La variabilité génétique sur une très mauvaise pente
La sélection génomique possède en théorie deux vertus, à savoir accélérer le progrès génétique tout en améliorant la variabilité génétique. Mais, le maintien du star système joue les trouble-fête.
L’avènement de ce puissant outil de sélection devait rimer avec accélération du progrès génétique et meilleure gestion de la consanguinité. Après six ans d’utilisation en Europe et sur le continent américain, la sélection génomique a globalement répondu aux attentes sur le premier point. En revanche, le maintien d’une bonne dose de star système dans la diffusion des taureaux plombe la variabilité génétique. « La diminution de l’intervalle de génération est un bon levier pour accélérer le progrès génétique mais peut aussi représenter un risque pour la variabilité génétique. C’est particulièrement le cas lors de la rediffusion d’anciens jeunes taureaux génomiques ayant confirmé sur descendance parce que bien souvent leurs fils sont déjà diffusés dans les élevages », explique Sébastien Fritz responsable de l'équipe génomique d’Allice (ex Unceia). Pour éviter cet écueil, il est donc impératif d’utiliser un maximum de jeunes taureaux avec parcimonie en packs ou en profils et sur une courte période.
De nouveaux indicateurs d’originalité pour les taureaux
La création d’indicateurs d’originalité par l’équipe génomique d’Allice devrait cependant aider à renverser la tendance. « Ces indicateurs, transmis notamment aux entreprises de sélection, exploitent les informations génomiques pour mesurer l’originalité d’un individu par rapport à une population donnée. Plus un animal portes d’allèles (forme d’un gène) rares, plus son indicateur d’originalité est favorable », indique Sébastien Fritz.