« Depuis quatre ans, nous avons toujours un lot d’une douzaine de génisses de 2 ans qui restent tout l’hiver dehors. Nous aurions la place de les loger en bâtiment mais quand il y a de l’herbe autant en profiter. D’autant que selon les années, cela peut représenter une économie de fourrages non négligeable. C’est aussi moins de boulot et moins de fumier à gérer. L’hiver dernier, très doux, s’est particulièrement bien prêté au pâturage hivernal. Nous veillons à limiter le chargement pour ne pas abîmer les parcelles.
Les génisses ont pâturé sur 5 hectares en full-grass (40 ares/animal). J’ai arrêté de les complémenter en foin mi-décembre car elles mettaient vraiment du temps à consommer les balles. J’ai même stoppé le CMV. L’herbe a continué de pousser toute la saison, notamment la fétuque dont la croissance se poursuit à des températures basses. Les bêtes ont eu une très bonne croissance, elles étaient belles avec le poil fin. L’hiver précédent, moins clément, elles avaient le poil plus épais, plus piqué. Et, j’avais dû les complémenter davantage en fourrage. Cela dit, leur croissance, limitée durant la saison hivernale, était repartie de plus belle au printemps.
L’autre avantage, c’est que les parcelles se trouvent bien nettoyées en fin d’hiver, ce qui favorise une repousse de qualité au printemps. Avec le changement climatique, nous ferons sans doute moins de pâturage en été et davantage en hiver. Dans notre système, en bio, nous voulons vraiment valoriser du mieux possible les brins d’herbe, quelle que soit la période à laquelle ils poussent. »
