Mammites : « La bactériologie à la ferme est faisable mais pas rentable »
Testé sur les fermes expérimentales de Trévarez et des Trinottières, la réalisation des bactériologies de mammites à la ferme, en vue de traiter sélectivement aux antibiotiques, n'a pas permis un retour sur investissement satisfaisant.
Testé sur les fermes expérimentales de Trévarez et des Trinottières, la réalisation des bactériologies de mammites à la ferme, en vue de traiter sélectivement aux antibiotiques, n'a pas permis un retour sur investissement satisfaisant.
La limitation du recours aux antibiotiques contre les mammites reste un enjeu fort pour la filière laitière. Suite à une publication nord-américaine qui avait conclu à la possibilité d’une forte réduction de l’usage des antibiotiques en lactation, sans impact négatif, en ciblant mieux les traitements, des essais ont été mis en place en 2020 dans le cadre du réseau français FarmXP.
Il ressort que la forte prévalence des bactéries Gram-positif dans les mammites cliniques peu sévères amène peu d’opportunité de traitement sélectif en lactation dans les deux stations représentatives du contexte du Grand-Ouest. Un test rapide à la ferme (AccuMast®) a été utilisé dans les fermes expérimentales des Trinottières et de Trévarez pour étudier la faisabilité pratique, le potentiel de non-traitement antibiotique et le retour sur investissement.
« Cet essai a montré la faisabilité des analyses avec kit rapide à la ferme grâce à une bonne qualité des prélèvements et à l’organisation logistique mise en place », décrit Marylise Le Guénic, de la chambre d’agriculture de Bretagne. Le temps de travail total, comprenant le prélèvement aseptique à la traite, l’ensemencement après la traite puis la lecture de la boîte le lendemain, ainsi que le rangement, avoisine un quart d’heure. « Mais c’est un quart d’heure qui perturbe la routine », affirment les techniciens.
Le potentiel de mammites pouvant ne pas être traitéees aux antibiotiques n’a pas dépassé 15 %. « Les économies d’antibiotiques permises en ciblant les traitements seulement sur les staphylocoques, streptocoques ou entérocoques, et la limitation du lait écarté n’ont pas compensé les coûts induits par les tests sur 100 % des mammites, poursuit Marylise Le Guénic. Ce serait le cas, hors amortissement de l’étuve, si le potentiel de réduction était de l’ordre de 20 % avec utilisation de tous les tests avant péremption. »