Le lupin, la « petite » culture qui remonte
sur pied, le lupin peut
être une solution face
à l’envolée du prix des matières premières.
« Cultivé en Poitou-Charentes, le lupin ne serait jamais arrivé dans nos régions sans un grain de folie chez des éleveurs », raconte Gérard Bavière, conseiller cultures à la chambre d’agriculture du Calvados. Que le lupin soit blanc, bleu, d’hiver ou de printemps, le plus gros challenge dans les régions tardives reste de récolter un lupin sec à une période favorable, idéalement la deuxième quinzaine d’août. La date de semis est déterminante, tout comme le choix des parcelles et de la variété. « Misez sur une variété précoce. Les variétés Feodora et Arabella sont les plus adaptées en lupin de printemps. Il y a quatre ans, l’arrivée de Feodora, plus précoce et moins sensible aux maladies que Amiga, a mis du baume au cœur des amateurs de lupin en Normandie », se souvient Gérard Bavière. En lupin d’hiver, Lumen et Clovis sont les variétés qui résistent le mieux aux maladies et au froid. La sélection relativement récente du lupin d’hiver a permis d’améliorer le rendement grâce à une floraison plus courte et plus efficace que les variétés traditionnelles.
Des efforts sur la sélection
Culture mineure, le lupin peut souffrir d’un manque d’homologation de produits phytosanitaires.
« En désherbage, le mélange triple Centium 36 CS, Prowl 400 et Cent 7 permet tout de même de s’affranchir d’une bonne partie des mauvaises herbes, estime Gérard Bavière.
Le désherbage mécanique est aussi possible. Quelle que soit la méthode, il faut veiller à ne pas rater le désherbage post semis. »
Côté maladies, l’anthracnose et la rouille sont les plus à craindre.
Un traitement des semences s’impose contre l’anthracnose pour le lupin blanc. Quelques produits sont autorisés en cas d’intervention. En lupin d’hiver, la semence doit être traitée contre la mouche du semis. Les attaques de limaces peuvent être redoutables et sont à surveiller. Et Gérard Bavière de conclure : « Le lupin est une plante rustique qui nécessite peu d’interventions par rapport à un pois par exemple. Les rendements dans nos régions tardives peuvent parfois atteindre 60 q/ha et sont plus élevés qu’au sud de la Loire pour des teneurs
en protéines plus faibles. Dans nos régions, il est souvent nécessaire d’utiliser une dose de semis supérieure aux préconisations. »