Pourquoi les ETA devraient encore augmenter leurs tarifs en 2023
Affectées par de multiples hausses de charges, les entreprises de travaux agricoles ont augmenté leurs tarifs en moyenne de 5 à 15% en 2022 et pourraient encore procéder à des hausses en 2023.
Affectées par de multiples hausses de charges, les entreprises de travaux agricoles ont augmenté leurs tarifs en moyenne de 5 à 15% en 2022 et pourraient encore procéder à des hausses en 2023.
« La situation en 2022 a été catastrophique pour tout le monde, et notamment dans le milieu agricole avec la sécheresse, les carburants et le prix des pièces qui ont explosé et un manque de rendement. C’est une année qu’il faudra vite oublier », rappelle Gérard Napias, président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT), ce 7 décembre devant la presse.
Seule une ETA sur cinq a augmenté ses tarifs de plus de 20%
Face à cette situation 58% des entreprises de travaux agricoles (ETA) ont augmenté leurs tarifs de 5 à 15% hors dispositif d’indexation du carburant, selon une enquête adressée par la FNEDT à ses adhérents à l’automne 2022 (344 réponses). Une ETA sur cinq a appliqué une hausse de tarif supérieure à 20% et autant se sont limitées à moins de 5%. « Ces dernières, si elles réalisent uniquement des travaux agricoles, éprouveront vraisemblablement de grandes difficultés économiques » prévient la fédération dans un communiqué.
« Je fais le plein de la ma cuve de GNR de 15 000 litres tous les mois pour 8 000 à 9 000 euros habituellement, c’est monté jusqu’à 18 000 à 19 000 euros. Le prix de l’AdBlue aussi a explosé. J’ai regardé sur les huit premiers mois de 2022, les coûts de l’énergie pour mon entreprise avaient grimpé de 45%. On ne peut pas rester sans le traduire dans la facture », explique Gérard Napias, entrepreneur de travaux forestiers et sylvicoles dans les Landes.
On ne peut pas rester sans le traduire dans la facture
Plus généralement, selon la FNEDT, « les ETA ont vu leur facture de carburant tripler, les prix des pièces et consommables grimper de 20% (voire doubler dans le cas des films d’enrubannage), sans oublier l’inflation des assurances et les hausses successives de rémunérations de la branche ETARF (convention collective nationale des entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers), entre 5,8 et 6,8% en 2022 ».
Le prix du matériel agricole va continuer à grimper
Les tarifs des ETA vont-ils encore augmenter en 2023 ? « Le prix des carburants aurait tendance à se tasser un peu mais le prix du matériel agricole va continuer à augmenter avec des hausses de 10 à 15%, je pense qu’il faudra faire attention à accompagner ces hausses. On sera obligés de mettre quelques pourcents en plus », répond le président de la FNEDT à notre question.
« Et ce d’autant plus que certaines hausses ont été faites a minima en 2022. Il faudra remettre une hausse sur 2023, il en va de la pérennité des entreprises, sachant qu’il va aussi y avoir une hausse du Smic fin décembre », complète Philippe Largeau, premier vice-président délégué de la FNEDT, président de la Commission affaires sociales, emploi et formation.
« La flambée des coûts de production n’est pas encore terminée. Devant les blocages, la FNEDT encourage les ETARF à réajuster leurs tarifs pour maintenir les investissements, fidéliser les salariés et éviter les ruptures des chaînes d’approvisionnement », conclut Gérard Napias dans un communiqué de presse, déplorant la non-exonération des cotisations sociales des salariés TODE, ce qui génère un problème d’équité dénonce la FNEDT.