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« J’ai optimisé mon séchage en grange avec le photovoltaïque »

Jean-François Carré, éleveur à Neuville-au-Plain dans la Manche, a modernisé son séchoir solaire en installant des panneaux photovoltaïques Cogen’Air produisant chaleur et électricité.

Equipé d’un système de séchage en grange solaire depuis 2005, Jean-François Carré mise beaucoup sur la qualité du foin qui constitue le principal ingrédient de la ration de ses 120 vaches laitières (620 000 l) de son exploitation (170 ha dont 140 de prairie) convertie en bio depuis 15 ans. « Attiré par le photovoltaïque qui équipait déjà un de mes bâtiments, la solution Cogen’Air a retenu mon attention, car elle me permettait à la fois d’investir dans des panneaux solaires et d’améliorer le fonctionnement de mon séchage en grange », retrace l’éleveur. Assuré de la rentabilité du système, Jean-François Carré investit en 2016, sans subvention. « Je ne souhaitais me lancer dans le montage d’un dossier au risque de voir le prix de rachat de l’électricité baisser. » L’installation du système est relativement simple : 150 m2 de tôles en fibrociment au niveau du séchoir sont démontées pour être remplacées par des modules photovoltaïques Cogen’Air. Outre l’onduleur accompagnant les panneaux, le dispositif intègre un système de régulation du ventilateur de séchage, tenant compte de l’hygrométrie de l’air chauffé arrivant au ventilateur. « Les gains sur l’efficacité du séchage se font ainsi à deux niveaux. La chaleur produite sous les panneaux photovoltaïques est plus importante que sous les fibros, d’autant plus dans mon cas, lorsqu’ils ont perdu leur couleur. Le pilotage du ventilateur en fonction de l’hygrométrie est beaucoup plus précis et demande moins d’astreinte », apprécie l’éleveur.

Le ventilateur de séchage régulé par l’hygrométrie

Le système de régulation, piloté depuis un tableau électrique et disposant d’un affichage numérique, fonctionne selon trois modes : manuel, début de cycle et fin de cycle. En position début de cycle, utilisé en début de séchage lorsque le besoin de ventilation est important, le ventilateur se met en route automatiquement quand l’hygrométrie passe sous la barre des 90 %. Au-dessus, il se met toutefois en route régulièrement pour éviter les échauffements. La vitesse augmente progressivement avec la diminution de l’hygrométrie jusqu’à atteindre la vitesse maximale une fois les 70 % atteints. En mode fin de cycle, le ventilateur ne se met en route qu’à partir d’une hygrométrie de 70 %, à sa vitesse maxi. À ces trois modes, s’ajoute une position Eco qui limite la vitesse maxi du ventilateur (40 Hz au lieu de 50 Hz). « Je l’utilise le plus souvent possible pour économiser de l’électricité, quand je n’ai pas de grandes quantités de fourrage à sécher et suffisamment de temps. » Jean-François Carré estime qu’il est difficile de chiffrer réellement l’avantage obtenu sur la qualité du fourrage, « je peux juste garantir que ça sèche plus vite et de manière plus homogène ».

Un rendement amélioré par des panneaux refroidis

Sur l’aspect photovoltaïque, l’éleveur a pu vérifier l’efficacité du refroidissement des panneaux. « En comparant avec un bâtiment orienté plein sud équipé de panneaux photovoltaïques un an auparavant, j’obtiens un meilleur rendement avec les panneaux Cogen’Air du séchoir qui sont pourtant exposés à l’ouest, assure l’éleveur. Par beau temps, les panneaux produisent entre 15 et 18 kW, avec des pics à 22 kW en instantané, sachant que le constructeur annonce un optimum de 25 kWc. » L’électricité produite est revendue à EDF à un prix de 14,4 c€/kWh. « Même si l’écart à tendance à se réduire, il est toujours plus rentable d’acheter l’électricité consommée à EDF. Mais dans l’avenir, l’avantage va certainement s’inverser. L’autoconsommation deviendra alors intéressante, à condition de pouvoir stocker l’électricité… »

Des panneaux hybrides

Conçus par la société Base, les panneaux photovoltaïques Cogen’air ont la particularité d’intégrer un échangeur de chaleur métallique à ailettes sur leur face inférieure. Les panneaux ne transformant qu’une faible partie de l’énergie solaire en électricité (15 à 20 %), la récupération de chaleur permet d’atteindre un rendement global de plus de 60 %, d’après le constructeur. Ils produisent ainsi trois plus d’énergie calorique (air chaud), que d’énergie électrique. La faible inertie et la forte conduction des matériaux permettent une montée en température très rapide. Autre intérêt de la récupération de chaleur, les panneaux sont refroidis, améliorant le rendement électrique de 10 %.

En chiffres
150 m2 de surface de panneaux
62 720 euros HT d’investissement (dont 10 000 € pour la régulation) amorti sur 7 ans.
200 tonnes de foin séché par an
26 000 kWh d’énergie électrique produite par an

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