Sécheresse : un mélange pour prairie d’été adapté en Rhône-Alpes
Un mélange dérivé du Saint-Marcellin, enrichi en légumineuses et en chicorée ou plantain, fait ses preuves dans tout le quart sud-est, à condition de veiller à la conduite du pâturage.
Un mélange dérivé du Saint-Marcellin, enrichi en légumineuses et en chicorée ou plantain, fait ses preuves dans tout le quart sud-est, à condition de veiller à la conduite du pâturage.
La ferme du lycée agricole du Valentin dans la Drôme a développé le mélange Saint-Marcellin il y a plus de vingt ans. Aujourd’hui commercialisé par Barenbrug, il se compose d’une fétuque élevée (44 % en poids), un dactyle tardif souple d’utilisation (24 %), deux RGA intermédiaire ou demi-tardif dont un tétraploïde et un diploïde (16 %), deux trèfles blancs dont un nain et un géant (10 %) et un lotier (6 %).
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Le Valentin ne s’est pas arrêté là. Le site se caractérise par un sol sablo-limono-argileux profond mais filtrant et par un déficit hydrique (pluie - ETP) qui peut passer sous -700 mm entre le 1er janvier et le 20 septembre. Des essais ont été conduits sans irrigation avec des mélanges plus diversifiés. Il ressort que le mélange associant le Saint-Marcellin (20 kg/ha), de la luzerne (8 kg), du sainfoin (20 kg), un trèfle violet (2 kg) et une chicorée (0,5 kg) présente de meilleurs rendements : 8 t MS/ha en 2023, contre 4 à 4,4 t MS pour des mélanges sans fétuque élevée et dactyle.
Plusieurs espèces résistantes au sec
« Ces mélanges incluant fétuque et dactyle sont adaptés à une conduite avec une forte pression de pâturage, sans surpâturage », insiste Jean-Pierre Manteaux, de la chambre d’agriculture de la Drôme. « Avec un peu d’irrigation (4 à 7 tours de 35 mm), la prairie diversifée du Valentin donne 13 t MS/ha en moyenne sur treize ans. Au bout de quatre ans, il reste encore de la luzerne et du sainfoin. »
Plus de légumineuses et des bio-actives
La méthode utilisée au Valentin pour améliorer le mélange est appliquée dans l’expérimentation PME Kidure, dans la Drôme, l’Isère, l’Ain, les Savoie, jusqu’en Ardèche. « Nous partons du mélange local habituellement semé s’il fonctionnait plutôt bien. Nous réduisons les quantités semées de ce mélange, pour ajouter des espèces résistantes au sec. Si le mélange local ne tient vraiment plus la route, nous partons du Saint-Marcellin. »
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L’objectif est également d’aboutir à un mélange plus riche en légumineuses, pour répondre aux attentes des éleveurs qui veulent un fourrage qui reste de qualité malgré la constitution de stocks sur pied en été. La part de luzerne, de sainfoin et de trèfle violet est donc renforcée. Des trèfles annuels peuvent être ajoutés (1 kg/ha) pour un démarrage rapide la première année.
Enfin, les mélanges qui tirent leur épingle du jeu comportent aussi des espèces bio-actives (non météorisantes, riche en tanin) : chicorée (0,5 kg) ou plantain (2 kg maximum).