Stress thermique : « Nous passons en monotraite l'été pour notre confort et celui de nos vaches laitières »
Dans leur élevage intensif de Bignan dans le Morbihan, Bernadette et Thierry Pédrono ont fait le choix, il y a deux ans, de passer à la monotraite pendant les quatre mois de la période estivale pour améliorer le bien-être des animaux et leur confort de travail. La baisse de la production a été compensée en bonne partie par la hausse des taux.
« Par souci de concilier le bien-être des animaux et notre confort de travail, nous avons fait le choix de passer il y a deux ans à la monotraite quatre mois de l’année, de juin à septembre. Jusqu’alors, nous travaillions en mode intensif avec 55 vaches laitières produisant en moyenne 10 000 kilos de lait par an en traite classique, sur 80 hectares. La production a baissé mais les taux compensent en partie.
Éviter de traire quand il fait chaud
Pour nous, la monotraite était une réponse à l’astreinte laitière. Pour autant, nous n’avons pas changé de système avec 25 hectares de maïs ensilage, 25 hectares de céréales et 30 hectares d’herbe. Nous avons préféré éviter aux bêtes de venir se faire traire l’été dans un bâtiment surchauffé. Une fois la traite effectuée le matin, les vaches rejoignent les paddocks sur les 22 hectares de prairies qui entourent le corps de ferme. Elles se baladent et reviennent dans le bâtiment en pleine journée pour se protéger du soleil, et systématiquement le soir pour un complément d’alimentation, enrubannage voire maïs, car nous sommes un peu juste en pâture accessible.
Pour notre part, nous avons plaisir à organiser nos journées différemment. Nous nous considérons un peu en vacances pendant l’été. Le revers de la médaille, c’est évidemment une production en baisse. La production se situe désormais à 8 500 kilos par tête et par an, soit 15 % de production en moins.
Moins de charges, plus de temps libre
Nous avons compensé cette baisse en bonne partie par une augmentation de la matière utile. Les taux ont gagné entre 4 et 5 points. Pratiquer la monotraite abaisse aussi les charges de mécanisation et le volume de paille en stabulation. Je conçois que réduire sa production ne soit pas possible pour tout le monde, surtout lorsqu'on a des emprunts à rembourser. Installés depuis vingt-quatre ans, nous avons soldé l’essentiel des prêts. Nous sommes en fin de carrière : il nous reste sept à huit ans à faire. Dans le cas contraire, il n’est pas sûr que nous serions passés à la monotraite. Ce qui est clair, c’est que nous ne reviendrons plus en arrière. »