« Le coût des stocks fourragers est un faux problème en élevage »
Pour Jérôme Larcelet, consultant nutrition Seenorest, générer des stocks d'avance d’ensilage et d'enrubannage est une stratégie gagnante, avec un optimum jusqu'à six mois de stock fourrager.
Pour Jérôme Larcelet, consultant nutrition Seenorest, générer des stocks d'avance d’ensilage et d'enrubannage est une stratégie gagnante, avec un optimum jusqu'à six mois de stock fourrager.
Quelle quantité de stocks viser ?
Jérôme Larcelet - « C’est d’abord pour l’ensilage de maïs qu’il faut prévoir des stocks, car c’est la base de beaucoup de rations et c’est une culture qui peut subir des aléas climatiques. L’idéal est d’avoir trois à quatre mois de stocks d’ensilage de maïs d’avance. Ce qui permet d’attendre avant d’ouvrir ses nouveaux silos que le nouvel ensilage ait bien fermenté et que la digestibilité de l’amidon soit bonne. En cas de rendement moindre, l’ouverture pourra être avancée mais, au moins, ce stock aidera à pallier la moindre récolte. Par sécurité, on peut aller jusqu’à six mois de stocks.
Pour l’herbe, avec deux périodes de récolte, au printemps et à l'automne, il y a moins de risques de pénurie. Plus que la quantité, c’est la qualité qui peut faire défaut. Donc il peut aussi être utile de stocker des fourrages intéressants. »
Que conseiller à un éleveur souvent juste en ressources fourragères ?
J. L. - « Avant de constituer des stocks, la première étape est de réaliser un bilan fourrager pour faire le point sur ses effectifs et ses ressources fourragères, puis d’analyser la cohérence. Est-ce rentable d’engraisser des taurillons si je dois régulièrement acheter des fourrages ? De même avec les animaux improductifs comme les génisses, il y a des pistes pour en réduire le nombre en abaissant l’âge au premier vêlage, en diminuant le taux de renouvellement. »
Économiquement, les stocks d'avance sont-ils une bonne stratégie ?
J. L. - « Le coût est un faux problème. Certes, disposer de stocks fourragers conséquents, c’est de l’argent qui dort, mais l’effort intervient surtout au début de la constitution des stocks. Après, c’est un roulement. Devoir acheter des fourrages coûtera toujours plus cher que de les produire. Implanter deux ou trois hectares de maïs supplémentaires, en mettre de côté une bonne année plutôt de le vendre est un petit effort par rapport à ce que coûtent des achats en mauvaise année. »
Une fois les stocks constitués, comment les gérer ?
J. L. - « Déjà, il faut les conserver dans de bonnes conditions. Ce qui demande souvent de refaire des silos. Disposer plutôt de petits silos d’appoint permet de constituer des stocks sans avoir un fond de silo sur lequel on va remettre la nouvelle récolte. Il faut aussi gérer le roulement des stocks pour ne pas les conserver trop longtemps et adapter la superficie à semer en fonction de ce qu’il restera. »