« La monotraite partielle en bovins lait permet d'alléger l'astreinte tout en préservant les volumes sur l'année »
Hervé Leal, éleveur à Saint Divy dans le Finistère
« Je produis seul environ 350 000 litres de lait avec un troupeau de 75 vaches croisées en vêlages étalés sur 66 hectares dans le Nord Finistère. Je supprime la traite du dimanche soir depuis vingt ans. Je participe à un groupe dont plusieurs membres pratiquent la monotraite toute ou partie de l’année. Cela montre que c’est possible.
En avril 2021, à la fois pour répondre à la demande de Biolait et pour alléger l’astreinte, je suis passé en monotraite. La baisse de production a été plus limitée (-14 %) que ce que les essais mentionnent habituellement (-25%). Soit 18,1 litres par vache et par jour en monotraite contre 21 litres de lait avec 13 traites par semaine.
Baisse de 14% de la production
Cette période jusqu’à la fin du mois de juin 2021 a été très confortable en terme de travail d’astreinte. Un petit bémol toutefois, les lactations de plus de quatre mois ont eu davantage de mal à repartir lors du retour à deux traites. En comparant les résultats économiques d’une année sur l’autre, la livraison de lait est passée de 4840 litres par vache à 4 500 litres entre 2020 et 2021,, soit une diminution totale de 13 000€ du chiffre d'affaires lait et de l’EBE, sans que cela soit uniquement lié à la monotraite. Cette différence pourrait être atténuée en anticipant le passage en monotraite et en diminuant encore les charges alimentaires, avec moins de stocks de fourrages notamment.
J’ai de nouveau testé avec satisfaction la monotraite pendant six mois en 2022 et depuis le 7 avril cette année. Quand les conditions seront réunies, en particulier la diminution de certaines annuités, je n’exclus pas de faire de la monotraite annuelle. Cela s’accompagnera alors probablement de l’arrêt de l’ensilage de maïs. »
Stéphane Boulent et Isabelle Pailler