaction

Maïs

Évolution à la marge des prix

Les prix du maïs ont évolué dans des marges étroites entre les 11 et 18 décembre, tiraillés entre divers éléments haussiers et baissiers. Côté éléments haussiers, citons les ventes états-uniennes ces derniers jours, témoignant d'une bonne demande internationale. Ajoutons à cela l'autorisation par les autorités états-unienne de la vente d'essence contenant davantage d'éthanol. Côté éléments baissiers, notons l'annonce par l'opérateur chinois Sinograins de stopper les ventes sur le marché intérieur de marchandises provenant, en majorité, d'importations brésiliennes et états-uniennes. Ceci afin de soutenir la production locale. Au niveau hexagonal, Agreste a relevé son estimation de la production 2024, passant de 14,6 à 14,9 Mt (incluant les surfaces dédiées à la production de semences) entre les mois de novembre et de décembre, un niveau en conformité avec les espérances du marché.

En France, des compléments se font à destination des fabricants d'aliments sur la fin de campagne, mais la part du maïs se réduit dans les formulations et le marché reste très vendeur.

Orge fourragère

Repli des primes portuaires en qualité fourragère

Les primes portuaires se sont quelque peu effritées, face à une demande qui perd en intensité. Agreste estime un léger décrochage des surfaces l'orge, à 1,228 Mha cette année (récolte 2025), contre 1,238 Mha (récolte 2024) l'an passé. Les affaires se concentrent sur le marché intérieur plutôt que sur le portuaire. Les disponibilités sont faibles car les organismes stockeurs alimentent peu le marché.

Orge de brasserie

Prix en FOB Creil et Moselle alignés

Les prix de l'orge de brasserie d’hiver sur le marché physique français ont suivi une tendance stable (récolte 2025) à légèrement haussière (récolte 2024) entre le 11 et le 18 décembre. En variété de printemps, les cours ont légèrement progressé sur l’actuelle et la prochaine campagnes commerciales. A noter qu’en raison d’un problème logistique sur la Moselle (écluse endommagée à Müden en Allemagne), les cotations du FOB Moselle et du Fob Creil sont quasiment identique, toutes variétés confondues, alors qu’en général le FOB Moselle est une dizaine d’euro plus cher que le FOB Creil.

Blé dur

Attente des résultats des appels d'offres au Maghreb

La sole nationale régresse entre 2023 et 2024, passant de 210 000 ha à 206 000 ha, correspondant aux prévisions de bon nombre d’analystes privés. Sur la scène internationale, la Tunisie s'est positionnée pour l'achat de 100 000 t de blé dur, et l'Algérie pour 400 000 t.

Le marché français reste très calme et dans l'expectative face aux résultats de ces appels d'offres. Ceux-ci pourraient être remportés par le Canada et/ou l'Australie.

Avoine

Repli tarifaire

Les cours de l'avoine noire et de l'avoine blanche cèdent 5 €/t sur toutes les places de cotation, à l'exception de Pontivy où ceux de l'avoine noire se maintiennent. Les acheteurs manquent en avoine. Les cours du triticale gagnent 10 €/t dans l'Allier et restent incotés pour les autres places de marché. Ceux du seigle meunier et fourrager demeurent incotés.

Kévin Cler et Adèle d'Humières

À surveiller

Blé tendre

  • Conditions de culture en Russie, actuellement dégradées
  • Éventuelles nouvelles prévisions de récolte en Russie pour 2025.
  • Niveaux des récoltes en Argentine et en Australie, pour le moment bons.
  • Compétitivité des origines argentines.
  • Demande portuaire française, qui reste amorphe pour l’instant.

Orges 

  • Confirmation du repli de la demande portuaire française.
  • Niveau des récoltes australiennes, attendues comme élevées.

Maïs 

  • Niveau des exportations états-uniennes.
  • Dynamique de la production d’éthanol aux États-Unis.
  • État de la demande des pays de l’UE en graine jaune.
  • Confirmation de la baisse de la demande chinoise.

Kévin Cler

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