Génisses laitières
Plan de buvée simplifié et graines entières assurent de bonnes croissances
Génisses laitières
Six buvées de lait entier par semaine et des graines entières s´inscrivent au menu des petites génisses de la ferme expérimentale des Trinottières. Les résultats technico-économiques sont au rendez-vous.
Simplification du travail et autonomie protéique sont plus que jamais d´actualité à la ferme expérimentale des Trinottières, dans le Maine-et-Loire. Pour la troisième année consécutive, la station a expérimenté l´utilisation de graines entières pour les génisses jusqu´à six mois. L´essai mené l´hiver dernier confirme que cette pratique ne pénalise nullement la croissance des animaux. Néanmoins, cette fois, les techniciens sont allés plus loin dans la stratégie de réduction du temps de travail, en simplifiant également l´alimentation lactée des veaux. « Dès la troisième semaine, nous sommes passés de deux buvées par jour à une seule le matin, et la buvée du dimanche matin est supprimée pour alléger l´astreinte en fin de semaine, rapporte David Plouzin, technicien en charge de l´essai. Et les résultats sont au rendez-vous ! »
Très tôt,les veaux s´amusent à croquer les graines entières de maïs, pois ou lupin. Ils les valorisent bien malgré la dureté des coques. ©D. R. |
Les objectifs de croissance sont atteints
Avant de passer à une buvée par jour, les veaux reçoivent 2 l de colostrum matin et soir en première semaine, et 6 l de lait en 2 repas/j en deuxième semaine. Le lait distribué est constitué pour 3/4 de lait entier et 1/4 de colostrum réfrigéré. Au bout d´une semaine, un premier lot de génisses reçoit un mélange fermier de maïs grain-lupin associé à un foin de prairie naturelle, et le second un mélange de maïs grain-pois en complément d´un foin de luzerne. « Le foin de luzerne, plus riche en azote, permet de compenser la teneur en protéine du pois, plus faible que celle du lupin, précise le technicien. Le passage à une buvée/j n´a pas posé de difficulté et le dimanche les génisses ont compensé le manque de lait par une ingestion plus importante de concentrés (environ 0,5 kg supplémentaire). » Au sevrage, les 2 lots présentent des niveaux de croissance satisfaisants : 106 kg en moyenne. Toutefois, le sevrage s´est réalisé à 11 semaines au lieu de 10 habituellement. « Les graines entières sont très bien consommées par les animaux, elles apparaissent appétentes même par temps humide, souligne D. Plouzin. De plus, elles contribuent à la bonne hygiène des aliments restant dans l´auge. »
La présentation sous forme de graines entières n´apporte en fait que des avantages. Non seulement, elle permet un gain de temps aux éleveurs, mais elle évite aussi d´investir dans un aplatisseur ou un broyeur.
A six mois, l´objectif des 200 kg est atteint pour les génisses des deux lots. Les niveaux de croissance du lot maïs grain-lupin se révèlent inférieurs à celles du lot maïs grain-pois : 207 contre 218 kg. Du sevrage à six mois, les deux lots ont consommé la même quantité de concentrés, soit 2,8 kg, mais le second lot a consommé davantage de foin. « Ce qui compte, c´est avant tout de distribuer du foin de première coupe, rappelle le technicien. Ce dernier se révèle de meilleure qualité par sa richesse en fibres digestibles. »
Sur le plan économique enfin, il n´y a pas de différence entre les deux lots pendant la phase lactée. Du sevrage à six mois, le lot nourri avec le mélange maïs grain-pois affiche un surcoût alimentaire d´environ 12 euros par génisse, lié à une consommation plus importante de foin de luzerne. Surcoût toutefois compensé par des performances techniques supérieures.