« Notre litière malaxée est en paille broyée »
A la SCL Elevage du Pla, à Momères, dans les Hautes-Pyrénées, les éleveurs ont sept ans de recul avec leur litière malaxée. Ils en sont très satisfaits, pour la santé des vaches laitières et le temps de travail.
A la SCL Elevage du Pla, à Momères, dans les Hautes-Pyrénées, les éleveurs ont sept ans de recul avec leur litière malaxée. Ils en sont très satisfaits, pour la santé des vaches laitières et le temps de travail.
Le bâtiment, de 2013, abrite 150 vaches traites (10 000 l/VL/an) sur litière malaxée compostée, en paille broyée, avec 11,5 m2 par vache. De structure métallique, ce bâtiment est bien ouvert sur les deux longs-pans, avec filet brise vent.
Il y a 12 poteaux au total, dont 8 poteaux au niveau du couchage des laitières. « Pour le curage et le hersage (NDLR : pour malaxer, les éleveurs passent une herse), les poteaux gênent un peu mais c’est gérable, indique Clément Simian Buissonnet, un des 4 associés de la SCL. Par contre, les poteaux nous ont gêné pour installer le chien de propreté. Il a fallu installer plus câbles et de chaînettes pour contourner les poteaux et que le chien puisse aller jusqu’au fond de l’aire de couchage. Donc, dans l’idéal, soit il faut essayer de ne pas avoir de poteau dans la zone de couchage. Soit, il ne faut pas avoir besoin de chien de propreté. »
La SCL Elevage du Pla utilise de la paille broyée depuis presque le début. « On n’en consomme pas plus que dans un système logette bien paillé », assure Clément Simian Buissonnet, un des 4 associés. En moyenne 3,5 kg/VL/an sur l’année.
Le gros avantage de la litière malaxée compostées est le confort des vaches. « Il y a beaucoup moins de dermatite et de boiterie qu’en système logette. » Et un temps de travail réduit, et beaucoup moins pénible. « En logettes, l’entretien était manuel. »
19 m2 par vache en 2013, puis 11,5 m2
Au démarrage en 2013, les éleveurs ont octroyé 19 m2 par vache. Puis, ils ont augmenté la densité animale. Les vaches traites ne sortent pas au pâturage. Située au sud de Tarbes (140 km de l'océan), la stabulation subit moins d'humidité que dans les Pyrénées atlantiques. « Cela fonctionne aussi bien avec 11,50 m2. Nous n'avons pas de mammite, pas de pénalité cellule ni butyrique, hors exception, nous sommes toujours en qualité super A. » Les vaches sont propres.
30 à 60 cm d’épaisseur de litière épandue
L’entretien de la litière a évolué au gré des expériences de la SCL. Au début, elle était composée d’un mélange sciure et paille broyée et faisait 20 cm d’épaisseur. Aujourd’hui, les éleveurs amènent davantage de litière et 100% de paille broyée. « Nous épandons la litière à la mélangeuse pailleuse, et la sciure faisait trop de poussière. La paille broyée est aussi efficace pour absorber l’humidité et faire une bonne litière aérée et compostée. Nous en amenons 60 cm d’épaisseur en fond de zone de couchage, et ça fait plutôt 30 cm près du couloir d’exercice », détaille Clément Simian Buissonnet.
Un paillage quotidien les hivers humides
L'entretien de la litière est adapté à cette densité. En hiver, quand il fait humide, les éleveurs paillent tous les jours à la mélangeuse pailleuse, environ 700 kg par jour, soit plus de 4 kg par vache. "Quand il fait sec sur le printemps été, on ne paille plus. Les automne et hiver secs, on est autour de 2 kg/VL/j." Le hersage a lieu une à deux fois par jour. Une fois le jour où les éleveurs paillent. Deux fois, les jours sans paillage. « On ajuste l'entretien de la litière en fonction de la propreté des vaches et de l'aspect de la litière. »
Un curage par an au lieu de deux
Le curage avait lieu deux fois par an avant 2019. « Depuis, nous ne curons plus qu’une fois, en septembre octobre. On gagne en temps de travail, et cela fonctionne aussi bien comme cela. Il faut curer par beau temps, pour que la litière fraîche ne soit pas humide au démarrage du processus de compostage. Et on ne vide jamais complètement pour accélérer l'ensemencement de la litière fraîche. L’objectif est que la première phase de compostage soit rapide pour que la litière se stabilise rapidement. Par la suite, le compostage se fait à basse température. »
Ventilateurs et chien de propreté
Les éleveurs ont aussi fait quelques aménagements qui ont une incidence sur la qualité de la litière. Neuf ventilateurs servent à la fois pour le confort thermique des animaux et pour aérer et sécher la litière.
La SCL a installé un chien de propreté en 2017, « à la fois pour améliorer la qualité de la litière, pour faire entrer les vaches plus vite en salle de traite, et pour les mener au cornadis pour la contention. Le chien fait lever les vaches six fois par jour pendant cinq minutes", décrit Clément Buissonnet. Il n’est électrifié que quand il y a beaucoup de primipares.
Pas autonome sur le matériau de litière
Le point de fragilité de la SCL Elevage du Pla est qu’elle ne produit pas de paille. Elle achète sur pied aux alentours, l’équivalent d’environ 600 bottes de paille par an. Mais « on arrive toujours à en acheter pas trop cher. Le prix de la paille oscille entre 60 et 70 euros livré de France (Gers, Landes, Hautes-Pyrénées) ou d'Espagne. Nous n’avons pas une grande capacité de stockage donc on se fait livrer 1 à 2 fois par mois. »
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