Les élevages allemands contraints à de plus en plus de bien-être animal
Les éleveurs prennent conscience qu’il faudra adapter bâtiments et conduite des troupeaux à la demande sociétale.
Les éleveurs prennent conscience qu’il faudra adapter bâtiments et conduite des troupeaux à la demande sociétale.
Le débat sur le bien-être animal est attisé depuis plus de cinq ans par les associations de défense de la cause animale. Si le porc et la volaille sont les premiers visés, le tour des bovins arrive. Les 20 % d’étables entravées allemandes (mais 50 % des bâtiments en Bavière) font l’objet de sévères critiques. La demande politique de les faire disparaître a été reprise par la grande distribution, elle-même mise sous pression par les partisans de la cause animale. La profession a obtenu un sursis en expliquant que pareille exigence menaçait l’existence de ces petits élevages, souvent enclavés dans les villages, mal placés pour construire du neuf alors qu’ils n’en ont la plupart du temps pas les moyens. Leur faire mettre la clé sous la porte détruirait en outre leur contribution au maintien du paysage.
Un label bien-être pour les vaches créé par l’association DTB
Cette passe d’armes n’est pas la seule. Le DTB (Société allemande de défense des animaux) a créé son propre label bien-être pour les vaches fin 2016. Son cahier des charges limite la taille des troupeaux à 300 ou 600 UGB selon le niveau d’engagement souhaité par l’éleveur. Il interdit l’abattage d’une vache gestante et la stabulation entravée. Il réclame des logettes « confortables », autant de places à l’auge que de vaches dans le troupeau, un box d’infirmerie et un autre de vêlage, l’écornage des veaux sous anesthésie. L’élevage a accès à un niveau premium du label s’il donne accès à une aire d’exercice et au pâturage. Parmi les critères pour évaluer le bien-être des animaux, le DTB se base sur la fréquence des mammites et le comportement des vaches. Si la profession reconnaît la nécessité d’évoluer vers plus de bien-être, elle pointe certaines incohérences des demandes du DTB comme la confirmation par échographie qu’une vache n’est pas gestante à l’abattage et l’obligation d’imposer au moins 50 % de murs non pleins dans les stabulations. Pour l’heure, environ 150 ateliers sont candidats à un tel label dans le sud du pays.
Le ministère fédéral de l’Agriculture annonce pour sa part un label Mehr Tierwohl, traduisez « Plus de bien-être animal », que les industriels pourront librement apposer à partir de 2018 sur les viandes de volaille, de porc et de bœuf, voire les produits laitiers. Le cahier des charges est attendu pour avril 2017.