"Les excès d'eau de cet hiver génèrent des surcoûts sur notre élevage"
Chez Loïc Rineau, éleveur en Gaec à deux associés et un salarié à mi-temps, en Vendée, avec 75 vaches laitières pour 800 000 litres.
Chez Loïc Rineau, éleveur en Gaec à deux associés et un salarié à mi-temps, en Vendée, avec 75 vaches laitières pour 800 000 litres.
« Du 1er octobre 2019 au 1er mars 2020, il est tombé plus de 840 mm de pluie, soit plus qu'en une année "normale". C'est clairement un record de précipitations sur la période hivernale.
Cet hiver est l'exact opposé de l'hiver dernier, où les vaches ont pu pâturer presque tout l'hiver. Cet hiver, les vaches n'ont jamais pu sortir. Car, pour la gestion des transitions alimentaires, nous ne les sortons que quand on peut les sortir au moins quelques heures tous les jours.
Outre ce manque à gagner, la qualité de la première exploitation de l'herbe ne sera pas bonne. L'herbe a poussé mais il n'a pas été possible de la faucher. Je pense que nous ferons un premier tour de pâturage avec nos génisses croisées charolaise prim'holstein, avant d'y mettre les laitières, pour réduire les refus.
Sur les 50 hectares de blé que nous avons semé, une dizaine d'hectares a disparu à cause des excès d'eau. On manquera donc de paille pour les animaux. D'habitude, nous mettons de la paille pour l'alimentation des génisses et des taries, et nous paillons les logettes avec 4 kg par vache pour réaliser un fumier mou compact. Pour pallier le manque de paille, nous avons acheté du foin à un voisin qui arrête le lait, et nous remplacerons la paille par du foin dans l'alimentation : aujourd'hui, avec la spéculation sur la paille (environ 100 €/t début mars), celle-ci est plus chère que le foin (50 €/t début mars). Par ailleurs, nous devions entretenir des haies. Nous valoriserons le bois en fond de litière pour les génisses.
L'apport d'azote minéral a pu être réalisé le 11 mars. Habituellement, il est réalisé vers le 1er février sur prairie et mi-février sur le blé.
Nous pensons que le rendement du blé sera d'environ 50 qx au lieu de 80 qx l'an dernier (bonne année).
A la place des 10 ha de blé disparus, au 10 mars, on ne savait pas encore quoi semer à la place et quand on pourrait intervenir ; les sols étaient encore gorgés d'eau. La date optimale pour les semis de blé de printemps et d'orge de printemps est dépassée à présent . Nous envisageons une avoine brésilienne pour faire de la semence fermière pour nos couverts, et qui amènera de la paille.
Heureusement, nous avons deux fumières couvertes. D'habitude, on stocke une partie du fumier au champs, mais là c'est impossible. Heureusement, notre fumier mou compact se tient bien et nous avons pu monter le tas dans les fumières. Pour les eaux vertes et blanches, le Gaec a une fosse en géomembrane. »