L'empreinte environnementale du lait français s'est déjà améliorée
Le Cniel et l'Institut de l'élevage ont
communiqué, lors du Space, sur les améliorations constatées, dans tous les systèmes laitiers,
sur l'empreinte carbone et le potentiel d'eutrophisation.
le plan de réduction
des émissions de GES
de la production laitière. Une de ses finalités
est de valoriser financièrement les
efforts de la production.
Entre 1990 et 2010, l'empreinte carbone du lait a baissé d'environ 20 %, passant de 1,3 à 1,0 kilo de CO2 par litre de lait. Les six systèmes laitiers analysés (plus ou moins d'herbe et de maïs, en plaine et en montagne) ont réduit leur empreinte grâce à une baisse de leurs émissions.
Entre 1990 et 2010, le potentiel d'eutrophisation s'est réduit de 60 %, passant de 60,5 à 22 kg PO4/ha. Cet indicateur prend en compte les rejets en azote et en phosphore des exploitations et les caractéristiques du milieu. Il baisse pour tous les systèmes, et les écarts entre systèmes se sont considérablement réduits.
Ces performances s'expliquent par la mise aux normes des exploitations (plus de stockage, meilleure valorisation des déjections), l'optimisation des pratiques de fertilisation pour répondre au plus juste aux besoins des plantes et l'augmentation de la production par vache, qui s'est notamment traduire par une réduction du cheptel français pour un même volume de lait produit.
Ces résultats sont très encourageants pour tenir les objectifs de l'Union européenne de réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre) : -20 % à horizon 2020 (par rapport à 2005), -36 % à horizon 2030 (par rapport à 1990), -42 à 49 % en 2050 (par rapport à 1990).
Carbon dairy, pour poursuivre les améliorations
Le plan carbone de la production laitière française porte un nom : Carbon Dairy. Porté par un réseau (Institut de l'élevage, Cniel, contrôles laitiers et chambres d'agriculture de Bretagne, Pays de la Loire, Basse Normandie, Nord Pas de Calais, Lorraine, Rhône Alpes), il va durer de juillet 2013 à juin 2018. Son objectif est la réduction de 20 % des émissions de GES à échéance de dix ans, tout en assurant la durabilité technico-économique, environnementale et sociale des élevages laitiers.
Les mesures seront réalisées sur 3 900 élevages laitiers. Le plan carbone, avec ses plans d'actions techniques, sera construit et testé (suivi technico-économique et environnemental, entretiens avec les éleveurs) sur 60 fermes innovantes à faible impact carbone.
« Le but est d'associer à ce travail un maximum de partenaires privés. Des grandes laiteries se montrent déjà intéressées. On sent une volonté des acteurs de la filière de mutualiser les efforts, de partager les méthodes, d'avancer ensemble dans la même direction », souligne Jean-Baptiste Dollé, de l'Institut de l'élevage. La filière laitière française doit relever l'enjeu de l'évolution vers des systèmes productifs, à plus faible empreinte environnementale, et apportant des contributions positives (biodiversité, stockage du carbone).
« L'idée est, à terme, de valoriser financièrement les réductions des émissions de GES via un projet « crédit carbone », à l'image de la monnaie CO2 lancée par Bleu Blanc Coeur (sur les émissions de méthane entérique évitées). »