« Notre bâtiment est évolutif grâce au bloc traite indépendant »
À la SCEA de la Gare dans le Nord, les associés ont fait le choix d’un bloc traite central, déconnecté des deux stabulations qui l’entoure pour faciliter les évolutions éventuelles.
À la SCEA de la Gare dans le Nord, les associés ont fait le choix d’un bloc traite central, déconnecté des deux stabulations qui l’entoure pour faciliter les évolutions éventuelles.
Pas moins de 3,5 millions de litres de lait sont produits à la SCEA de la Gare, située à Saint-Waast la Vallée. Le troupeau de 350 vaches à 10 700 kg de moyenne, composé à 60 % de Prim’Holstein et 40 % de Montbéliardes, est conduit en famille par Clothilde et Pascal Boez, ainsi que leurs trois enfants Charles-Edouard, Marie-Laure et Anne-Sophie. Suite à l’augmentation du volume, ils ont entièrement repensé leurs bâtiments en 2008. « À l’époque, le bâtiment constitué d’un bloc de 180 logettes paillées avec fumière couverte et salle de traite TPA 2X12, réalisé lors de la mise aux normes en 1998, n’était plus adapté pour nos 200 vaches », se souviennent les éleveurs.
« Bien que nous ayons de la paille en quantité sur l’exploitation, nous avons souhaité changer de système et passer en tout lisier. La paille, c’est trop gourmand en main-d’œuvre et les fumiers fous sont difficiles à gérer », avance Clothilde Boez. Le nombre de vaches augmentant, les éleveurs se sont aussi interrogés sur l’opportunité d’investir dans un robot de traite. « Mais nous n’avons pas la fibre informatique et surtout, cela nous embêtait d’opter pour une solution qui nous figeait en termes d’effectif. Le choix du roto se révélait plus souple en termes d’évolution du cheptel. »
Autre contrainte : le manque de place à l’auge implique de travailler sans cornadis. D’où la nécessité de se donner les moyens d’isoler facilement les vaches en sortie de salle de traite.
À travers le projet, la priorité a été de loger davantage de vaches pour désengorger le bâtiment initial et se laisser de la marge pour pouvoir produire plus. « Nous avons conçu un bâtiment permettant de monter en effectif au fil des années, sans avoir à tout repenser », résume Bertrand Flament de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais. Le second objectif a été de valoriser le bâtiment existant, relativement récent (10 ans). Enfin, le projet devait faciliter la gestion en lots des animaux et permettre l’accès aux prairies situées côté sud et est. « Nous avons adopté une réflexion large, à long terme, en nous donnant les moyens de parvenir à un bâtiment à la fois fonctionnel pour les hommes et confortable pour les animaux. »
« Nous avons recyclé l’ancienne salle de traite en nurserie. Elle abrite une trentaine cases individuelles et 7 cases collectives pouvant accueillir 120 veaux, faciles à curer par un jeu de barrières fonctionnelles. »
Le second réagencement a consisté à creuser la fumière pour créer 90 nouvelles places de logettes sur caillebotis (2,50 m de profondeur), perpendiculairement aux 180 logettes existantes. Des racleurs acheminent les déjections de la stabulation existante vers les caillebotis (10 000 m3 de stockage).
Trois nouvelles constructions sont sorties de terre. La première concerne l’extension de la stabulation au-delà de l’ancienne fumière, pour loger 80 vaches taries sur aire paillée. La seconde est un bâtiment de 400 logettes pour les génisses de plus de 10 mois (photo 6).
Et au centre de ces deux stabulations siège le bloc traite, construit comme un module indépendant. Ce module abrite un roto de 31 postes intérieur, l’aire d’attente, la laiterie, 20 logettes et une trentaine de places sur aire paillée pour les fraîches vêlées et vaches à problèmes. Il communique avec la stabulation par un couloir menant à l’aire d’attente. « La position du bloc traite est stratégique. Il est à la fois accessible (côté ouest) depuis la stabulation des laitières par un couloir menant à l’aire d’attente, et, à terme, il pourra également l’être (côté Est) depuis le bâtiment des génisses, construit 15 mètres plus loin », mentionne Pascal Boez.
Combien ça coûte ?
L’intégralité du bloc traite a coûté 560 000 € en 2008.
- Terrassement (1 700 m3 fosse) + accès : 8 000 €
- Bâtiment (charpente, couverture, parois bétons, portes) : 180 000 €
- Fosse et caillebotis (sous aires d’attente et d’exercice) : 150 000 €
- Electricité : 10 000 €
- Eau : 12 000 €
- Roto et barrière poussante : 200 000 €