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MARCHÉS ET PRIX DU LAIT
MARCHÉS ET PRIX DU LAIT - Des incertitudes pour la fin de l’année

Les cours des produits industriels commencent à remonter, le lait spot aussi… mais jusqu’où ? Jusqu’à quand ? L’équilibre entre offre et demande est précaire. Des entreprises souffrent de l’engorgement des marchés.

L’ÉQUILIBRE DES MARCHÉS dépendra
du rebond des cours cet été
et de l’évolution de l’offre dans
l’hémisphère Sud notamment.
L’ÉQUILIBRE DES MARCHÉS dépendra
du rebond des cours cet été
et de l’évolution de l’offre dans
l’hémisphère Sud notamment.
© S. Leitenberger

«Le prix du lait moyen français sur le premier semestre 2012 est d’un niveau comparable à celui du premier semestre 2011. Plus en détail, le 1er trimestre 2012 était en hausse (+3 % par rapport au 1er trimestre 2011), mais le 2e trimestre 2012 était en baisse (-3 à -4 %). Pour le 3e trimestre, vu l’évolution des cours des produits industriels et du prix allemand, le prix du lait devrait être inférieur au 3e trimestre 2011. Pour le 4e trimestre, tout va dépendre de l’ampleur du rebond des cours des produits industriels », décrit Benoît Rouyer, économiste au Cniel.


Depuis début mai, le creux de collecte de l’hémisphère sud et la fin du pic de collecte en Europe ont en effet permis aux cotations du beurre et des poudres de repartir à la hausse. « Les cours devraient être meilleurs jusqu’en octobre. Les opérateurs qui attendaient pour acheter que les cours baissent encore sont en train de revenir. En Europe, des contrats se concluent sur plusieurs trimestres ; cela va améliorer la situation des stocks des industriels », pointe Gérard Calbrix, économiste à Atla.

« À partir d’octobre, l’équilibre des marchés dépendra des conditions climatiques dans l’hémisphère sud. » L’équilibre est précaire…


La baisse des prix des produits laitiers constatée depuis plusieurs mois est liée à une production qui se développe partout dans le monde, même en Russie, Biélorussie, Ukraine, du fait de bonnes conditions climatiques. « Le premier semestre 2012 se caractérise par une situation de surproduction au niveau mondial », résume Gérard Calbrix.

Heureusement, la demande reste très forte, et continue de tirer le marché des poudres de lait écrémé et du lactosérum. En conclusion, « la situation n’est pas comparable à 2009. Pour l’instant, les cours se tiennent et même s’améliorent. »


Des laits flottants et le spot à moins de 200 €/1000 l en mai


En France, les marchés encombrés, la détérioration des cours, et une concurrence renforcée dans le lait de consommation, l’emmental, mais aussi l’ultrafrais, mettent à mal certaines entreprises et accentuent les difficultés chez d’autres. « Un des problèmes est que les capacités de transformation sont insuffisantes pour traiter toute la collecte française. Du coup, du lait part en lait spot, très mal valorisé en ce moment (moins de 200 €/1000 l en avril-mai, 270 € mi-juin), et pèse sur le reste du marché. La grande distribution connaît le prix du lait spot et s’en sert pour faire pression », ajoute Bruno Verkest, de la FDSEA Loiret.

Prix du lait d’avril en France et en Allemagne


Le prix du lait d’avril en France(1) était de 293,13 euros/1 000 l. Soit une baisse de 2,86 % par rapport à avril 2011. La baisse sera du même ordre pour juin.


Le prix moyen allemand du mois d’avril est de 311,84 euros/1000 l. Sachant qu’en France, l’indice de saisonnalité est négatif sur le mois d’avril (plus ou moins important suivant les régions), le prix désaisonnalisé français est en fait supérieur au prix allemand.


Pour le mois de mai, une chute du prix allemand est possible. « Ils ont cédé des baisses importantes de tarif à la grande distribution, pour le lait de consommation et le beurre », indique Benoît Rouyer, du Cniel. Si cela se confirme, cela aura un impact sur le prix du lait en France au 3e trimestre.

(1) toutes primes comprises, toutes qualités confondues, ramené à un lait standard (38 g de MG, 32 g de MP)

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